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HypertensionDe nombreux médicaments à base de valsartan en rupture de stock

En raison d’un retrait du marché massif, de nombreuses personnes souffrant d’hypertension vont devoir changer de traitement. Des centaines de médicaments à base de valsartan sont en rupture de stock. Les autorités sanitaires ne savent pas encore quand ils seront à nouveau distribués.

L’ampleur de la rupture de stock est inédite. Trouver en pharmacie un médicament à base de valsartan, indiqué notamment contre l’hypertension artérielle, est devenu presque impossible. Selon l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), 115 spécialités contenant ce principe actif – seul ou associé à d’autres molécules (hydrochlorothiazide, amlodipine) – ne sont plus disponibles. 6 dosages différents sont concernés, ainsi que 10 laboratoires (1).

Cette rupture est la conséquence directe d’un retrait du marché aussi massif. En juillet et novembre 2018 puis en janvier 2019, les autorités sanitaires du monde entier ont organisé le rappel de plusieurs milliers de boîtes. Des impuretés potentiellement cancérogènes (NDMA, NDEA) ont été découvertes dans le valsartan. La production dans les usines en cause a été stoppée. Impossible, donc, de savoir quand les médicaments seront de nouveau disponibles.

Un diurétique en premier choix

Outre la rupture de stock, les médicaments encore distribués risquent d’être difficiles à obtenir. Leur prescription est réservée à des cas considérés sans alternative (2). Les patients non concernés sont donc invités à se tourner vers d’autres anti-hypertenseurs. C’est l’occasion de réévaluer l’intérêt des « sartans », car de meilleures alternatives existent.

Le traitement de premier choix est un diurétique thiazidique (hydrochlorothiazide, Esidrex). Ce médicament réduit la pression artérielle en favorisant l’élimination du sodium et de l’excès d’eau par les urines. Cette option thérapeutique est la plus efficace, selon la revue Prescrire et la collaboration Cochrane (groupement de scientifiques indépendants). Elle est aussi disponible depuis longtemps, ce qui présente un avantage : ses effets secondaires sont mieux connus (troubles électrolytiques ou métaboliques, douleurs musculaires, photosensibilisation, insuffisance rénale, etc.).

Trouver l’hydrochlorothiazide seul s’avère toutefois compliqué. Seul le princeps (Esidrex 25 mg) est disponible en France. Au rang des limites, la Haute Autorité de santé (HAS) a aussi constaté que la durée de suivi du traitement sans interruption est plus faible avec ce médicament qu’avec les autres médicaments. Enfin, un suivi régulier est conseillé. Il permet de surveiller l’apparition d’effets secondaires couramment associés aux anti-hypertenseurs : hyponatrémie, hypokalémie, diabète. Un surrisque de cancer de la peau et de diabète ont aussi été mis en évidence.

Les IEC en deuxième option

Si l’hydrochlorothiazide ne permet pas d’équilibrer l’hypertension, deux options sont ouvertes : les « sartans » (valsartan, irbésartan, losartan, etc.) ou les inhibiteurs de l’enzyme de conversion, ou IEC (captopril, lisinopril, ramipril, etc.). Dans les deux cas, le traitement « relâche » les vaisseaux sanguins en agissant sur des molécules responsables de leur contraction. Une action qui a l’intérêt de protéger le cœur et les vaisseaux sanguins.

Les IEC sont conseillés en premier lieu pour deux raisons. Ces médicaments coûtent moins cher, mais surtout leur intérêt est confirmé par un plus grand nombre d’études. Ils sont particulièrement utiles chez les personnes à risque de diabète. Du côté des effets indésirables, le profil est le même qu’avec les sartans. Il existe tout de même une différence notable : les IEC comptent, parmi leurs effets secondaires, une toux persistante. Les sartans sont donc conseillés si les premiers ne sont pas tolérés.

(1) « Spécialités à base de Valsartan seul ou en association avec l’hydrochlorothiazide - Rupture de stock - Tension d’approvisionnement », ANSM, 08/03/19.
(2) Insuffisance cardiaque non contrôlée par un autre « sartan », post-infarctus du myocarde, hypertension équilibrée grâce à une polythérapie contenant du valsartan.

Audrey Vaugrente

Audrey Vaugrente

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