Morgan Bourven
Jeux vidéoLes tarifs des futures PlayStation et Xbox décryptés
Microsoft et Sony ont dévoilé leurs prochaines consoles de jeu, qui seront commercialisées en novembre mais dont les précommandes sont déjà ouvertes. Entre modèles plus ou moins onéreux et offres avec abonnements, les deux constructeurs innovent en termes de tarifs.
Pour les fans de jeux vidéo, le mois de novembre va être chargé ! Après Microsoft, qui a annoncé la semaine dernière que ses prochaines consoles sortiront le 10 novembre, Sony a dévoilé la date de sortie des futures PlayStation 5 : ce sera le 19 novembre. Contrairement aux précédentes générations de consoles, c’est au pluriel qu’il faut parler des futures Xbox et PlayStation : les fabricants vont tous les deux proposer deux modèles distincts. Que Choisir vous aide à y voir plus clair.
Côté Microsoft, une console moins puissante et un système d’abonnement
Le constructeur américain est le premier à avoir dévoilé ses projets, le 8 septembre. Au menu : une Xbox Series X vendue 499,99 € et une Xbox Series S proposée à 299,90 €. La première se destine aux joueurs les plus exigeants : plus puissante, la Xbox Series X est capable d’afficher une meilleure qualité d’image (4K) et dispose d’un lecteur Blu-ray pour lire les jeux, ainsi que d’un disque dur plus généreux. La Series S, à l’inverse, est moins puissante et, surtout, ne dispose pas de lecteur. Les joueurs qui la choisiront devront donc se contenter de jeux au format numérique, ce qui est lourd de conséquences (voir plus bas).
Microsoft innove et propose une stratégie tarifaire empruntée à la téléphonie mobile. Il sera possible, à la Fnac et chez Micromania, d’acquérir ces consoles sous forme de crédit étalé sur 24 mois. Pour 32,99 € (Xbox Series X) ou 24,99 € (Xbox Series S) par mois pendant 2 ans, les joueurs repartiront avec une machine sous le bras et un abonnement au Xbox Game Pass Ultimate, qui permet d’accéder à des centaines de jeux de manière illimitée, à la manière d’un Netflix.
Cet abonnement seul est normalement proposé à 12,99 € par mois. Sur le papier, cette offre baptisée « Xbox All Access » est donc plutôt intéressante. Pour une Series S, il vous en coûtera 599,76 € sur 2 ans (24 × 24,99 €), soit exactement le prix payé en achetant la console et en souscrivant séparément à l’abonnement (299,99 € + 23 × 12,99 € + 1 € le premier mois) ; pour une Series X, 791,76 € (32,99 € × 12) au lieu de 799,76 € (499,99 € + 23 × 12,99 € + 1 €). Mais bien entendu, cela n’est intéressant que si vous comptiez souscrire à cet abonnement…
Chez Sony, un même modèle avec ou sans lecteur
Du côté du fabricant japonais, la stratégie diffère. Les deux modèles présentés – la PlayStation 5 (PS5) à 499,99 € et la PlayStation 5 Digital Edition à 399,99 € – embarquent tous les deux la même architecture. Il n’y aura donc aucune différence de qualité entre les jeux tournant sur ces deux machines. L’unique différence est l’absence d’un lecteur de disque sur le modèle le moins cher qui, comme son nom l’indique, est 100 % numérique.
Sony propose différentes formules d’abonnement en option (dont le PlayStation Now, qui permet d’accéder à une bibliothèque de jeux en ligne pour 9,99 € par mois), mais aucune formule de crédit n’est prévue.
De l’importance d’un lecteur de disque…
Du fait des différences tarifaires entre les modèles (200 € chez Microsoft et 100 € chez Sony), les joueurs les moins fortunés, ou les moins connaisseurs, pourront être tentés de se tourner vers les modèles sans lecteur.
Il convient d’être prudent et de ne pas s’arrêter à l’argument du prix. Tout d’abord, ces deux modèles nécessitent une connexion Internet stable, capable de télécharger des jeux pouvant parfois peser plus de 100 Go. En outre, être enfermé dans un écosystème numérique implique des sacrifices : impossibilité de revendre ses jeux, de les prêter à des amis, de les échanger, d’acheter des jeux d’occasion…
À moins de s’abonner à un des services proposés par les fabricants, comme le Game Pass, le seul moyen de profiter de sa console est d’acheter les jeux sur le Microsoft Store ou le PlayStation Store. Les deux sociétés contrôlent les tarifs qui y sont pratiqués, avec des « prix conseillés » de 69,99 € voire désormais 79,99 € par jeu (hors promotions). Or, en magasin, les tarifs ont souvent tendance à baisser rapidement. En payant ses jeux systématiquement au plein tarif, le joueur verra donc l’économie réalisée sur sa console disparaître rapidement. C’est l’objectif des fabricants, pour qui ces ventes numériques sont bien plus rentables que les ventes en magasin, du fait de l’absence d’intermédiaires.