Yves Martin
Kia CarensPremières impressions
Pour s’implanter dans un segment très concurrencé comme celui des monospaces, il faut des arguments chocs. C’est ce que tente de faire le nouveau Kia Carens qui progresse en qualité et joue l’atout « porte-monnaie » avec un prix avantageux.
Test du Kia Carens
Depuis la mise en ligne de cette première impression, nous avons testé sur circuit le Kia Carens 1.6 GDi 135 ch.
En prenant le volant du dernier Kia Carens, nous avons eu du mal à se remémorer son histoire tant le véhicule est relativement méconnu en France. C’est pourtant la quatrième génération de ce monospace entré sur le marché en 1999 ! Quatorze ans déjà et les ventes demeurent modestes, loin derrière les stars du segment que sont les Renault Scénic, Citroën C4 Picasso ou encore les Ford C-Max et Volkswagen Touran. La faute, certainement, à une ligne peu avantageuse et un manque de notoriété de la marque. Mais Kia réagit, renforce sa présence médiatique pour se faire connaître et change l’image de ses voitures avec un design plus moderne et une qualité de fabrication en net progrès.
Qualité de vie à bord
Long de 4,505 m et large de 1,780 m, le nouveau Kia Carens est 20 mm plus court, 15 mm plus étroit et 40 mm plus bas que son prédécesseur avec une hauteur de 1,61 m. Des dimensions qui lui confèrent une ligne dynamique tout en conservant un habitacle agréable à vivre. Il est aussi assez spacieux grâce à un empattement accru et aux montants implantés très en avant, au-dessus de l'axe des roues avant. Cinq passagers pourront alors voyager dans de bonnes conditions. Et, à l’arrière, on apprécie les réglages individuels de chaque siège. Les occupants peuvent alors avancer et incliner l’assise comme ils le souhaitent. Par contre, l’accès aux sièges de la troisième rangée est assez délicat. Il faudra se contorsionner pour s’y installer après avoir rabattu les sièges de la deuxième rangée et évité la ceinture de sécurité qui reste en travers du passage. On regrette que les sièges ainsi rabattus ne reviennent pas dans leur position initiale lorsqu’on les remet en place et il faudra alors procéder à un nouveau réglage à chaque manipulation.
Notre modèle d’essai, équipé du toit ouvrant panoramique, était très agréable grâce à son excellente luminosité. Notons que le déflecteur d’air qui se lève lorsque le toit est ouvert est efficace pour limiter les turbulences lorsqu’on roule à l’air libre mais occasionne des bruits d’air assez assourdissants. Il faudra donc ouvrir légèrement une vitre pour éviter ce désagrément.
La planche de bord est bien conçue et utilise des matériaux de qualité, bien rembourrés et correctement assemblés. Le constructeur arrive ainsi quasiment au niveau de qualité de fabrication des modèles vedettes du segment.
Les commandes sont généralement bien placées, sauf celles du chauffage qui s’avèrent un peu basses. Il convient donc d’être prudent lors de leur manipulation en conduisant car il faudra quitter la route des yeux. À l’inverse, faisant fi de la discrétion, les commandes manuelles pour le réglage des sièges avant sont faciles à localiser et à manipuler.
On apprécie les rangements disponibles : un volumineux bac situé sur la console centrale, une boîte à gants réfrigérée d’un volume acceptable et des porte-gobelets pratiques. Enfin, les deux prises 12 volts et la connectique pour brancher des accessoires audio seront très utiles.
Au volant
La prise en main est rapide et le conducteur n’aura aucune difficulté à prendre ses marques. Conduit avec le « petit » moteur Diesel de 115 ch, le Carens s’est montré performant sur route, autoroute et même en ville. Il nous a toutefois un peu déçus en termes d’insonorisation. Ainsi, à l’arrêt et lors des accélérations, il est trop bruyant. Heureusement que le système Stop & Start coupe le moteur automatiquement, limitant cet inconfort à l’arrêt. Le Stop & Start dispose aussi d’une fonction ludique avec l’affichage d’un chronomètre sur l’écran central qui permet d’apprécier le temps pendant lequel le moteur ne tourne pas. Couplé à une boîte de vitesses à 6 rapports, le moteur Diesel autorise de bonnes accélérations et l’insertion dans la circulation ne pose pas de soucis. Pour les dépassements sur autoroute, il faudra toutefois penser à rétrograder pour s’assurer une bonne reprise car il manque un peu de tonus à bas régime. Dommage que la boîte de vitesses automatique ne soit pas proposée sur cette mécanique (seule la version diesel de 136 ch peut la recevoir en option). Heureusement, notre diesel s’est montré relativement sobre avec une moyenne de 6,5 litres aux 100 km pour des trajets réalisés en ville, sur route et autoroute. Enfin, que le véhicule soit à vide ou en charge, le moteur se comporte de la même façon.
Le Kia Carens possède un système appréciable qui permet de modifier le niveau d’assistance de la direction. En ville, il sera ainsi possible d’avoir une forte démultiplication permettant alors des manœuvres sans aucun effort. À l’inverse, sur autoroute, il sera préférable d’opter pour une assistance minimale pour une meilleure tenue de cap. Le Carens est donc très maniable et ne pose pas de difficultés en ville. La visibilité est assez bonne à l’avant comme à l’arrière grâce, notamment, aux vitres placées dans les montants avant et arrière. Le gabarit du véhicule sera ainsi facile à appréhender et les manœuvres se feront sans souci. Notre véhicule était équipé de la caméra de recul qui affichait une image couleur sur le large écran central (utilisé également pour le GPS lorsque le véhicule en est équipé) et indiquait les zones de danger par des marquages de couleur.
Sur route, le monospace est assez confortable. Souples sur les longues bosses, les suspensions se sont toutefois montrées un peu fermes et ont eu du mal à filtrer correctement les petits défauts (raccordement, plaque d’égout…). De même, lorsqu’on les brusque un peu, les trains roulants réagissent de façon un peu brutale.
Sécurité
Le nouveau Kia Carens n’a pas encore passé les crash tests Euro NCAP mais il devrait réussir cette épreuve sans trop de soucis. En effet, l’ancienne génération avait reçu 4 étoiles sur 5 et il y a fort à parier que les progrès réalisés en termes de conception permettront au Carens nouvelle génération de faire au moins aussi bien. Le monospace est en effet doté de tous les éléments modernes de sécurité comme les 8 airbags (frontaux, latéraux, de tête…) ou l’ESP avec système d’assistance au contre-braquage. Il peut aussi recevoir en option et selon les finitions, un système de surveillance de la pression des pneus, l’avertisseur de franchissement involontaire de ligne blanche, des projecteurs au xénon… Un niveau d’équipement qui progresse sensiblement par rapport à la précédente génération mais qui reste malgré tout souvent en dessous des stars du segment.
Le Kia Carens est disponible en 4 finitions (Motion, Style, Active et Premium) et peut recevoir trois motorisations : un moteur à essence à injection directe GDi (1,6 l de 135 ch) et un bloc diesel CRDi (1,7 l décliné en deux puissances de 115 ou 136 ch) pour des prix compris entre 21 600 € et 31 400 €. Une gamme de tarifs très avantageuse, d’autant plus que les véhicules sont aussi très bien équipés. En comparaison, les tarifs du Renault Scénic débutent à 23 150 €, ceux du tout nouveau Citroën C4 Picasso (dont nous ferons bientôt une prise en main) à 23 050 € et ceux du Ford C-Max à 22 300 €. Associés à la traditionnelle garantie de 7 ans de Kia, les arguments du Carens deviennent très convaincants.
Le Kia Carens en résumé
Cette quatrième génération de Kia Carens grimpe en termes de qualité de fabrication mais reste, dans ce domaine, encore en-deçà de ses concurrents français ou allemands. Le Carens est assez confortable et offre une bonne tenue de route malgré quelques difficultés à filtrer correctement les petits défauts de la chaussée. Enfin, son niveau d’équipement n’est pas toujours équivalent à celui de la concurrence mais, avec des prix plus intéressants, ce monospace mérite qu’on s’y intéresse.
Les +
Habitabilité
Agrément de conduite
Modularité
Assistance de direction modulable
Luminosité intérieure (avec toit panoramique)
Les -
Accès à la troisième rangée de sièges
Diesel bruyant
Suspensions perfectibles
Bruits aérodynamiques