Camille Gruhier
Un raz-de-marée mérité ?
La mécanique d'Apple est bien huilée. Cette fois encore, la marque californienne a parfaitement su capter l'attention de la planète pour le lancement commercial de l'iPad. La tablette tactile est-elle à la hauteur de sa notoriété ? Nos premières impressions en vidéo.
À première vue, l'iPad n'est rien d'autre qu'un iPhone géant. Physiquement, la filiation est indéniable. À l'intérieur, même constat : les icônes sont identiques, les manipulations similaires, l'ergonomie comparable. Sauf que l'idée de téléphoner avec cet engin de 700 g et 19 cm de large est rapidement balayée. De fait, même avec un kit mains libres, c'est impossible. L'utilité de la tablette tactile d'Apple, ovni technologique comme seul Apple sait les créer, vient d'ailleurs.
Loisirs numériques en grand format...
L'iPad, ce n'est pas vraiment un ordinateur, pas non plus un baladeur multimédia. L'objet redéfinit en fait le concept de « tablette tactile », qui existait depuis des années dans l'univers du PC. On parlait alors d'un ordinateur portable dont l'écran pivotait jusqu'à la superposition totale sur le clavier, qu'on utilisait à l'aide d'un stylet. La tablette tactile d'Apple inaugure une nouvelle famille de produits, un peu ordinateur, un peu console de jeux, parfois outil de travail, toujours objet ludique. Il permet de surfer sur Internet, d'envoyer des courriels, de gérer ses contacts et son emploi du temps, d'écouter de la musique, de visionner des photos, des vidéos, de lire des livres électroniques. Voilà pour les usages de base. Pour aller plus loin, la boutique en ligne d'Apple foisonne d'applications très diverses : jeux vidéo, jeux de société, recettes de cuisine, jeux pour les enfants, retouche d'images, instruments de musique... Il faut concéder que leur caractère extrêmement ludique permettra à chacun de passer de bons moments. Désormais, les logiciels sont toutefois plus souvent payants que gratuits : terminée la période de « rodage » mise en place avec l'iPhone. Les éditeurs d'applications ont compris qu'il y avait des affaires à faire. Mais l'ergonomie est au rendez-vous. Le format « tablette » a donné des ailes aux développeurs, qui imaginent de nouveaux formats et des schémas de navigation innovants. Ceci est particulièrement vrai dans la presse (voir vidéo). Côté machine, l'écran tactile réagit au doigt (et à l'oeil), et le clavier s'avère très praticable, en position horizontale toutefois.
... dans un environnement verrouillé
Mais l'iPad doit obligatoirement être jumelé avec un ordinateur (Mac de préférence...) pour la synchronisation de toutes ces données. Il est impossible, par exemple, d'y connecter une clé USB pour récupérer une vidéo ou des photos : tout doit transiter par le logiciel iTunes, lui-même connecté à « Big Apple » par un compte utilisateur. Au chapitre des restrictions, on note également l'impossibilité de prendre des photos, de lancer l'impression d'un document, et l'absence d'une webcam. Autant de lacunes qui seront sans doute comblées par une prochaine version... En attendant, les concurrents sont sur les rangs. Asus a annoncé pour début 2011 l'EeePad (prononcer « i-i-Pad »...), doté de fonctionnalités de base similaires, mais beaucoup moins cher (entre 199 et 449 dollars selon les versions). Avant lui, Dell lancera sa Streak début juin au Royaume-Uni. L'allemand Neofonie a quant à lui annoncé sa WePad. HP travaille toujours sur sa Slate, Acer et Samsung devraient également proposer leur tablette prochainement.
Cher iPad
Comme à son habitude, Apple n'a pas lésiné sur les prix. L'iPad existe en deux versions, avec ou sans connexion avec les réseaux data des opérateurs mobiles. Trois capacités de stockage sont disponibles : 16, 32 et 64 Go. Au total, six modèles sont donc disponibles, entre 499 et 799 euros. À ce tarif, pas d'étui de protection ni même de petit chiffon pour effacer les traces de doigt. Investir dans une housse semble donc prudent. Apple propose deux modèles, l'un à 39 euros, l'autre à 59,90 euros. Une suite bureautique paraît également indispensable pour rédiger des textes et faire ses comptes sur tableur : comptez 7,99 euros pour acheter Pages sur l'App Store, et autant pour l'application Numbers. Pour pallier l'absence de port USB, Apple vend, pour 29 euros, un kit de connexion qui permet de transférer des images directement depuis son appareil photo ou bien depuis une carte mémoire (au format SD). Enfin, pour se connecter à Internet en 3G, il faudra bien sûr souscrire une offre auprès d'un opérateur mobile (lire ci-dessous).
iPad : des connexions 3G pas données...
Orange et SFR ont conçu des offres d'Internet mobile dédiées à l'iPad. Et pour la tablette tactile, ils ont eu la main lourde. Chez les deux opérateurs, il s'agit d'offres sans engagement. Orange propose ainsi un forfait de 200 Mo par mois pour 10 euros, ou un forfait de 2 Go par mois pour 39 euros. Une fois celui-ci consommé, les clients peuvent acheter une rallonge de 300 Mo à 10 euros (valable 31 jours). Chez SFR, deux options. Soit acheter un « kit de connexion » valable 3 jours puis le recharger (6 euros pour 24 h), soit opter pour une offre mensuelle à 14,90 euros (250 Mo) ou 29,90 euros (« illimité » avec ajustement du débit au-delà de 1 Go).