Yves Martin
Hyundai Santa FePremières impressions
Avec son nouveau Santa Fe, Hyundai monte d’un cran en termes de qualité tout en conservant un prix attractif. Un avantage qui réussit encore à faire pardonner les quelques défauts de la voiture. Jusqu’à quand ?
Nos essais du Santa Fe
Le Santa Fe troisième du nom arrive en concession. C’est l’occasion pour Hyundai de faire évoluer son SUV en profondeur en offrant des prestations en très net progrès. Le SUV coréen n’a désormais plus rien à envier aux modèles phares du segment et devient un concurrent à regarder de très près.
Qualité de vie à bord
Les voitures d’origine coréenne n’étaient, jusqu’à récemment, pas réputées pour offrir une finition et des qualités de matériaux d’un très bon niveau ni même un design très attirant. Mais les constructeurs asiatiques n’ont pas hésité à investir pour combler leur retard dans ces domaines. Ainsi, de génération en génération, la qualité a nettement progressé et leurs gammes sont devenues plus attrayantes. C’est le cas du nouveau Santa Fe de Hyundai dont les dimensions imposantes (4,69 m de long pour 1,88 m de large) n’empêchent pas une ligne moderne alors que des modèles équivalents, tels que l’Audi Q5, le BMW X3 ou le Volvo XC60, font vraiment plus patauds en comparaison.
Même si elle demeure un cran en dessous des créations concurrentes, la finition est d’un très bon niveau, les matériaux sont de qualité et agréables au toucher. Leur assemblage est bien réalisé, ne réservant aucune mauvaise surprise à l’usage. Nous avons ainsi été agréablement surpris en montant à bord. C’est néanmoins un minimum que d’espérer des prestations haut de gamme lorsqu’on s’apprête à investir plus de 35 900 €, le prix de départ de la gamme du nouveau Santa Fe.
Le coffre est très modulable et regorge d’astuces pratiques. À commencer par une prise 220 volts, des crochets dédiés aux ceintures de sécurité de la troisième rangée de sièges ainsi que des poignées pour rabattre la deuxième rangée de sièges depuis l’arrière. Le Santa Fe, qui dispose de 7 places, offre ainsi une bonne modularité. On apprécie également le réglage en inclinaison des dossiers arrière qui permettra de mieux gérer l’espace pour les occupants des sièges de la troisième rangée. En revanche, il faudra malheureusement se contorsionner pour atteindre les places du fond. Attention également aux ceintures de sécurité qui viendront obstruer le passage : les crochets de maintien mis à disposition ne sont pas assez pratiques pour les maintenir efficacement à l’écart. Une fois installés, tous les occupants seront bien lotis et ne souffriront pas lors des longs trajets. Les nombreux espaces de rangement et autres porte-gobelets rendront la vie plus agréable à bord.
Au volant
À la conduite, le Santa Fe dévoile quelques défauts. Ses pneumatiques de marque Hankook se révèlent désagréables et bruyants dans les virages. En effet, même si le fabricant coréen progresse, il reste en dessous des manufacturiers prémiums. C’est ensuite l’ergonomie qui fait parfois défaut avec, notamment, un levier de vitesses très mal placé. Trop en arrière, il devient gênant pour engager les derniers rapports. Il est dès lors préférable d’opter pour la version à boîte automatique.
La gestion de l’ordinateur de bord et de l’affichage central n’est pas non plus aisée et il faudra tâtonner un moment avant de bien maîtriser les fonctions des différents boutons du volant.
Le pire en matière d’ergonomie revient au bouton d’ouverture à distance de la trappe à carburant qui est placé dans un endroit assez inhabituel : sur la porte du conducteur, sous la poignée de maintien !
Mais, au final, la conduite ne pose pas de souci particulier et le conducteur se sentira vite à l’aise.
Les commandes placées sur la console centrale sont faciles d’accès, très lisibles et intuitives. Ainsi, le réglage de la température, la programmation de la radio ou du GPS se feront sans difficultés. Si les cadrans sont clairs et très lisibles, la visibilité extérieure est par contre limitée – le revers de la médaille du design moderne. Heureusement, en ville, le véhicule est des plus maniables grâce à sa direction très assistée qui le rend aussi agile qu’une citadine. La caméra de recul (de série) et les radars avant (en option ou de série sur certaines finitions) sont d’une aide précieuse pour les manœuvres. Et, pour les plus récalcitrants aux créneaux, Hyundai propose une aide au stationnement (en option ou de série selon la finition) qui permet de réaliser la manœuvre sans les mains : après avoir mesuré l’espace disponible, le système indique uniquement au conducteur s’il doit passer la marche arrière ou avant, accélérer ou freiner.
Le Santa Fe peut recevoir un système de modification du mode de conduite qui modifie le niveau d’assistance de la direction, la réactivité du moteur et la fermeté des suspensions. Trois niveaux sont ainsi proposés : confort, normal ou sport. Avec 7 personnes à bord, le mode confort est le plus adapté afin de préserver le dos des occupants du fond alors que, sur route sinueuse, le mode sport permet d’obtenir une meilleure réactivité du véhicule.
Le Hyundai Santa Fe ne disposera que d’une seule motorisation : un 4 cylindres diesel de 2 199 cm3 développant une puissance de 197 ch et un couple maxi de 421 Nm (436 Nm avec la boîte automatique) disponible de 1 800 à 2 500 tr/min. Si la mécanique du Santa Fe est de la génération précédente, les consommations et les rejets de CO2 ont été abaissés. Le constructeur annonce ainsi des émissions de CO2 désormais comprises entre 147 g/km pour la version à deux roues motrices et 178 g/km pour la version à quatre roues motrices et boîte automatique.
Côté consommation, les efforts sont également notables avec, lors de notre prise en main, une moyenne affichée par l’ordinateur de bord de 8 l/100 km. Mais si le moteur gagne en sobriété, il demeure assez bruyant lorsqu’on accélère franchement. Un bruit qui s’ajoute à ceux engendrés par l’air sur autoroute et en provenance de la résonnance des suspensions. À l’inverse, on apprécie son agrément important au ralenti car aucune vibration ne remonte dans l’habitacle. Et cela même si on laisse la main posée sur le levier de vitesse.
Sécurité
Aucun faux pas dans le domaine de la sécurité car le Santa Fe est équipé d’un airbag genoux conducteur, d’airbags frontaux conducteurs et passagers, latéraux avant et rideaux sur les 3 rangées. La puissance de déploiement de ces airbags est contrôlée en fonction du choc afin de limiter les risques de blessure. De même, un capteur de retournement détecte l’amorce d’un tonneau pour anticiper le déploiement des airbags. Lors d’un choc avec un piéton, le capot actif se soulève automatiquement de quelques centimètres afin d’éloigner le point d’impact de la tête du piéton des éléments durs et contondants du compartiment moteur.
Lorsque le véhicule est équipé de projecteurs au Xénon, le faisceau d’éclairage s’adapte à l’angle du volant et évolue en fonction de la vitesse pour répondre aux différentes conditions de circulation. Selon les versions, le Santa Fe reçoit aussi l’avertissement de changement involontaire de voie et le contrôle de freinage de descente (DBC), qui assure automatiquement le maintien d’une vitesse inférieure ou égale à 8 km/h sur des routes ou terrains à la pente très prononcée.
En présentant la troisième génération de son SUV, Hyundai montre de très nets progrès en matière de design et de qualité de fabrication. La mécanique reste, elle, d’ancienne génération et pèche légèrement côté agrément d’usage. Des détails d’ergonomie sont également à prendre en compte. Toutefois, les prix affichés demeurent intéressants. Le Santa Fe, proposé à partir de 35 900 € (en deux roues motrices) et avec un équipement de base important, possède un avantage sur la concurrence. En comparaison, le BMW X3 est vendu à partir de 37 300 €, mais il est équipé d’un plus petit diesel de « seulement » 143 ch. Pour avoir le moteur de 184 ch, plus proche de celui du Santa Fe, il faudra compter au minimum 42 300 €. Le Santa Fe haut de gamme de Hyundai, dont l’équipement est irréprochable (toit panoramique, assistance au créneau, vitres athermiques, accès mains libres, sièges avant électriques…) est à 46 800 €. Toujours 6 500 € de moins que le X3 xDrive 20d haut de gamme de BMW. Mais, s’il reste encore avantageux, l’écart de prix se réduit petit à petit. Espérons que le constructeur réussisse à conserver cet avantage décisif. Comme tous les véhicules de la marque, le Santa Fe dispose d’une garantie de 5 ans. Un autre argument qui joue en sa faveur.
Le Hyundai Santa Fe en résumé
Le Santa Fe de Hyundai adopte une ligne résolument nouvelle et très stylée. Quand on l’aperçoit, il est difficile de croire qu’il s’agit d’un engin de plus de 4,6 m de long et de presque 1,8 m de haut. On apprécie également la finition et l’équipement disponible digne des SUV concurrents. Si le Santa Fe est proposé en deux ou quatre roues motrices, il ne peut recevoir qu’un seul moteur : un Diesel 2.2 de 197 ch.
Les +
Rapport prix/équipement
Agrément de conduite
Finition
Ligne
Les –
Position du levier de vitesse
Des défauts d’ergonomie
Accès à la troisième rangée de siège
Visibilité perfectible