Yves Martin
Hyundai TucsonPremières impressions
Mieux fini et mieux équipé que son prédécesseur le Hyundai ix35, confortable et disposant d’une bonne tenue de route, le Tucson voit aussi ses tarifs grimper. Pourtant, certains détails de finition et d’ergonomie ne lui permettent pas de tenir la dragée haute aux stars du segment des SUV.
Depuis la mise en ligne de cette prise en main, nous avons testé sur circuit le Hyundai Tucson 2.0 CRDi 185 4WD A et le Hyundai Tucson 1.7 CRDi 115 2WD
Inutile de préciser que les SUV ont le vent en poupe en ce moment. S’il était besoin de le prouver, il suffit simplement de regarder les catalogues des constructeurs pour voir qu’ils proposent désormais quasiment tous un ou plusieurs modèles dans ce segment. Et, après l’apparition d’une flopée de SUV compacts comme le Renault Captur, le Mazda CX-3 ou encore le Peugeot 2008, c’est au tour des modèles plus grands d’inonder le marché, comme les tout récents Audi Q3 et Renault Kadjar, concurrents des Ford Kuga, Nissan Qashqai, ou encore du Volkswagen Tiguan dont une nouvelle mouture devrait prochainement faire son apparition. Il faudra désormais compter avec le nouveau Hyundai Tucson qui remplace le Hyundai ix35 chez le constructeur coréen.
Qualité de vie à bord
La réalisation intérieure du Tucson est visuellement sans reproches. L'habitacle bicolore de notre modèle d'essai est lumineux, agréable et confère une ambiance qualitative. Par contre, en y regardant de plus près, on découvre des matériaux durs et sensibles aux rayures en partie basse de la planche de bord et des contre-portes. En plus, ils sonnent creux. Dommage. Le conducteur appréciera toutefois les commandes généralement bien placées. Mais l’ergonomie générale est parfois un peu compliquée à appréhender. Le volant reçoit bon nombre de boutons difficiles à s’approprier et certaines actions sont complexes à effectuer. Par exemple, il nous a été impossible d’afficher le compteur journalier sur le combiné d’instruments.
Les commandes placées sur la console centrale sont bien agencées, tout comme celles que l’on retrouve à proximité du levier de vitesses. Par contre, celles situées à gauche du volant sont difficiles d’accès et sont cachées par le volant. Il faudra donc bien apprendre leur fonction pour les manipuler sans risque.
Le système de navigation, fourni par TomTom, est précis et les indications fournies claires et bien énoncées. À noter que Hyundai propose un abonnement de 7 ans gratuits aux services TomTom Live qui permet de disposer de l'information trafic, de la météo, de l'avertissement de zones dangereuses... Un pack habituellement facturé une cinquantaine d'euros par an.
Le Tucson est très agréable à vivre grâce à un habitacle spacieux et la place destinée aux passagers est suffisante. Les occupants arrière pourront même se mettre encore plus à l'aise grâce à la possibilité d’incliner le dossier. Du jamais vu sur ce segment des SUV. Ces derniers pourront aussi bénéficier de sièges chauffants (assise et dossier) sur les deux derniers niveaux de finition. Pour être encore plus à l’aise, il aurait été souhaitable de disposer d’un peu plus d’espaces de rangement. La boîte à gants pas forcément pratique, les bacs de portières de taille limitée et le petit rangement de la console centrale sont en effet un peu justes. De même, le coffre est d'un volume moyen pour la catégorie avec 513 litres (avec le kit de réparation des pneus) ou 488 litres (avec la roue de secours). Son atout : il possède une grande largeur d'ouverture de 1 030 cm. Son ouverture automatique, malheureusement uniquement proposée sur la finition haut de gamme Executive (sauf avec le moteur 1.7 CRDI 115 ch), est aussi appréciable et efficace. Le porteur des clefs est en effet détecté dès qu'il se place derrière le véhicule et le coffre s’ouvre tout seul.
Au volant
Ayant pu prendre en main le premier Tucson, qui date de 2004, juste avant notre prise en main de la nouvelle génération, il nous a été facile de constater la progression réalisée par Hyundai en termes d'agrément de conduite. Insonorisation, confort, comportement routier et agrément moteur ont bien évolué. Le Tucson nous a même surpris par sa tenue de route très rassurante. Bien que haut sur pattes, il ne prend pas trop de roulis et les virages serrés de montagne, même négociés à vitesse soutenue, ne lui posent aucun problème. Le confort général est d’un bon niveau et les occupants ne seront pas mal traités même si les assises arrière auraient gagné à être légèrement plus souples.
Côté performances, le SUV, qu’il soit en deux ou quatre roues motrices, remplit bien son rôle. Et cela avec les deux moteurs Diesel essayés : le 2.0 136 ch puis le 1.7 115 ch. Étonnamment, le second s'est avéré nettement plus agréable car plus discret en accélération tout en se révélant quasiment aussi nerveux. Un phénomène certainement dû à l’adaptation des rapports de boîte de vitesses à ce « petit » bloc. Les deux versions possèdent toutefois une commande de boîte de vitesses fluide et précise. Et, pour ceux qui souhaiteraient adopter une boîte automatique associée à un diesel, il leur faudra attendre début 2016, date à laquelle sera proposée en option une version à double embrayage sur le diesel de 136 ch. Dommage d’ailleurs que cette dernière ne soit proposée que sur les versions les plus puissantes et sur des finitions haut de gamme. Très agile sur route, le Tucson l’est aussi en ville où sa direction bien assistée permet de manœuvrer sans effort. Attention en marche arrière car la visibilité de trois quart arrière est médiocre.
Sécurité
Le Tucson est assez bien doté en termes d’équipements de sécurité et reçoit de série 6 airbags, l’aide au démarrage en côte, l’assistance de descente ou encore un capot actif. Espérons qu’avec celui-ci, le nouveau Tucson réalisera un meilleur score que son prédécesseur en termes de crash test piéton où il n’avait obtenu qu’une étoile. Dommage que le système de reconnaissance des panneaux de signalisation et l’assistance active au maintien de voie ne soient pas proposés sur toutes les finitions et que le pack « Safety » ne puisse équiper, en option, que la finition haut de gamme Selection. Ce dernier comprend l’alerte de circulation transversale à l’arrière (au moment de sortir d’une place de parking par exemple), l’assistance au changement de voie (des radars « surveillent » l’arrière du véhicule), le freinage d’urgence automatique et la surveillance des angles morts.
Le Hyundai Tucson en résumé
Le nouveau SUV de Hyundai affiche une très bonne tenue de route et un confort très appréciable. Les progrès réalisés par le constructeur coréen en termes de qualité de fabrication, que nous constations déjà fin 2014 avec sa nouvelle citadine i20, se retrouvent sur le nouveau Tucson. Il n’est toutefois pas à la hauteur des modèles premium du segment. Pourtant, le constructeur n’hésite pas à afficher des prix en hausse qui se rapprochent de ces derniers. En effet, les tarifs du Tucson vont de 22 750 à 40 950 € (le ix35 coûtait de 21 950 à 37 000 €) alors que ceux d’un Audi Q3 sont compris entre 31 570 et 43 210 €. Avec seulement 2 260 € d’écart, la version haut de gamme du Tucson est trop prétentieuse et n’affiche pas le meilleur rapport qualité/prix. Il faut donc plutôt s’intéresser aux versions intermédiaires plus abordables et déjà assez bien équipées.
Les +
Habitabilité
Équipement technologique
Tenue de route
Confort
Les -
Visibilité vers l’arrière
Moteur Diesel 2.0 bruyant
Prix des versions haut de gamme
Les plastiques inférieurs de la planche de bord
Vidéo du crash test
Retrouvez la vidéo du crash test du Hyundai Tucson sur notre page Youtube