Erwan Seznec
Hausse de la TVANos relevés sur le terrain
Elle était annoncée et elle a été appliquée. Pour avoir une idée précise de la répercussion de la hausse de la TVA, les bénévoles de l’UFC-Que Choisir ont relevé les prix de nombreuses prestations (restaurant, coiffeur, cinéma, transports…) avant et après le 1er janvier 2014. Bilan.
Le 1er janvier, il y a eu, en réalité, deux hausses. La TVA sur les services est passée de 19,6 % à 20 % et la TVA intermédiaire sur les produits consommés sur place de 7 % à 10 %. Les taux de TVA réduits sur l’alimentaire à emporter (5,5 %) et super-réduits sur la presse (2 ,1 %) n’ont pas changé. Quelques baisses sont intervenues. La TVA sur les places de cinéma est passée de 7 % à 5,5 %. C’est également le cas pour les travaux de rénovation thermique, mais ils n’entrent pas dans le cadre de nos relevés (voir notre méthodologie en fin d’article).
Restauration
7 restaurants sur 10 ont laissé le prix de leur menu plat-dessert inchangé. En revanche, ceux qui ont augmenté les prix vont au-delà de l’impact de la loi, puisque la hausse moyenne constatée atteint 7 %. Concrètement, le menu qui était à 14 € passe à 15 €. Par ailleurs, 17 % des restaurateurs ont augmenté le prix de l’expresso, là aussi de 7 % en moyenne. Vu la tendance nette des consommateurs à renoncer au traditionnel café d’après le repas (pour prendre un expresso dosette au bureau), ils se tirent peut-être une balle dans le pied. 21 % des cafetiers ont également révisé à la hausse le prix du petit noir, là aussi de 7 %. On trouve enfin 2 % de restaurateurs qui ont baissé leurs prix.
Pour mémoire, l’État a baissé la TVA sur la restauration assise de 19,6 % à 5,5 % en 2009, puis il a remonté le taux à 7 % en 2012 et le remonte encore. Quatre taux de TVA sur nos assiettes en cinq ans. Tous secteurs confondus, et sans même parler des taux dérogatoires de Corse et d’outremer, il ne se passe plus deux années sans changement de TVA. Est-ce raisonnable ?
Services
Côté services, 1 pressing sur 3 a augmenté ses tarifs (31 % exactement, avec 7 % de hausse en moyenne). 15 % des coiffeurs ont fait de même, avec une hausse de 7 % sur la coupe homme et de 4 % sur la coupe femme. Les cinémas avaient prévenu. Vu leur faible rentabilité, ils ne répercuteraient pas la baisse. 84 % n’ont pas changé leur prix, 13 % les ont même augmentés. Une minorité infime les a baissés (3 %).
Transports
Enfin, les transports en commun. À 93 %, les autorités organisatrices ont laissé le prix du billet inchangé, malgré la hausse de la TVA. Ce billet à l’unité représente une petite fraction des recettes des transports en commun, dont le fonctionnement est subventionné, parfois jusqu’à 70 %, ce qui relativise toute notion de rentabilité.
La méthodologie de notre enquête
Les bénévoles de l’UFC-Que Choisir ont relevé les prix de 10 prestations proposées dans 6 commerces différents, en novembre 2013 puis en janvier 2014. L’ensemble représente plus de 2 000 données.
Tarifs relevés
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Au restaurant : le prix de la formule plat et dessert la moins chère et celui de l’expresso.
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En brasserie : l’expresso, le Coca-Cola et le demi pression le moins cher en salle.
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En blanchisserie : nettoyage/repassage pour une chemise.
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Chez le coiffeur : shampoing/coupe/coiffage homme et/ou femme.
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Au cinéma : le prix d’une séance plein tarif.
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Transports en commun urbains : le prix d’un ticket normal à l’unité pour un voyage.
Dates de l’enquête sur le terrain
1re vague : du 1er au 25 novembre 2013
2e vague : du 1er au 15 janvier 2014