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Jeux olympiques Paris 2024Les étranges places à visibilité réduite

À quelques semaines du début des épreuves des Jeux olympiques, les organisateurs commercialisent des places à « visibilité réduite ». Une pratique classique sur les grands événements sportifs, assure Paris 2024. La billetterie officielle des JO est assez peu claire sur le niveau de confort auquel peuvent prétendre les spectateurs lorsqu’ils achètent ces places pourtant facturées plusieurs dizaines d’euros.

À vos claviers, prêts, partez ! À 10 h précises, chaque jeudi matin, c’est la ruée sur le site Internet de Paris 2024 : les internautes s’arrachent les milliers de nouveaux billets mis en vente pour la plupart des épreuves des Jeux olympiques qui se dérouleront du 26 juillet au 11 août en France.

Sans surprise, les places à tarif abordable – une denrée rare – s’arrachent lors de ces ventes express. Toutes ? Non, une partie d’entre elles a beaucoup plus de peine à trouver preneur, même pour les sports convoités comme l’athlétisme ou la natation. Et pour cause, ces billets appartiennent à une nouvelle catégorie, apparue le 30 mai dernier sur la billetterie officielle, qui regroupe les places dites à « visibilité réduite » et à « visibilité réduite + ». Selon le – très laconique – descriptif fourni par la billetterie de Paris 2024, il s’agit de « places avec une visibilité réduite sur les écrans géants ou sur l’aire de compétition. Ces places ne pourront pas faire l’objet d’un replacement. L’acheteur est informé qu’il achète une place en visibilité réduite ». En clair, c’est à prendre ou à laisser.

Mais à quoi précisément doivent s’attendre les spectateurs ? La billetterie en ligne ne fournit pas vraiment d’explications. Interrogé par Que Choisir, le comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) se veut rassurant. « La gêne en termes de visibilité est mineure », explique-t-on à Paris 2024. Des exemples ? « À Roland-Garros, il s’agit de places situées derrière des garde-corps transparents », ajoute une porte-parole. Les organisateurs citent aussi le cas de l’Accor Arena (Bercy) où, lors des épreuves de gymnastique, la présence de la table des juges peut limiter la vue. En natation, ce sont, bizarrement, des places situées au premier rang qui posent un léger souci, l’angle de vue par rapport aux lignes d’eau n’étant pas assez prononcé pour permettre de visualiser correctement la compétition. « Au stade de France, la visibilité réduite ne concerne que les écrans géants », précise-t-on encore.

Des prix malgré tout assez élevés

Autre petit souci : il est très difficile de connaître l’emplacement exact de ces places dans les enceintes sportives lors de l’achat. Exemple avec le stade de France qui accueille les épreuves d’athlétisme. La billetterie en ligne fournit, certes, un plan de l’enceinte. Il est possible d’y visualiser, avant de payer, la localisation approximative des places appartenant aux catégories « First », « A », « B », »C » et »D ». Mais, sur ce plan, aucune trace des billets à « visibilité réduite » et à « visibilité réduite + » Alors, achète-t-on un billet pour un siège proche de la piste d’athlétisme ou tout en haut dans les gradins ? Mystère. Une porte-parole de Paris 2024 nous explique la logique : « Les places envisibilité réduite +” correspondent à des places de catégorie A ou B mais elles sont vendues au prix de la catégorie C. Les places à “visibilité réduite” sont des places de catégorie C vendues au prix de la catégorie D. » Bref, les spectateurs profitent d’une décote sur le prix, s’ils consentent à voir un peu moins bien.

Les prix de ces places à la qualité dégradée restent, malgré tout, assez élevés. Ainsi, pour assister à des tours préliminaires de badminton, le dimanche 28 juillet à 8 h 30 du matin, il restait, il y a quelques jours, des places en « visibilité réduite + » à 45 € ! Vous aimez le basket ? Comptez 125 € pour un quart de finale en « visibilité réduite + » le mercredi 7 août. Quant à l’athlétisme, vous avez, à l’heure où nous écrivons ces lignes, toujours le choix entre la « visibilité réduite » à 40 € ou la « visibilité réduite + » à 75 € !

Commercialiser des places où l’on ne voit pas très bien est une pratique assez classique sur ce genre d’événements sportifs. « Cela s’est fait par exemple lors de la coupe du monde de rugby de 2023 », explique-t-on chez les organisateurs des JO. Au final, si le nombre de places de ce type est variable d’une session à l’autre, il ne devrait pas y avoir plus de 2 % de sièges concernés par ces problèmes de visibilité.

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