Guerre en UkraineL’antivirus Kaspersky n'est plus le bienvenu
Au vu de la situation en Ukraine, les autorités françaises mettent en garde contre de potentielles attaques informatiques et alertent sur l’utilisation des logiciels de sécurité de l’éditeur russe Kaspersky. Nous avons fait le choix de les retirer de nos comparatifs.
La guerre sur le terrain pourrait avoir des conséquences dans le cyberespace. L’Autorité nationale de sécurité et de défense des systèmes d’information (Anssi) assure avoir d’ores et déjà eu vent de plusieurs cyberattaques depuis le 23 février 2022, soit la veille du déclenchement de l’opération militaire russe en Ukraine. Celles-ci ont pris diverses formes : attaques de serveurs par déni de service, piratages de sites Internet, tentatives d’hameçonnage (phishing), vols de données, propagation de codes malveillants, etc. Pour l’heure, ces cyberattaques semblent avoir un impact limité et viser principalement les institutions et entreprises ukrainiennes, russes et biélorusses. Toutefois, rien ne dit qu’elles ne pourraient pas toucher la France dans un avenir plus ou moins proche. D’ailleurs, il y a quelques jours, nos confrères du Figaro assuraient qu’une cyberattaque contre le réseau satellitaire ViaSat avait entraîné une coupure de réseau de quelque 10 000 clients français du fournisseur d’accès à Internet par satellite Nordnet.
L’Anssi recommande donc à tout un chacun de faire preuve de la plus grande vigilance. Pour l’heure, les mesures à prendre sont plutôt destinées aux institutions et aux entreprises. L’Anssi leur demande en effet de renforcer leurs systèmes de sécurité, de sauvegarder hors ligne leurs données sensibles, d’identifier leurs services numériques stratégiques et d’établir un protocole à suivre en cas de cyberattaque. Mais les particuliers doivent être aussi vigilants.
Par ailleurs, l’Anssi alerte sur les logiciels de l’éditeur russe Kaspersky. Du fait de ses liens avec le gouvernement russe et des risques qui pèsent sur sa capacité à mettre à jour ses produits, l’agence de sécurité estime que ses services pourraient potentiellement être altérés. Si elle reconnaît qu’« à ce stade, aucun élément objectif ne justifie de faire évoluer l’évaluation du niveau de qualité des produits et services fournis », elle suggère de réfléchir à changer de système de sécurité à moyen terme. Vous trouverez ci-dessous des conseils pour basculer vers un autre antivirus.
Pour notre part, nous avons fait le choix de retirer de nos comparateurs l’ensemble des logiciels de la marque Kaspersky. L’antivirus gratuit Security Cloud Free, la suite Kaspersky Internet Security, le gestionnaire de mots de passe Kaspersky Password Manager et l’antivirus pour smartphone Kaspersky ne figureront plus dans nos tableaux jusqu’à nouvel ordre.
Comment changer d’antivirus
Si, comme 80 % des Français, votre ordinateur est équipé de Windows, suivez les étapes suivantes :
- cliquez sur le bouton « Démarrer » en bas à gauche de l’écran ;
- appuyez sur « Paramètres », symbolisé par une roue dentelée ;
- cliquez sur « Applications » puis, dans la liste, cherchez votre antivirus Kaspersky ;
- cliquez sur « Désinstaller » puis laissez-vous guider.
Il vous reste ensuite à installer un nouvel antivirus. Pour vous aider à faire votre choix, n’hésitez pas à vous référer à notre test d'antivirus. Sachez que, même s’ils ne proposent pas les mêmes services que les suites payantes, les antivirus gratuits sont performants et qu’il est tout à fait envisageable de se contenter de l’antivirus préinstallé Microsoft Defender. Vous pouvez vérifier s’il est activé en cliquant sur Démarrer > Paramètres > Mise à jour et sécurité > Sécurité Windows > Protection contre les virus et les menaces > Gérer les paramètres.
Mise à jour du 17 mars 2022
En Allemagne, l'Office fédéral de la sécurité des technologies de l'information (BSI) déconseille également l’utilisation des logiciels de l’éditeur russe Kaspersky. Le BSI précise, à l’instar de l’Anssi en France, qu’« un fabricant informatique russe peut lui-même mener des opérations offensives, être contraint d'attaquer des systèmes cibles contre sa volonté, ou être lui-même victime d'une cyberattaque à son insu, espionné ou utilisé comme outil pour lancer des attaques contre ses propres clients ».