Camille Gruhier
iPhone SE (2020)Un bon smartphone… encore vendu trop cher
Avec son nouvel iPhone SE, Apple renouvelle la recette qui a fait le succès de son premier iPhone SE, lancé en mars 2016 : proposer un modèle à prix serré en mixant des caractéristiques anciennes et nouvelles. L’iPhone SE 2e génération reprend ainsi le format et le capteur photo de l’iPhone 8, qui date de 2017, tout en y intégrant certains composants du tout dernier modèle, l’iPhone 11. Vendu à partir de 489 €, il s’agit du modèle le moins cher de la gamme Apple. Mais, à performances équivalentes, les smartphones moins coûteux se bousculent chez les concurrents.
En mars 2016, Apple bousculait ses habitudes en proposant, pour la première fois, une version « pas chère » de son produit phare, l’iPhone. Ce premier iPhone SE combinait alors le format de l’iPhone 5S et les entrailles de l’iPhone 6S. Quatre ans plus tard, le fabricant renouvelle l’opération avec l’iPhone SE 2e génération. Cette fois, Apple reprend le format de l’iPhone 8, qu’il améliore avec la nouvelle puce A13, inaugurée cette année sur la gamme des iPhone 11 (iPhone 11, iPhone 11 Pro, iPhone 11 Pro Max). Le fabricant réserve évidemment certaines fonctions à ses modèles haut de gamme. Ainsi, l’iPhone SE affiche un écran de 4,7 pouces (Apple abandonne du même coup le petit format 4 pouces), avec une dalle LCD (moins haut de gamme que l’Oled des iPhone X et 11). Il recourt au lecteur d’empreinte digitale pour déverrouiller l’appareil (pas de reconnaissance faciale Face ID), et intègre un appareil photo grand angle à capteur unique de 12 Mpixels (contre un triple capteur pour les iPhone récents). L’iPhone SE 2020 est étanche, intègre deux cartes SIM (l’une physique, l’autre est une eSim virtuelle), et peut filmer en haute définition.
Au final, l’appareil propose des caractéristiques correctes au regard de son prix, à partir de 489 € (64 Go).
Nos tests en laboratoire confirment de bonnes performances globales, mais révèlent plusieurs faiblesses, notamment du côté de la photo (pourtant censée profiter des avantages de la puce A13) et de l’autonomie. Notez à ce sujet que l’appareil supporte la charge rapide, qui permet de regonfler la batterie en moins de 30 minutes, mais qu’Apple ne livre pas le bon chargeur pour en profiter. Il faudra débourser 35 € supplémentaires pour un adaptateur 18 W et 25 € de plus pour un câble (USB-C vers Lightning).
Ce genre de petite mesquinerie distingue Apple de ses concurrents qui, au contraire, en mettent le plus possible en tirant les prix vers le bas. Parmi les smartphones récemment testés, nous avons ainsi repéré le P40 Lite de Huawei ou encore le G8 Power de Moto, tous deux vendus 260 €, qui obtiennent de meilleurs résultats (résultats disponibles sur notre site dans les tous prochains jours). Mais tous deux embarquent par exemple un quadruple appareil photo arrière (48 + 8 + 2 + 2 Mpixels pour le premier, 16 + 8 + 2 + 2 Mpixels pour le second) et la charge rapide (avec le bon chargeur !). Des appareils qu’il est intéressant de considérer si quitter l’univers Apple pour celui d’Android (1) n’est pas un obstacle. Sinon, un iPhone reconditionné permet de s’équiper à moindre prix. Vous trouverez facilement un iPhone 7 à moins de 250 € ou un iPhone 8 à moins de 300 €. Un conseil toutefois, bien que son prix soit intéressant (90 € en reconditionné), évitez l’iPhone SE première génération : il ne profite plus des mises à jour d’Apple, indispensables à son bon fonctionnement.
(1) Le P40 Lite de Huawei fonctionne sous Android, mais n’embarque pas les applications Google (pas d’accès au Google PlayStore ; vous trouverez les applications les plus populaires dans l’App Gallery de Huawei).