Camille Gruhier
Google Nexus 6Premières impressions
Google rompt avec ses habitudes. Son nouveau smartphone, le Nexus 6, n’a plus grand-chose à voir avec ses modèles précédents. Pour la première fois, c’est à Motorola qu’a été confiée la fabrication. Puissant, équipé d’un grand écran HD, cet appareil est résolument haut de gamme. En témoigne son prix, 649 € avec 32 Go de stockage. Premières impressions avant notre test en laboratoire.
Des smartphones successifs de Google, les amateurs avaient l’habitude de dire qu’ils offraient un impressionnant rapport qualité-prix. Nos tests en laboratoire corroboraient le propos : du Nexus One de 2010 (plus commercialisé) au Nexus 5 lancé l’an dernier, les smartphones de Google ont toujours obtenu de bons résultats. Le Nexus 6, en vente depuis quelques jours, perpétuera-t-il la tradition ? Réponse dans quelques semaines. En attendant, nous avons pu utiliser ce smartphone plusieurs jours pour livrer nos premières impressions.
Aux oubliettes, les prix serrés
Avec le Nexus 6 Google a franchi un cap, plusieurs même. D’abord, pour la première fois, c’est à Motorola qu’a été confiée la fabrication. Les précédents Nexus sortaient des usines de HTC, Samsung ou LG. L’Américain livre un mobile aux finitions soignées, Google s’en est fait une religion. Dommage que le smartphone tourne quand on tapote dessus posé sur une table, la faute à l’arrondi de la coque arrière.
Ensuite, ce smartphone est une « phablette », un smartphone géant. Son écran tactile affiche une diagonale de 5,96 pouces (plus de 15,1 cm), nettement plus grande que celle du Nexus 5 (5 pouces), et supérieure aussi à celles des autres phablettes actuelles, comme le Samsung Galaxy Note 4 (5,7 pouces), l’iPhone 6 Plus d’Apple (5,5 pouces) ou le Sony Xperia Z3 (5,2 pouces). Enfin, aux oubliettes la politique du prix serré : le Nexus 6 est cher, Google le vend 649 € avec un stockage interne de 32 Go (25 Go réellement disponibles), 699 € avec 64 Go, c’est-à-dire dans la fourchette de prix des concurrents haut de gamme. Nous dressions déjà ce constat pour la nouvelle tablette de Google, la Nexus 9, qui suit la même ligne.
Résolument haut de gamme
Heureusement, Google n’a pas lésiné sur les composants de la machine. Pour faire court, il intègre les meilleurs composants actuels : écran Amoled QHD (2560 x 1440 pixels), un processeur ultra-rapide (2,7 GHz), 3 Go de mémoire vive, un capteur photo de 13 Mpx à l’arrière (2 Mpx à l’avant) capable de filmer en 4K, les capteurs d’usage (accéléromètre, gyroscope, baromètre, etc.), du Bluetooth 4.1, du NFC, une batterie de 3220 mAh. Le Nexus 6 est l’un des premiers smartphones du marché livré avec un chargeur « Turbo » qui permet d’exploiter la fonction de recharge rapide mise au point par Qualcomm (fonction pourtant intégrée directement au processeur, lui-même présent dans de nombreux smartphones). La promesse ? Une autonomie de 6 heures en seulement 15 minutes de charge. Nos tests en laboratoire permettront de le vérifier, et de mesurer les performances de la batterie, particulièrement sollicitée par l’écran géant et le processeur véloce.
Lollipop : Android revu et corrigé
Le Nexus 6 est aussi le premier smartphone intégrant Android 5 Lollipop, la nouvelle version du système d’exploitation mobile de Google. Lui aussi marque une rupture avec le passé dans la mesure où le système a été repensé en profondeur. Graphiquement déjà, avec son look minimaliste et ses couleurs vives, il n’a plus rien à voir avec KitKat, la version antérieure d’Android. Plus moderne, cette interface offre aussi de nouvelles fonctions utiles. Google a d’abord modifié le centre de notifications qui, en plus des habituels raccourcis vers le mode avion, le Bluetooth et le Wi-Fi, propose maintenant de désactiver sa localisation et de déporter l’écran vers un téléviseur ou un ordinateur quand on possède une clé Chromecast. On peut aussi gérer différents profils utilisateurs, pour par exemple présenter à un « invité » une interface vierge de tout contenu personnel. En plus de ces améliorations d’usage, Lollipop se veut optimisé pour limiter les sollicitations de la batterie, et plus rapide. De fait, l’interface est très réactive, mais la qualité de l’écran tactile et des composants internes y contribuent.
Verdict
Le Nexus 6 tient a priori les promesses d’un smartphone haut de gamme, animé par une interface logicielle moderne, conviviale et pratique. Nos tests en laboratoire devraient en toute logique donner des résultats satisfaisants. Mais cet appareil très encombrant aura bien du mal à se faire oublier au quotidien.