Internet illimitéLes opérateurs abusent
Qu'il s'agisse des forfaits de téléphonie mobile incluant un accès au Web ou des clés 3G qui permettent de se connecter de n'importe quel endroit sur un ordinateur portable, les opérateurs n'hésitent pas à parler d'« Internet illimité ». Pour mettre fin à ces pratiques trompeuses, l'UFC-Que Choisir assigne Orange et SFR.
Ils ont beau l'affirmer haut et fort, l'« Internet illimité » dont se vantent les opérateurs dans leurs publicités n'est pas vraiment de l'Internet et encore moins de l'illimité. Il suffit pour s'en convaincre de jeter un oeil aux petites lignes inscrites au bas des affiches. En fait d'Internet illimité, l'utilisateur n'a, dans la plupart des cas, accès ni au streaming, ni à la Voix sur IP ni au peer-to-peer, des services pourtant intrinsèquement liés à Internet et disponibles depuis n'importe quelle connexion fixe. Parfois même, la réception et l'envoi de courriels ne sont pas inclus. Quant au débit, il est souvent bridé et l'opérateur se réserve le droit de le limiter encore plus dès qu'une certaine quantité de données a été échangée (à partir de 500 Mo ou 1 Go dans le mois selon les forfaits). L'objectif est clair : attirer l'oeil du client potentiel en lui faisant croire qu'il pourra naviguer sur Internet, télécharger, consulter et rédiger des courriers électroniques comme il le fait sur sa connexion fixe.
Conditions restrictives de l'offre
Dans ces conditions, l'UFC-Que Choisir a décidé d'assigner Orange et SFR pour pratiques trompeuses en mettant en avant la disproportion entre le message principal (« Internet illimité ») et les conditions restrictives de l'offre. Des sociétés ont déjà été condamnées pour ce genre de pratiques. Dans un avis du 23 juin 2006, le Conseil national de la consommation (CNC) estimait de son côté que « lorsqu'une publicité met en avant le terme "illimité" comme caractéristique essentielle d'une offre, la mention rectificative à ce terme figure dans des caractères suffisamment importants ». Même Stéphane Richard, le PDG d'Orange, a reconnu à plusieurs reprises que les opérateurs abusaient trop souvent du terme « illimité » dans leurs publicités et qu'il fallait revenir à des pratiques plus loyales. On attend toujours...