Yves Martin
Kia SorentoPremières impressions
Pour rester dans la course, Kia propose une nouvelle génération de son grand SUV, le Sorento, mieux fini, très bien équipé et de plus en plus confortable. Mais il manque encore de dynamisme routier pour concurrencer les meilleurs modèles du segment.
Depuis la mise en ligne de cette première impression, nous avons testé sur circuit le
Kia Sorento 2.2 CRDI 200 ch ISG 4x4 BVA8
Avec 23 % des ventes en 2014, le marché des SUV et 4×4 est le deuxième en France. Kia y est présent avec le « petit » Sportage et le Sorento. Ce dernier, dont la nouvelle mouture est commercialisée depuis le 14 mars 2015, est un grand SUV à quatre roues motrices à vocation mondiale. Pour preuve, il a été conçu en Corée et aux États-Unis pour l’extérieur et en Allemagne pour l’intérieur. Le résultat est plutôt convaincant, malgré quelques travers.
Qualité de vie à bord
L’habitabilité et la modularité sont véritablement le point fort de ce nouveau modèle. Le Sorento, uniquement proposé en version à 7 places, dispose d’un volume de chargement qui passe de 142 litres (en configuration 7 places) à 1 662 litres lorsque tous les sièges sont rabattus. En comparaison, un Nissan X-Trail affiche 1 515 litres maxi de volume de chargement et un Honda CR-V n’atteint « que » 1 627 litres. En revanche, le volume de rangement dans l’habitacle est un peu moins généreux avec une boîte à gants peu spacieuse et des bacs de portière moyennement pratiques. Nous avons apprécié la simplicité de manipulation des sièges pour dégager le volume de chargement, ainsi que la mise en place de la troisième rangée de sièges qui se dressent sans effort via des sangles fixées sur leur dossier.
La qualité de l’ensemble est également d’un haut niveau, car tous les sièges sont recouverts de cuir. Notons que ceux de la deuxième rangée sont chauffants. Toutes les places sont confortables ; celles « du fond » aussi permettront à des occupants de grande taille de voyager agréablement, même si le volume qui leur est alloué est forcément un peu plus restreint.
Qualité également au niveau de l’assemblage et de la finition des matériaux de la planche de bord. À l’inverse, on regrette que cet intérieur soit tout de noir vêtu. La présence d’un immense toit ouvrant panoramique apporte heureusement un surplus de lumière et rend le Sorento assez agréable à vivre. Nous avons également apprécié la rapidité de prise en main de ce SUV et son ergonomie générale assez bien pensée. L’affichage du combiné d’instruments est assez simple à appréhender, il est très lisible. Même les commandes au volant, qui peuvent sembler complexes de prime abord, sont rapidement apprivoisées. L’écran tactile de 8 pouces est lui aussi tout à fait pertinent et agréable à utiliser. Le GPS est également facile à programmer, intuitif et ne souffre pas de critique particulière. Le constructeur propose 7 ans de mises à jour gratuites de la cartographie.
Au volant
Même si le véhicule a été raccourci par rapport à la précédente génération, avec 4,78 m de long, le Sorento en impose toujours. Pourtant, lorsqu’on commence à rouler, on oublie vite son gabarit : il s’avère plutôt agile et facilement « gérable ». Particulièrement dans sa version Ultimate, qui dispose d’une caméra avec vision panoramique montrant l’environnement global du véhicule et tous les obstacles éventuels. En outre, sa nouvelle direction à assistance électrique procure de bonnes sensations. Les manœuvres en ville ne posent donc pas de souci particulier et sur route, le véhicule est précis et très réactif.
L’assistance de direction peut être modifiée en fonction du mode de conduite sélectionné via le bouton « Drive Mode » (finition Ultimate avec mode Eco, Normal ou Sport) situé à côté du levier de vitesses ou « Flex Steer » sur la finition Premium avec les modes Confort, Normal ou Sport. Chaque mode offre une assistance plus ou moins prononcée et une réactivité variable. Les modes Confort ou Eco seront ainsi plus destinés à la ville, le mode Sport à la route et le Normal à l’autoroute. En finition Ultimate, le Sorento est bien plus agréable à conduire en mode Sport, car le moteur est plus réactif et réagit plus rapidement aux sollicitations. En effet, bien qu’il soit équipé d’un moteur diesel 2,2 litres de 200 ch (pas d’autre choix possible) en mode Eco, les relances sont assez laborieuses et on regrette un manque de réactivité de la boîte de vitesses automatique. Le véhicule est alors un peu pataud. Un défaut d’autant plus gênant que nous avons beaucoup roulé sur des routes de montagne, où les relances sont nombreuses.
Ce type de trajet, assez exigeant, a aussi mis en évidence un appétit important avec une moyenne de 9,5 l/100 km. Reste que, même en conduite plus sereine sur autoroute à vitesse stabilisée, nous sommes restés assez loin des 6,7 l/100 km annoncés pour notre modèle à boîte automatique.
Ces routes ont également mis en évidence ses gènes américains et la souplesse de suspensions qui va avec. Le véhicule prend beaucoup de roulis et perd en dynamisme de conduite. D’un autre côté, ce que l’on perd ici en agrément en virage, on le retrouve en confort sur les longs trajets et les routes plus ou moins abîmées, dont les irrégularités sont très bien filtrées. Nous avons aussi regretté l’insonorisation perfectible avec l’apparition de bruit de roulement lorsque le revêtement devient rugueux mais aussi aérodynamique lorsque la vitesse dépasse les 100 km/h.
Sécurité
Le Kia Sorento, en finition Ultimate, n’a rien à envier à ses concurrents en termes d’équipement de sécurité et offre un panel tout à fait complet avec, en plus des équipements standard comme l’ABS, l’ESP ou le détecteur de pression des pneus désormais obligatoire, un correcteur d’assiette automatique, une gestion automatique de la répartition de la puissance sur les roues avant et arrière, la sélection « drive mode », la caméra à 360°… Le Sorento a d’ailleurs obtenu 5 étoiles au crash-test Euro NCAP et des scores de 90 % pour la protection de adultes, 83 % pour la protection des enfants, 67 % pour la protection des piétons et 71 % pour l’aide à la sécurité.
Le Kia Sorento en résumé
Avec une finition en net progrès, un équipement très complet et une habitabilité appréciable, le Sorento possède d’excellents arguments. Mais, pour un véhicule de ce niveau de prix, son comportement routier perfectible et sa boîte automatique décevante ne le mettent pas au niveau des stars du segment que sont les BMW X5, Audi Q7 ou Volkswagen Touareg. Mais, avec un tarif débutant à 43 900 €, le Sorento possède un très bon rapport prix/équipement, ce qui peut faire pencher la balance en sa faveur.
Les +
Habitabilité
Modularité
Finition
Confort
Les –
Consommation
Insonorisation
Boîte automatique lente
Suspensions souples