Yves Martin
Honda CR-VPremières impressions
Pour séduire plus de clients, Honda installe désormais sous le capot de son nouveau CR-V un petit moteur Diesel. Les performances n’en pâtissent pas mais les suspensions de ce SUV compact pèchent à basse vitesse.
Cette nouvelle génération du Honda CR-V, la quatrième, disponible depuis quelques mois, ne pouvait recevoir qu’un moteur Diesel de 2.2 l de 150 ch, associé à une transmission intégrale. Une configuration qui ne lui permettait pas d’accéder au bonus écologique en vigueur. En adoptant un tout nouveau bloc 1.6 l de 120 ch et une « simple » transmission aux deux roues avant, le CR-V devient nettement plus compétitif en termes de coût. Cette nouvelle version débute en effet à 27 100 €. En outre, avec ses émissions de CO2 de 119 g/km, il échappe au malus.
Qualité de vie à bord
L’intérieur du nouveau CR-V est bien conçu et agréable à vivre. Les éléments sont de bonne qualité, bien assemblés, et procurent une bonne insonorisation. Les espaces de rangement sont pratiques mais la boîte à gants, un peu étriquée, ne pourra pas recevoir grand-chose. On note la présence d’un mini vide-poche sur la porte, au niveau de la poignée de maintien, qui pourra recevoir un porte-monnaie ou le smartphone du passager.
Du côté du coffre, avec 589 litres de capacité (siège en place et mesuré du plancher jusqu’au niveau des vitres), le CR-V fait mieux que les Volkswagen Tiguan (470 dm3), Toyota Rav4 (547 dm3) ou que le Mazda CX-5 (503 dm3). Le volume passe même à un généreux 1 669 dm3 lorsque la banquette arrière, fractionnable, est rabattue et lorsque la roue de secours est de type galette. En outre, son chargement est aisé grâce à un accès très large et pratique.
Les commandes sont assez ergonomiques et l’agencement intérieur très clair. Le constructeur propose même deux écrans distincts. Sur celui du haut, on peut trouver les informations relatives au véhicule ou l’image de la caméra de recul. Le second est réservé au GPS et au système multimédia. Cet écran s’avère très lisible et les indications fournies pour la navigation sont claires et précises.
Au volant
Avec ses 120 ch et un couple placé assez bas (300 Nm à 2 000 tr/min), le CR-V est assez agile. Et cela d’autant qu’il perd plus de 100 kg sur la balance par rapport à son grand frère, le CR-V 2.2. Les relances sont donc d’un bon niveau et la conduite, même en charge, ne posera pas de souci particulier.
Côté consommation, nous avons été agréablement surpris par la relative sobriété de la mécanique. En roulant très tranquillement sur les routes sinueuses de l’Aubrac, l’ordinateur de bord affichait seulement 5,8 l/100 km ! Mais, dès que le rythme monte en cadence, l’écart avec la valeur annoncée par le constructeur se creuse et le moteur engloutit alors près de 9 litres en moyenne. Le conducteur dispose néanmoins de nombreuses aides et solutions pour réduire sa consommation. À commencer par le bouton Econ qui optimise le fonctionnement de la climatisation en fonction des conditions de température et d’hygrométrie, contrôlant le compresseur et en réduisant la charge imposée au moteur. L’Eco Assist modifie quant à lui l’éclairage du combiné d’instruments en fonction de la conduite pour sensibiliser le conducteur. Le tachymètre est ainsi éclairé en blanc lorsque le moteur est au ralenti et lors des accélérations et décélérations intempestives. Il passe au vert en conduite économique et devient jaune-vert lors des accélérations et freinages modérés où le conducteur dépasse la position idéale d’ouverture du papillon. Enfin, le système Stop & Start (monté de série sur tous les CR-V) assure une économie de carburant en coupant le moteur au ralenti.
Sur la route, les suspensions, très confortables et performantes lorsque les routes sont en assez bon état, deviennent plus désagréables sur mauvais revêtement. Trop sèches sur les petits débattements, elles retransmettent alors toutes les irrégularités de la chaussée aux occupants et engendrent parfois des réactions de caisse un peu brutales. Un phénomène peut-être dû à la présence d’une barre stabilisatrice arrière plus grosse d’1 mm par rapport à celle montée sur la version 2.2.
La direction est très précise et assure une bonne maniabilité de l’auto mais manque un peu de retour. En sortie de virage, le volant ne revient pas comme il devrait. Nous n’avons pas vraiment apprécié la manipulation du régulateur de vitesse dont les boutons manquent cruellement de réactivité. Le conducteur a alors tendance à appuyer plusieurs fois sur le bouton, ce qui aura pour effet de programmer une vitesse inadaptée. Il faudra donc être vraiment patient pour ne pas commettre d’impair.
Sécurité
Affichant 5 étoiles au classement Euro NCAP, le CR-V dispose d’un bon niveau de protection des occupants et des piétons et d’un arsenal d’équipements d’aide à la sécurité très appréciable. Il reçoit de série le contrôle électronique de trajectoire et de traction (lorsqu’une remorque est attelée), le freinage ABS avec système d’arrêt d’urgence, des airbags frontaux, latéraux et rideaux, des points d’ancrage Isofix pour sièges auto, un système d’atténuation du coup du lapin… La direction du CR-V, à assistance électrique, est même active et corrige les impulsions données par le conducteur en cas de survirage et de sous-virage et lors des freinages forts négociés sur des revêtements différents pour aider à maintenir la voiture sur la bonne trajectoire.
Le Honda CR-V en résumé
Avec son nouveau moteur 1.6 de 120 ch, le Honda CR-V devient plus abordable et ses tarifs plus compétitifs. Il dispose en outre d’une excellente habitabilité et d’une grande souplesse d’utilisation. Si ses suspensions demeurent perfectibles, son confort est, en règle générale, d’un bon niveau et les passagers seront bien lotis.
Les +
Confort
Habitabilité
Agilité
Moteur performant
Les –
Moteur bruyant à haut régime
Suspensions fermes sur mauvais revêtement
Direction manquant de retour
Commande du régulateur de vitesse