ACTUALITÉ
Impôts 2025

Les choix à faire pour les réduire

Face à l’incertitude fiscale ambiante, il est urgent de prendre les bonnes décisions pour réduire vos impôts en 2025. Rappel des leviers que vous pouvez actionner, impérativement d’ici le 31 décembre 2024.

À en croire les déclarations d’intention de Michel Barnier, premier ministre du nouveau gouvernement Macron, seuls les contribuables les plus fortunés seront mis à contribution en 2025 pour renflouer les caisses de l’État. Lors de son discours de politique générale prononcé devant l’Assemblée nationale le 1er octobre, il s’est contenté d’annoncer une hausse de la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus payée par ceux qui déclarent plus de 250 000 € par an. Mais la piste est hasardeuse car elle pourrait aboutir à créer un taux d’imposition confiscatoire, entraînant une probable censure du Conseil constitutionnel.

D’autres hausses d’impôt moins ciblées pourraient donc apparaître au cours des débats de l’automne sur la loi de finances pour 2025, qui concerneront bien plus de contribuables : gel ou modification du barème de l’impôt, hausse du prélèvement forfaitaire unique sur les revenus financiers, nouveau durcissement de la fiscalité des locations meublées… Face à ce risque, mieux vaut anticiper une probable inflation de vos impôts l’an prochain si vous faites partie des foyers imposés à 30 % ou plus. Et agir avant la fin de l’année pour limiter la casse.

Agir sur vos revenus 2024

Alléger vos revenus imposables de 2024 est la solution la plus efficace pour contrer un éventuel gel du barème progressif de l’impôt en 2025, ou l’instauration d’une tranche en plus. Rappelons qu’il est composé de 5 tranches de revenus taxées respectivement à 0 %, 11 %, 30 %, 41 % et 45 %, et que les seuils et limites de chaque tranche sont revalorisés tous les ans dans la même proportion que l’inflation. Le geler reviendrait à réclamer plus d’impôts à tous les foyers dont les revenus de 2024 ont augmenté (même un peu), et ajouter une tranche d’imposition à taxer plus lourdement une fraction des revenus des foyers les plus aisés.

Si vous êtes en activité, faites le tour des frais liés à votre emploi et comparez-les à vos salaires 2024. Si les premiers dépassent 10 % des seconds, vous opterez pour la déduction de leur montant réel afin de réduire davantage votre salaire net imposable. Si vous êtes bailleur et si vos charges foncières dépassent 30 % de vos loyers, vous pourrez aussi renoncer au régime simplifié microfoncier et opter pour le régime réel afin, là encore, de réduire davantage votre base d’imposition. Inutile, en revanche, d’envisager d’opter pour le « réel » pour vos loyers de meublés de 2024 soumis au « micro-BIC », car l’option aurait dû être exercée au plus tard lorsque vous avez déclaré ceux de 2023 (en mai ou juin dernier).

Certaines dépenses payées d’ici le 31 décembre seront également déductibles de votre revenu global de 2024 (somme de tous les revenus des membres de votre foyer, nets de frais). Citons, par exemple, les pensions alimentaires versées aux ascendants et descendants dans le besoin ou les frais d’accueil à domicile d’une personne âgée aux revenus modestes. Mais la solution la plus efficace est d’épargner pour la retraite sur un plan d’épargne retraite (PER). Vos versements seront déductibles dans la limite de 10 % de vos salaires de 2023, voire davantage si vous n’avez pas consommé tout votre plafond de déduction des 3 dernières années. Vous réaliserez ainsi des économies d’impôt proportionnelles à votre taux d’imposition, non soumises au plafonnement global des niches fiscales.

Tirer parti de votre épargne

Les intérêts, dividendes et plus-values mobilières sont soumis à un prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 12,8 % (sauf option pour le barème de l’impôt) et à 17,2 % de prélèvements sociaux. Le taux du PFU est dans le viseur de certains députés qui proposent de le relever. Il vaut donc mieux ne pas puiser dans votre épargne fiscalisée d’ici la fin de l’année. Car si la mesure passe, tous les revenus et gains de 2024 seront concernés, y compris ceux imposés lors de leur encaissement. En effet, l’impôt payé à la source sur les revenus financiers n’est qu’un acompte, pas un impôt définitif, et le fisc vous réclamera le complément en 2025 si le taux du PFU est relevé dans le cadre de la loi de finances.

Rien ne vous empêche, en revanche, de puiser dans l’épargne dispensée de PFU. Les retraits faits sur un livret d’épargne, type livret A ou livret de développement durable et solidaire (LDDS), ou sur un plan d’épargne en actions (PEA) souscrit depuis plus de 5 ans sont totalement exonérés d’impôt. Sur une assurance vie souscrite depuis au moins 8 ans, vous pouvez aussi récupérer chaque année 4 600 € de gains en franchise d’impôt, le double si vous êtes marié ou pacsé. Enfin, si vous devez faire face à un « accident de la vie », n’oubliez pas que vous pouvez débloquer sans impôts votre plan d’épargne retraite, seuls les prélèvements sociaux seront dus sur les gains récupérés. Ce déblocage anticipé est possible notamment en cas de licenciement, d’invalidité ou de décès du conjoint.

Agir sur vos impôts 2025

Il est un peu tard pour envisager un investissement locatif en vue de réduire vos impôts l’année prochaine. Car le bonus fiscal attaché au dispositif Pinel (immobilier neuf), Denormandie (immobilier rénové), Loc’Avantages (immobilier ancien) ou Malraux (restauration immobilière) ne jouera que lorsque le logement sera achevé, la convention Anah signée ou les travaux de restauration terminés. À moins d’envisager à la hâte un placement dans la « pierre papier », via la souscription de parts de SCPI dites « fiscales » qui vous procureront un avantage équivalent moyennant une mise de fonds plus abordable. Autre solution, si vous êtes adepte des placements à risque, vous pouvez investir dans une PME : la « carotte fiscale » est démultipliée cette année.

Mais avant de penser investissements, faites le point sur vos dépenses courantes, car elles sont aussi susceptibles de vous ouvrir droit à une réduction d’impôt ou, mieux, à un crédit d’impôt remboursable. Frais d’emploi domicile ou de garde de vos jeunes enfants, frais d’hébergement en Ehpad, versements sur contrat de rente-survie, installation d’une borne de recharge pour véhicules électriques, don à une association… Le cumul de toutes ces dépenses payées en 2024 vous permettra de réduire vos impôts de plusieurs milliers d’euros en 2025.

Olivier Puren

Olivier Puren

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