Google PhoneÀ la conquête de l'iPhone

Google fait son entrée dans la téléphonie mobile en France. Le groupe Internet ne devient pas opérateur mobile, pas plus qu'il ne se lance dans la fabrication de terminaux. C'est avec un système d'exploitation « maison », baptisé « Android », qu'il compte se faire un nom. De fait, il vient concurrencer les systèmes d'exploitation Symbian (soutenu notamment par Nokia), Windows Mobile (Microsoft) et bien sûr l'univers qu'Apple a développé sur l'iPhone. À la différence de ce dernier, Google a choisi de s'appuyer sur des constructeurs historiques pour lancer des smartphones (téléphones intelligents) fonctionnant avec son logiciel.

Premier à s'être jeté à l'eau, le groupe taïwanais HTC propose deux modèles : le G1 (ou HTC Dream), vendu par Orange depuis le 12 mars, et le G2 (HTC Magic) que SFR lancera à la fin du mois d'avril au prix de 99 euros (149 euros - 50 euros de remise). Pour les deux opérateurs, l'objectif est clair : séduire avec ce nouveau produit des consommateurs enclins à se convertir au multimédia sur mobile et qui n'ont pas succombé à l'iPhone (1).

G1 chez Orange, G2 chez SFR

Pour savoir si le terminal d'Apple avait enfin trouvé de « réels » rivaux, nous avons procédé à une prise en main des deux produits avant qu'ils n'intègrent nos tests en laboratoire. Précisons que la principale différence entre le G1 et le G2 est physique. Le premier, constitué d'un clavier rétractable, est plus imposant et plus lourd que le second (159 grammes contre 118,5), qui se manipule uniquement à travers l'écran tactile. D'emblée, le G2 donne une meilleure impression tant pour ses finitions soignées que pour sa transportabilité. Le clavier tactile s'avère assez rapide et réactif, mais les bords de l'écran sont moins sensibles. Question mémoire, les deux sont livrés avec une carte micro SD de 8 Go, qui offre un confortable espace de stockage pour la musique, les photos et les applications. Il est toutefois possible de la changer pour une carte de 16, voir 32 Go si nécessaire.

Écosystème Google

À l'intérieur, le logiciel Android demande un temps d'adaptation. Une fois passé, il s'avère aussi ludique que l'iPhone même s'il est moins intuitif. On y retrouve toutes les fonctions qui ont contribué au succès du terminal d'Apple : baladeur musical, navigation GPS (2), téléchargement d'applications gratuites sur l'« Android Market » (équivalent de l'« Apple Store »). Les applications payantes feront leur apparition dans les prochaines semaines. Bien sûr, Google a intégré au logiciel toutes les applications qui constituent aujourd'hui son écosystème sur Internet : le moteur de recherche, d'abord, mais aussi GMail pour envoyer et recevoir des courriers électroniques, Google Agenda pour tenir à jour son calendrier, Google Maps pour se déplacer, Youtube pour consulter des vidéos... Pour les courriels, les contacts, le calendrier, il est toutefois possible d'utiliser d'autres logiciels (Outlook par exemple). Le système n'est donc pas réservé aux fanatiques de l'univers Google. Et c'est tant mieux, puisqu'il dispose des atouts pour plaire à un public beaucoup plus large.

(1) Orange n'a plus d'exclusivité sur l'iPhone, il sera également vendu par SFR à partir du 8 avril et par Bouygues Telecom à partir du 29 avril.

(2) Utilisable uniquement en mode piéton, pas de navigation routière.