Yves Martin
Hyundai i10Premières impressions
La nouvelle génération de Hyundai i10 gagne sur beaucoup de tableaux et devance en de nombreux points la concurrence. Revers de la médaille : le tarif de cette petite citadine augmente.
Lorsque le constructeur coréen Hyundai est arrivé en France sur le marché des petites citadines en 1997 avec son Atos, le succès n’a pas vraiment été au rendez-vous. La faute à une conception qui ne correspondait ni aux standards ni aux critères d’achat des automobilistes français. Ses principaux attraits étaient alors un prix défiant toute concurrence et une bonne fiabilité. Cela a permis à la marque de se forger une réputation sérieuse. Avec la nouvelle i10, Hyundai veut changer son image et démontre qu’il est capable de répondre aux attentes particulières des acheteurs. Conçue en Allemagne, la nouvelle version de cette petite citadine est incomparablement plus présentable que son aïeule devenue désuète.
Qualité de vie à bord
Traditionnellement, et c’est logique, l’intérieur des citadines est moins accueillant que celui des berlines des segments supérieurs. Ainsi, il n’est pas rare d’apercevoir de la tôle sur les portes comme c’est le cas sur la Volkswagen Up par exemple. Ce n’est pas le cas sur la nouvelle Hyundai i10. Le constructeur coréen a en effet porté une attention particulière à l’aspect de l’habitacle. Et, au premier coup d’œil, cela fonctionne plutôt bien grâce à de nombreux bons points : le bandeau de couleur bleu ou orange sur la partie inférieure de la planche de bord, l’entourage du levier de vitesses ou encore sur les contre-portes totalement garnies, l’aspect granuleux des revêtements et enfin les rangements omniprésents avec, notamment, un emplacement pour une bouteille d’eau dans chaque porte.
Nous avons aussi apprécié que cette citadine puisse recevoir 5 personnes et possède des appuie-tête réglables en hauteur contrairement à ses concurrentes comme la Renault Twingo, le trio Peugeot 107, Citroën C1 et Toyota Aygo ou encore la Fiat Panda. En outre, la i10 regroupe les boutons de commande des 4 vitres sur l’accoudoir côté conducteur.
La Hyundai se démarque enfin par son équipement important et propose de nombreux systèmes que l’on n’a pas l’habitude de retrouver sur une citadine ni parfois sur des compactes. Ainsi, en finition haut de gamme Sensation, la i10 dispose de l’aide au démarrage en côte, d’un démarrage et accès mains libres, de l’éclairage additionnel de virage, de feux de jour à LED… Des équipements appréciables au quotidien sur une citadine.
Quand vient le moment de s’installer à bord, la sensation de bien-être perdure. La largeur des places avant est appréciable et les occupants ne se gêneront pas. Par contre, en y regardant de plus près, on aperçoit des matériaux de qualité moyenne et dont l’assemblage mériterait un peu plus d’attention, notamment au niveau de la partie centrale de la planche de bord.
Les commandes sont assez ergonomiques et bien placées et le conducteur appréciera de pouvoir utiliser les boutons judicieusement placés sur le volant. Dommage que, vu le peu de place disponible, la voiture ne puisse pas recevoir de système de navigation intégré. Le constructeur propose alors en option un GPS Garmin semi-intégré placé au centre de la planche de bord. Ce dernier se montre pertinent dans ses indications de direction mais peu agréable à utiliser à cause d’un affichage perfectible.
Au volant
La i10 fait l’impasse sur le diesel et n’est disponible qu’avec deux motorisations à essence : un trois cylindres 1.0 de 66 ch et un quatre cylindres 1.2 de 87 ch qui peut recevoir en option une boîte de vitesses automatique. Pour notre prise en main, nous avons eu l’occasion de conduire la version la plus puissante équipée d’une boîte de vitesses mécanique. Cette i10 s’est montrée très à l’aise en ville, maniable à souhait et offrant de bonnes performances. La commande de boîte demanderait toutefois à être un peu plus précise et se montre parfois accrocheuse.
Le freinage – la voiture reçoit 4 freins à disques, encore un plus par rapport à la concurrence parfois équipée de tambours à l’arrière – est efficace mais manque de sensibilité au détriment de son dosage.
Les suspensions sont un peu sèches et circuler sur une route pavée, en mauvais état, ne sera pas très agréable car les occupants seront secoués. Par contre, sur une route classique, elles se montrent souples et nettement plus confortables.
Nous avons vraiment apprécié l’insonorisation de la voiture et l’absence quasi totale de vibrations dans l’habitacle. Un vrai bonheur quand on roule en ville : le moteur sait se faire discret au ralenti. C’est d’autant plus agréable qu’il ne possède pas de système Stop & Start.
Volontaire en ville, le moteur n’est pas ridicule sur route grâce à ses 87 ch. En effet, vu le poids plume de l’auto (941 kg), il offre de bonnes accélérations et permet de s’insérer sans crainte dans le trafic. Il manque par contre de punch dans certaines situations comme un dépassement en côte. Sur route, on regrette que les assises de siège soient un peu étroites et qu’elles manquent de maintien en latéral. Ainsi, un virage négocié de manière un peu vive imposera de s’accrocher au volant (pour lequel on aurait apprécié un réglage en profondeur de série sur tous les modèles) ou à la poignée de maintien pour ne pas être trop balloté.
Sécurité
Dès la version de base, proposée uniquement en 1.0 l, on dispose de l'ESP, de six airbags, du contrôle de pression des pneus et du verrouillage centralisé. De même, le rappel de bouclage de ceinture de sécurité est disponible de série pour toutes les places. Revue et corrigée pour mieux résister aux chocs, la caisse reçoit de nombreux renforts, notamment au niveau des montants arrière et de portes, au niveau du plancher et du toit. Des renforts supplémentaires ont également été installés à l’avant entre le capot et les suspensions. Si nous n’avons pas encore évalué la Hyundai i10 dans le cadre des crashs test que nous réalisons au sein de l’Euro NCAP, le constructeur nous a toutefois indiqué qu’il escomptait obtenir, au pire, le résultat de 4 étoiles.
La Hyundai i10 en résumé
En entrée de gamme, avec le moteur à trois cylindres 1.0 litre de 66 ch, l'i10 coûte 9 950 €. C'est moins cher qu'une Twingo (10 900 €), qu'une Citroën C1 (11 650 €) ou qu’une Volkswagen Up (10 390 €). Par contre, en finition haut de gamme (qui permet de profiter des équipements les plus intéressants), son prix grimpe à 13 000 €, soit 150 € de moins que la Citroën (finition Exclusive) ou 900 € de plus qu’une up! 1.0 60 Tech Move. Mais la petite Hyundai dispose d’un dernier atout capable de faire pencher la balance : une garantie de 5 ans, kilométrage illimité.
Les +
Agilité en ville
Silence de fonctionnement
Niveau d’équipement
Habitabilité
Les –
Suspensions fermes
Sièges étroits
Qualité encore perfectible
Freinage peu informatif