Audrey Vaugrente
Ibuprofène et codéineUn mélange potentiellement risqué
Parmi les médicaments destinés à soulager les douleurs, l’association ibuprofène-codéine est à envisager avec précautions. Des effets indésirables sévères ont été observés chez certains utilisateurs.
La liste des médicaments antidouleurs est longue. Mais toutes les options ne se valent pas, et les risques d’effets indésirables sont à évaluer. C’est particulièrement le cas de l’association ibuprofène-codéine, commercialisée sous le nom d’Antarène codéine. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) vient d’émettre une alerte sur des effets indésirables graves au niveau des reins (insuffisance rénale, déficit sévère en potassium, etc.) et du système digestif (perforations, hémorragies, etc.).
Les complications observées sont survenues chez des patients prenant ce médicament à des doses trop élevées sur de longues périodes. C’est tout le problème de cette association : elle peut générer une dépendance, et des abus, du fait de la présence de codéine. Celle-ci peut s’installer à des doses normales. Les médecins sont donc invités à alerter leurs patients sur le risque de dépendance. Elle se traduit généralement par le besoin de prendre des doses de plus en plus élevées et l’impossibilité d’arrêter le traitement.
Au vu des autres risques de l’association ibuprofène-codéine, mieux vaudrait se passer de ce traitement, lorsque c’est possible. Cette option n’est pas vraiment plus efficace que l’ibuprofène seul, et elle s’avère plus risquée que l’association paracétamol-codéine. En outre, l’Antarène codéine est susceptible d’interagir avec de nombreux médicaments (anti-inflammatoires, anticoagulants oraux, héparines, lithium, etc.). La présence d’ibuprofène, elle, peut masquer les premiers symptômes d’une infection, voire entraîner des complications graves.