Morgan Bourven
Huiles d’oliveToujours trop de tromperies
Près de la moitié des huiles d’olive prélevées ont été déclarées non conformes lors d’une enquête menée par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). L’an dernier, Que Choisir avait déjà tiré la sonnette d’alarme en déclassant 16 références, sur 26 testées en laboratoire, pour cause de tromperie.
Si nous devions faire un classement des produits où les fraudes sont les plus nombreuses, les huiles d’olive y figureraient en bonne place. En 2021, les résultats de notre test sur 26 huiles d’olive révélaient que 16 d’entre elles ne méritaient pas la qualification « vierge extra » mentionnée sur l’étiquetage. Un score jamais atteint lors de nos précédents bancs d’essai (à titre d’exemple, 5 huiles déclassées sur 25 en 2019, 6 sur 15 en 2017, 8 sur 28 en 2015), preuve que le phénomène n’est pas nouveau et semble s’aggraver d’année en année.
Nous ne sommes pas les seuls à faire ce constat. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a publié le 1er août les résultats d’une enquête menée par ses services en 2020. Ses contrôles ont porté sur la qualité de l’huile d’olive (catégorie vierge extra, catégorie vierge), la conformité des étiquetages, les mentions valorisantes et l’origine des produits.
Plus d’un tiers des 177 établissements contrôlés présentaient des anomalies. Celles-ci concernaient majoritairement l’absence ou l’insuffisance des mentions d’étiquetage prévues par la réglementation, mais des cas de pratiques commerciales trompeuses ont également été constatées. La DGCCRF cite les exemples d’une huile de grignon d’olive vendue comme une huile d’olive vierge extra et d’une huile indûment annoncée comme produite localement.
Les prélèvements et analyses de produits effectués par la répression des fraudes sont encore plus mauvais. Sur les 97 huiles analysées, 48 % ont été déclarées non conformes « en raison de caractéristiques organoleptiques insuffisantes car ne répondant pas aux critères de leurs catégories tels que définis par la réglementation ». Ces anomalies étaient parfois associées à des problématiques d’étiquetage, ajoute la DGCCRF.
4 procès-verbaux pénaux ont été dressés à l’issue de cette enquête, ainsi que 18 injonctions et 40 avertissements.