Yves Martin
Kia StonicPremières impressions
Kia n’est plus le constructeur à bas coût des années 2000. Il propose aujourd’hui des voitures bien finies, agréables à conduire et au style moderne. Le SUV Stonic en est la preuve même si l’on peut regretter des défauts d’ergonomie et des suspensions trop dures.
Le fait que le segment des SUV compacts soit déjà très chargé ne semble pas freiner les ardeurs des constructeurs, qui continuent de s’y engager. Avec son tout nouveau Stonic, Kia entend même taquiner les Renault Captur et Peugeot 2008, les deux plus vendus de la catégorie, ou encore les récents Citroën C3 Aircross et Opel Crossland X. Le Stonic est le deuxième SUV compact du constructeur coréen après le Soul, également disponible en version électrique (Soul EV). Mais ce dernier, peut-être trop extravagant, n’a pas rencontré un vif succès en France. Le Stonic, avec son style plus moderne, un équipement technologique important et de bonnes motorisations, devrait faire nettement mieux.
Qualité de vie à bord
Visuellement assez réussi, l'intérieur du Stonic dégage une belle sensation de qualité. Il faudra y aller d'un tapotement du doigt pour se rendre compte que tous les plastiques sont rigides, sans aucun rembourrage. Si ce n’est alors pas agréable à l’oreille, la réalisation est plutôt réussie et nous n'avons noté aucune vibration ni bruit parasite. L’ergonomie, par contre, nous a posé quelques soucis. Tout d’abord, le volant est surchargé de boutons qui ne sont pas évidents à maîtriser du premier coup. Il est conseillé de se faire la main avant de prendre la route pour éviter d'avoir à pianoter nerveusement sur les touches en roulant. À l’inverse, le système multimédia se gère facilement grâce à l’écran tactile de 7 pouces et les touches d’accès rapide aux différents menus. De même, il est appréciable de retrouver les commandes de chauffage/climatisation à portée de main. Cela évite d'avoir à sortir de la navigation pour modifier la température dans l'habitacle comme nous le reprochions, par exemple, à la nouvelle Peugeot 308.
Autre défaut d'ergonomie : la position de conduite. Ce n’est pas le fait que le conducteur ne puisse pas trouver les réglages qui lui conviennent parfaitement, mais le décalage du pédalier vers la droite qui est en cause. Le conducteur est alors obligé de se « tordre » légèrement ce qui risque d’être gênant lors des longs trajets. Pour le reste, le Stonic est agréable à vivre grâce à un volume intérieur appréciable et même les plus grands trouveront leurs aises grâce à une très bonne garde au toit. Seule la largeur à l’arrière, le talon d’Achille de la majorité des SUV compacts, est un peu juste pour accueillir convenablement trois adultes.
Côté volumes, nous avons trouvé la boîte à gants un peu petite, tout comme le coffre. Avec seulement 352 litres de volume de chargement, il se situe dans la moyenne basse du segment.
Au volant
Le constructeur, qui vend en majorité à des particuliers, met l'accent sur les moteurs à essence. Ces derniers représentent en effet plus de deux tiers des ventes. Il en propose ainsi deux, contre un diesel. Nous avons donc fait l’impasse sur la conduite du diesel et opté pour les deux blocs essence.
Le premier, qui devrait représenter le plus gros des commandes, est un trois cylindres de 1 litre développant 120 ch. Il s'est avéré agréable à conduire, assurant de bonnes reprises la plupart du temps. Malgré sa faible cylindrée, il dispose d'un couple suffisant (172 Nm) pour assurer de bons démarrages et des relances correctes sur route. Mais sur autoroute, il se montre vite assez bruyant, surtout si on pousse un peu le régime. De même, étant donné que les deux derniers rapports de boîte de vitesses sont assez longs, il faut obligatoirement rétrograder, parfois de sixième en quatrième, si on veut doubler rapidement. Côté consommation, ce bloc a englouti une moyenne de 7,7 litres aux 100 km, soit la même quantité que l’autre essence, un 1,4 litre de 100 ch. Grâce à sa cylindrée accrue et à ses quatre cylindres, celui-ci s'est montré un peu plus agréable en ville. C’est moins vrai sur route où l’absence de turbo rend le 1.4 un peu poussif et où les 100 ch sont alors un peu à la peine. Là aussi, le maniement du levier de vitesses s’impose pour effectuer des dépassements ou s’insérer dans le trafic. Notre choix se portera donc sur le « petit » moteur, globalement plus satisfaisant. À l’usage, nous avons relevé des bruits d’air désagréables sur autoroute à partir de 110-120 km/h (nous avons roulé sur des autoroutes allemandes où la vitesse n’est parfois pas limitée). Le Stonic est également handicapé par des suspensions trop fermes qui retransmettent tous les défauts de la route. Sur des routes pavées ou en mauvais état, les passagers seront assez ballottés et les raccordements ou autres plaques d'égouts engendreront inéluctablement des secousses. Cette fermeté présente toutefois l’avantage d’offrir une très bonne tenue de route. Que ce soit sur autoroute à vitesse élevée ou sur route sinueuse, le Stonic ne sera pas pris en défaut et la prise de roulis est très bien maîtrisée.
En ville, le Stonic s'est révélé très maniable grâce à sa direction très agréable. Dommage que la visibilité de trois quart arrière soit altérée par les larges montants. La caméra de recul devient alors presque indispensable pour éviter les déconvenues.
Sécurité
Si la version d'appel ne dispose pas de série d'un équipement de sécurité complet, les autres modèles sont très bien pourvus. Alerte de franchissement involontaire de ligne (LDWS), freinage automatique d'urgence avec détection de piéton (AEB), surveillance d'angle mort (BSD), alerte de vigilance du conducteur (DAA), système de détection de trafic arrière (en cas de marche arrière). Le Stonic est ainsi l’un des mieux lotis de son segment.
Le Kia Stonic en résumé
Avec le Stonic, Kia souhaite connaître le succès que le Soul ne lui a pas apporté dans le segment des SUV compacts en France. Pour affronter la rude concurrence, le constructeur joue la carte d'un style affirmé, assez agressif, et l’accompagne d'un équipement complet. À ce jeu-là, il prend le dessus sur nombre d'autres SUV. En outre, son prix est, souvent, beaucoup plus intéressant. En finitions milieu de gamme, il dame ainsi le pion au Peugeot 2008 (le plus cher du segment) et s'affiche à 1 800 € de moins. Derniers atouts de Kia : la garantie de 7 ans et les mises à jour gratuites de la cartographie sur la même période. Soit encore un avantage d'au moins 1 000 €.
Les +
- Ligne
- Agrément global des moteurs essence
- Niveau d’équipement
- Prix
- Habitabilité
Les -
- Suspensions fermes
- Défaut d’ergonomie
- Pédalier décalé
- Volume de coffre