Yves Martin
Kia NiroPremières impressions
Avec le Niro, Kia s'engage sur le marché des SUV avec une intéressante version hybride. Mais cette première mouture nous laisse un peu sur notre faim et la version la plus performante, l'hybride rechargeable, n’arrivera que dans quelques mois.
Pour se différencier dans un segment surchargé, les constructeurs cherchent à se démarquer. Kia a donc choisi une motorisation hybride pour son Niro. C’est d’ailleurs le seul choix proposé sous le capot du SUV compact concurrent des Renault Kadjar, Nissan Qashqai et Peugeot 3008. Dommage que cette motorisation, somme toute agréable, ne permette pas encore de rouler en mode tout-électrique sur une longue distance.
Qualité de vie à bord
L'habitacle du Kia Niro est assez accueillant de prime abord et fait plutôt bonne impression. Tous les éléments sont bien assemblés et aucune vibration parasite ne perturbe la sérénité intérieure. Avec cet intérieur bien fini, nous ne nous sommes pas aperçu tout de suite que seule la partie supérieure de la planche était réalisée avec un matériau rembourré et agréable au toucher. Tous les autres sont en effet des plastiques durs (ce que l’on trouve moins chez les concurrents) dont l'état de surface, un peu comme un trompe-l’œil, rappelle la texture du premier. Mais à moins de cogner dans la console centrale ou dans la boîte à gants, cette différence de qualité passe quasiment inaperçue. Au final, le résultat reste donc plutôt convaincant.
En s'installant à bord, nous avons apprécié la facilité de réglage du siège et l'espace alloué à chacun : la largeur est nettement suffisante pour ne pas se gêner. L'ergonomie générale de l’habitacle est un peu complexe : la console centrale regorge de boutons, l'écran tactile possède des menus un peu compliqués et le volant est très encombré. Le conducteur devra alors prêter une grande attention à toutes les fonctions qui lui sont proposées. Seule la programmation du GPS échappe à cette critique et s'avère relativement simple et rapide. On regrettera toutefois les deux ou trois caprices du système de navigation qui, à plusieurs reprises, a voulu nous imposer des demi-tours inopinés, sans raison apparente.
Le Niro se rattrape largement sur son habitabilité qui permet de voyager dans d'excellentes conditions. L’espace, très généreux à l'avant comme à l'arrière (trois adultes s'installeront sans trop de gêne), permet en effet de voyager dans d’excellentes conditions. Le constat est similaire pour le coffre dont le volume, malgré la présence de batteries sous le plancher, reste appréciable. Un détail de finition est encore à signaler : le simple cache-bagage à enrouleur, au lieu d’une place arrière rigide, ne correspond pas vraiment à ce niveau de gamme.
Au volant
Le Niro est doté d’un moteur thermique essence à injection directe 1.6 de 105 ch associé à un moteur électrique de 44 ch. L’ensemble fournit une puissance totale de 141 ch tout à fait satisfaisante pour le véhicule. La puissance délivrée permettra en effet d'effectuer rapidement n'importe quelle manœuvre nécessitant une accélération franche (dépassement, insertion dans le trafic…). Dommage que dans ce cas, le moteur devienne très bruyant. Le reste du temps, il sera discret et saura se faire oublier, tout particulièrement en ville. Le Niro, qui possède une boîte de vitesses automatique à double embrayage, se révèle très agréable à conduire et évite les désagréments auditifs rencontrés sur d’autres modèles hybrides équipés, eux, d’une transmission à variation continue (sur la Toyota Prius par exemple). Par contre, il est vraiment dommage que cette technologie hybride ne permette pas au Niro de rouler en mode tout-électrique sur une longue période (le constructeur parle de 3 km maximum). Et encore, pour s’assurer ce type de roulage, il faudra vraiment avoir le pied très léger sur la pédale d’accélérateur, ce que nous n’avons quasiment jamais réussi à faire. Il faudra donc attendre quelques mois pour voir la version hybride rechargeable intégrer le catalogue. Le Niro possède néanmoins deux modes de fonctionnement : normal ou sport. Dans le second mode, les accélérations sont plus franches. Ce mode s’avère plus adapté sur les routes sinueuses ou pour circuler en montagne par exemple.
Si le Niro remplit le contrat en termes d’agrément d’utilisation, il rate le coche côté consommation. On est en effet très loin des 3,8 litres aux 100 km annoncés par Kia : l'ordinateur de bord affichera 6 litres de moyenne. C’est toutefois tout à fait acceptable vu le poids de l’engin et le fait que notre parcours, réalisé sur des routes sinueuses de campagne et sur autoroute, a été assez exigeant. Sur la route, le Niro s’est révélé très agréable à conduire et assez docile. La direction est précise et légère. Les suspensions assurent une très bonne filtration des irrégularités de la route et offrent un très bon confort aux passagers. Elles maîtrisent également très bien le roulis et le véhicule ne penche pas trop dans les virages. Léger bémol concernant le freinage : s’il s’est globalement montré efficace, nous avons noté un manque de progressivité en fin de course. Ainsi, en cas de freinage d’urgence par exemple, l’arrêt sera un peu brutal. En ville, le Niro s'est montré maniable et à l'aise. La caméra de recul apportera une aide précieuse au conducteur, car la visibilité vers l'arrière est loin d'être optimale.
Sécurité
Le Niro dispose d’une armada d’équipements de sécurité dès le premier niveau de finition avec ses 7 airbags, l’avertissement de franchissement involontaire de ligne et l’assistant au maintien dans la voie de circulation. Arrivent ensuite, en option ou de série sur certaines finitions, la surveillance d’angle mort, la détection du trafic arrière, le freinage automatique d’urgence et le régulateur de vitesse adaptatif.
Le Kia Niro en résumé
Pour son premier SUV hybride, Kia propose un produit bien abouti, très agréable à conduire et, surtout, très confortable. Le résultat aurait pu être encore meilleur si quelques défauts d'ergonomie ne venaient pas gâcher la fête. Proposé à partir de 26 990 € (et jusqu'à 32 990 €), le Niro est dans la moyenne de la catégorie et s’intercale entre un Renault Kadjar disponible entre 24 400 et 32 400 € et un Peugeot 3008 proposé de 25 900 à 42 550 €. Mais le constructeur dispose d’une carte capable de faire pencher la balance à son avantage : la garantie 7 ans ou 150 000 km applicable même sur les batteries. Reste que, face à la future version rechargeable, qui devrait permettre de parcourir jusqu’à 50 km en mode tout-électrique, cette « simple » version hybride risque de devenir moins intéressante à l’usage.
Les +
- Confort
- Consommation raisonnable
- Agrément de conduite
- Habitabilité
Les –
- Moteur bruyant à haut régime
- Freinage parfois délicat à doser
- Visibilité vers l’arrière
- Défaut d'ergonomie