![Olivier Puren Olivier Puren](https://im.qccdn.fr/term/olivier-puren-1069/principal-23832.jpg)
Olivier Puren
Contre toute attente, la loi de finances pour 2025 revoit à la baisse l’indexation du barème progressif de l’impôt sur le revenu. Alors qu’une hausse de 2 % était envisagée, la revalorisation sera finalement limitée à 1,8 % avec, à la clé, quelques euros d’impôt en plus pour tous les foyers.
Les tranches de revenus du barème progressif de l’impôt sont en principe revalorisées chaque année dans la même limite que l’inflation. Cela permet de ne pas augmenter les impôts (en euros constants) des ménages dont les revenus ont progressé dans la même proportion.
Le projet de loi de finances initial du gouvernement Barnier prévoyait une indexation du barème de 2 % cette année, pour l’imposition des revenus de 2024, conformément à la prévision d’inflation publiée par l’Insee fin 2024. Quatre mois et une censure plus tard, la loi de finances du gouvernement Bayrou, adoptée définitivement le 6 février 2025, se contente d’une indexation de 1,8 %, conforme cette fois à l’inflation réelle publiée par l’Insee début 2025. Le barème applicable pour le calcul des impôts sur vos revenus de 2024 est donc le suivant.
Revenus 2024* | Taux d’imposition |
---|---|
N’excédant pas 11 497 € | 0 % |
De 11 11 497 € à 29 315 € | 11 % |
De 29 315 € à 83 823 € | 30 % |
De 83 823 € à 180 294 € | 41 % |
Supérieure à 180 294 € | 45 % |
* Pour une part de quotient familial.
Les seuils et limites qui sont indexés sur le barème de l’impôt sont également rehaussés de 1,8 % cette année, et non de 2 %. La déduction forfaitaire de 10 % sur les salaires grimpe à 504 € au minimum et à 14 426 € au maximum, l’abattement de 10 % sur les pensions de retraite et d’invalidité est porté à 450 € minimum par pensionné et à 4 399 € maximum par foyer fiscal.
Il en va de même pour la décote d’impôt accordée aux contribuables faiblement imposés, l’abattement appliqué par le fisc sur le revenu global des personnes âgées ou invalides modestes, ou encore les économies d’impôt tirées des demi-parts supplémentaires de quotient familial. Par exemple, les célibataires dont l’impôt brut (avant réductions d’impôt) ne dépasse pas 1 964 € vont bénéficier d’une décote maximale portée à 889 € et les couples mariés ou pacsés dont l’impôt brut ne dépasse pas 3 248 € d’une décote maximale de 1 470 €.
Bon à savoir : les plafonds de déduction des dépenses imputables sur votre revenu global augmentent aussi de 1,8 % : 6 794 € maximum pour la pension alimentaire versée à un enfant majeur dans le besoin en 2024, 4 039 € pour les frais d’accueil d’une personne âgée hébergée chez vous, etc.
La crainte de voir le barème fiscal gelé et les impôts augmenter en 2025 est donc derrière nous. Au contraire, l’indexation de 1,8 % du barème va permettre aux ménages dont les revenus sont restés constants ou ont diminué en 2024 de bénéficier d’une baisse d’impôt, et à ceux dont les revenus ont augmenté d’être « surtaxés » uniquement sur la part de leurs gains supplémentaires qui a dépassé l’inflation. Cela étant, nous allons tous payer un peu plus que si le barème avait été indexé de 2 %. Les ménages dont les revenus ont chuté ou stagné vont bénéficier d’une baisse d’impôt un peu moins généreuse, ceux dont les revenus ont augmenté vont supporter une hausse d’impôt un peu plus importante.
Exemple 1 : Vous êtes marié (2 parts) et allez déclarer 80 000 € de salaires, 10 000 € de moins que l’année dernière. Vous allez payer 7 931 € d’impôt contre 10 872 € en 2024, soit une baisse de 27 %. Avec un barème indexé de 2 %, vous auriez payé 7 904 € et obtenu une baisse plus généreuse de 27,3 %.
Exemple 2 : Vous êtes célibataire (1 part) et allez déclarer 60 000 € de salaires, comme l’année dernière. Vous allez payer 9 365 € d’impôt contre 9 486 € en 2024, soit une baisse de 1,27 %. Avec un barème indexé de 2 %, vous auriez payé 9 352 € et obtenu une baisse plus généreuse de 1,41 %.
Exemple 3 : Vous êtes parent isolé avec un enfant à charge (2 parts) et allez déclarer 50 000 € de salaires, 5 000 € de plus que l’année dernière. Vous allez payer 2 421 € d’impôt contre 1 970 € en 2024, soit une hausse de 22,9 %. Avec un barème indexé de 2 %, vous auriez payé 2 416 € et supporté une hausse limitée à 22,6 %.
Bon à savoir : selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), sans l’indexation de 1,8 % du barème et des seuils d’imposition, un peu plus de 17 millions de foyers auraient vu leur imposition augmenter en 2025. Par ailleurs, plus de 300 000 ménages non imposables en 2024 le seraient devenus.
Olivier Puren
La force d'une association tient à ses adhérents ! Aujourd'hui plus que jamais, nous comptons sur votre soutien. Nous soutenir
Recevez gratuitement notre newsletter hebdomadaire ! Actus, tests, enquêtes réalisés par des experts. En savoir plus