Yves Martin
Kia PicantoPremières impressions
Proposée en version 5 portes et 5 places, la nouvelle Picanto est une mini-citadine intéressante. Et, si elle est parfois moins bien équipée que la concurrence, elle affiche un style plus affirmé.
Les mini-citadines représentent un enjeu important pour Kia qui, depuis quelque temps, se situe dans le top 10 des constructeurs sur ce segment. La Picanto est même aujourd'hui la sixième mini-citadine la plus vendue, devant les Opel Karl et Fiat Panda. Pour sa nouvelle génération, la troisième, le constructeur coréen a, d'un côté, consolidé ses acquis en termes de design et, de l'autre, augmenté la qualité de fabrication et, dans une moindre mesure, le niveau d'équipement.
Qualité de vie à bord
L'habitacle de la nouvelle Picanto est plutôt agréable à l'œil et dégage une bonne impression de qualité. En effet, aucune partie de carrosserie n'est visible comme sur certaines concurrentes du segment, et l'ambiance générale est plus sympathique. Mais, à y regarder de plus près, on découvre des matériaux durs, qui sonnent creux et semblent sensibles aux rayures. Toutefois, tous les éléments sont bien assemblés, aucune vibration n'est à signaler et au final, la mini-citadine est plutôt agréable à vivre. Et cela d’autant plus que l’habitabilité est assez importante. La garde au toit, à l’avant comme à l’arrière, est en effet excellente et l’espace aux jambes d’un très bon niveau. Il est alors possible de voyager à 4 sans aucun problème sans qu’aucun occupant ne se sente à l’étroit. Et, si la Picanto est l’une des rares de son segment à posséder 5 places, il faut reconnaître que la place centrale arrière n’est pas un modèle de confort et sera limitée à un usage occasionnel. Des efforts auraient aussi été appréciés en matière d’ergonomie. En effet les commandes de la climatisation et de chauffage, placées sous les grilles d’aération centrales, sont un peu basses et demanderont une attention particulière au conducteur. Pour modifier les réglages, ce dernier devra en effet quitter les yeux de la route pour accéder aux différents boutons. Même constat en ce qui concerne les commandes au volant : trop nombreuses et complexes, elles demandent un véritable temps d'adaptation pour apprendre leur fonctionnement. Des détails nous ont aussi un peu agacés. Par exemple, le volant n'est pas réglable en profondeur ; la Picanto ne possède pas de fermeture automatique des portes (heureusement le conducteur peut condamner les portes via un bouton placé sur l'accoudoir de sa portière) et la vitre du passager ne peut recevoir de commande à impulsion. Certes, ces économies de bout de chandelle permettent au constructeur de contenir son prix de vente, mais ces fonctions s'avèrent très intéressantes pour une citadine. La Picanto se rattrape avec ses vitres arrière qui descendent entièrement (et à commande électrique en option), chose souvent inexistante sur d'autres modèles de ce segment qui possèdent soit des vitres entrebâillantes, soit qui ne descendent qu’à moitié. À noter que la Picanto peut recevoir un système de navigation (d'origine TomTom) avec 7 ans de mise à jour gratuite. Cela représente un avantage non négligeable d'environ 1 000 € par rapport aux tarifs des mises à jour annuelles. Côté volume de rangement, si la boîte à gants et les bacs de portières sont moyennement logeables, le coffre dispose d'une bonne capacité de chargement. Avec ses 255 litres, c'est même l'un des plus importants du segment. En comparaison, une Volkswagen up! ne dispose que de 251 litres, une Opel Karl propose 206 litres et les Peugeot 108, Citroën C1 ou Toyota Aygo se situent à seulement 168 litres.
Au volant
Conduite avec le plus petit des moteurs, un trois cylindres 1 litre développant 67 chevaux, la nouvelle Picanto ne cache pas sa vocation de mini-citadine. Le moteur est en effet agréable en ville et très silencieux. Ce sera moins vrai sur route où il montrera rapidement des signes de faiblesse, notamment sur des routes de montagne et au moment d'entrer sur l'autoroute. Le couple maxi de 98 Nm, disponible au régime de 3 000 tr/min, impose en effet de pousser les rapports pour disposer de l'accélération nécessaire. Et, dans ces conditions, le moteur est assez bruyant. Cela imposera également des rétrogradages réguliers pour relancer la mécanique en cas de besoin. Un point qui nous fera aussi regretter que ce moteur ne puisse pas être associé à une boîte de vitesses automatique. La Picanto ne fait donc pas mieux que la concurrence dans ce domaine. Côté consommation, l'ordinateur de bord nous indiquera une moyenne de 5,7 litres aux 100 km. C'est honorable pour les types de trajets mixtes autoroute/ville/montagne que nous avons réalisés. Mais, en étant un peu moins précautionneux, le moteur engloutira jusqu'à 6,3 litres en moyenne.
La voiture s'est montrée assez confortable en règle générale, avec des suspensions qui filtrent bien les défauts de la route et assurent une bonne précision de la trajectoire. De son côté, la direction est agréable et offre un bon ressenti au conducteur. Mais, à vitesse élevée sur autoroute, elle aurait mérité d'être un peu plus ferme pour un meilleur contrôle de la trajectoire. La Picanto est en effet un peu sensible aux défauts de la route comme les rainurages et a tendance, sans que ce soit dramatique, à louvoyer un peu. Mais peut-être que les pneus, de marque Nexen sur notre modèle d’essai, sont un peu en cause. Sinon, la petite Kia est facile à conduire et possède une excellente maniabilité. Son faible rayon de braquage lui permettra de se faufiler partout sans souci et les manœuvres seront un jeu d’enfant. Dommage que la visibilité vers l’arrière ne soit pas optimale. En cause : la faible hauteur de la lunette arrière et les larges montants arrière. Heureusement, la Picanto dispose, selon la finition, d’une caméra de recul efficace qui apportera une aide précieuse.
Sécurité
De base, la nouvelle Kia Picanto reçoit le « minimum syndical » en matière d'équipement de sécurité : 6 airbags, ESP, surveillance de la pression des pneus… Il faudra mettre la main à la poche pour disposer du système de freinage automatique d'urgence (sans la détection de piéton) ou de la caméra de recul. Et c’est, pour le moment, les seuls systèmes de sécurité et d’aide à la conduite proposés sur la citadine.
La Kia Picanto en résumé
La nouvelle Kia Picanto gagne en finition et adopte un style encore plus affirmé. Son équipement est également revu à la hausse, même si certaines concurrentes font mieux de ce côté. La voiture dispose toutefois d'un très bon rapport prix-équipement et s'avère plus intéressante que la plupart de ses concurrentes. Ainsi, une Picanto 1.0 Active s’affiche à 12 400 € contre 12 600 € pour une Renault Twingo 1.0 SCe Zen ou 12 810 € pour une Volkswagen up! 1.0 Move. À ce prix, on peut aussi ajouter les « avantages » induits par les offres spécifiques à Kia, à savoir les 7 ans de garantie et de mise à jour de la cartographie. La Picanto creuse alors encore un peu plus l’écart en termes de tarifs.
Les +
- Rapport prix-équipement
- Agrément moteur en ville
- Habitabilité
- Vitre arrière escamotable entièrement
- 5 places
Les –
- Pas de fermeture centralisée automatique
- Moteur bruyant à haut régime
- Bruit de roulement