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Gel hydroalcooliqueComment bien le choisir

En France et ailleurs, plusieurs gels hydroalcooliques ont fait l’objet d’alertes et de campagnes de rappel. Leur composition ne permettait pas de garantir un effet virucide. Un comble, en pleine épidémie de Covid-19. Quelques critères permettent de choisir un désinfectant de qualité.

→ Test Que Choisir : Comparatif Gels hydroalcooliques

En résumé : Bien choisir du gel hydroalcoolique

  • Privilégier l’achat en pharmacie ou supermarché.
  • Éviter l’achat sur Internet et le gel hydroalcoolique fait maison.
  • Le gel doit contenir au minimum entre 60 et 80 % d’alcool (éthanol, propane-1-ol ou n-propanol, propane-2-ol ou isopropanol).
  • La liste d’ingrédients doit être courte (4 ingrédients idéalement).
  • Vérifier la présence d'au moins une de ces mentions : « virucide selon la norme EN 14476 » , « solution hydroalcoolique recommandée par l’OMS pour l’antisepsie des mains » ou « gel hydroalcoolique pour l’antisepsie des mains – arrêté dérogatoire ».
  • Un gel hydroalcoolique conforme s’évapore rapidement et ne colle pas.

Parce qu’elles ne contenaient pas assez d’alcool, plusieurs marques de gel hydroalcoolique ont été rappelées (voir encadré). En Australie, nos confrères de Choice (1) ont épinglé un fabricant (Mosaic Brands) qui commercialisait un produit à 23 %, contre 70 % affichés. Dans ces conditions, comment savoir si le produit est fiable ? Plusieurs moyens permettent de s’en assurer.

L’achat en pharmacie à privilégier

Afin d’éviter les mauvaises surprises, les achats sur Internet sont à éviter. Les gels et solutions hydroalcooliques vendus en supermarché ou en pharmacie offrent davantage de garanties. « La plupart du temps, nous achetons ces produits à des laboratoires pharmaceutiques. Ils subissent un contrôle de qualité avant livraison », explique Pierre Béguerie, président de la section A représentant les titulaires d’officine à l’Ordre des pharmaciens.

À titre dérogatoire, les pharmaciens ont également la possibilité de fabriquer et vendre leur propre solution hydroalcoolique, suivant une formulation édictée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Nous sommes obligés de respecter cette formule au gramme près et ces formulations sont tracées », indique Pierre Béguerie.

L’importance de la composition

Pour être efficace, un gel hydroalcoolique doit contenir un certain dosage d’alcool, compris entre 60 et 80 %. Cette concentration est indiquée sur l’étiquette (60 % v/v par exemple). C’est elle qui garantit l’action virucide du produit. Trois types d’alcool sont à privilégier :

  • éthylique (éthanol) ;
  • propylique (propane-1-ol ou n-propanol) ;
  • isopropylique (propane-2-ol ou isopropanol).

Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), « les autres formulants de la composition peuvent avoir une influence sur l’efficacité des solutions hydroalcooliques désinfectantes et sur le temps de contact nécessaire pour obtenir l’effet recherché ».

La formulation de l’OMS se limite à 4 ingrédients :

  • alcool (éthanol 96 % ou isopropanol 99,8 %) ;
  • eau distillée ou eau bouillie refroidie ;
  • peroxyde d’hydrogène 3 % ;
  • glycérol 98 %.

Les listes d’ingrédients courtes sont donc préférables à celles contenant parfums ou colorants, par exemple. « Ces produits sont destinés à être appliqués souvent. Plus il y a d’applications, plus le risque de réaction allergique augmente », ajoute Pierre Béguerie.

Et sur l’étiquette ?

En matière de gel hydroalcoolique, l’Anses est claire : « Une efficacité validée sur virus enveloppés selon la norme EN14476 couvre a priori les virus de la famille des coronavirus, et en particulier le SARS-CoV-2. » Mieux vaut donc acheter un produit qui affiche cette norme sur l’étiquette. Elle garantit l’efficacité du produit contre les virus.

Mais ça n’est pas le seul point important. Pour être conforme, une étiquette doit comporter plusieurs précisions : le nom de la solution, sa composition, le nom du fabricant, la date de fabrication et le numéro de lot. Quelques indications destinées aux usagers s’y ajoutent : conditions de conservation, d’utilisation et mesures de précaution. Enfin, selon nos confrères de Choice, un gel hydroalcoolique conforme doit s’évaporer rapidement et ne pas coller.

Gels faits maison : à éviter

Avec l’épidémie de Covid-19, les recettes maison de gel ou solution hydroalcoolique ont fleuri sur le web. Toutes ne se valent pas. Certaines proposent de se passer d’alcool, d’autres suggèrent l’utilisation de vodka ou font la part belle aux huiles essentielles… Or la composition de ce produit n’a rien d’aléatoire : il faut assurer une certaine concentration en alcool (supérieure à 60 %) pour obtenir un effet virucide. « Les dosages [des recettes maison] sont peu précis avec une cuillère à soupe ou un verre », souligne Pierre Béguerie, président de la section A représentant les titulaires d’officine à l’Ordre des pharmaciens. Il faut également être prudent quant à l’alcool utilisé pour fabriquer le mélange. « Un alcool à 90°, appliqué directement sur la peau, aura un effet virucide mais il abîme les mains », indique le pharmacien. Par ailleurs, pour éviter la contamination du gel, une hygiène rigoureuse des mains et des ustensiles est nécessaire. Des conditions d’asepsie difficiles à obtenir au domicile. Mieux vaut donc se laver les mains à l’eau et au savon quand c’est possible et réserver le gel hydroalcoolique, du commerce, aux autres situations.

→ Test Que Choisir : Comparatif Gels hydroalcooliques

(1) En anglais : https://www.choice.com.au/health-and-body/beauty-and-personal-care/skin-care-and-cosmetics/articles/mosaic-brands-hand-sanitiser-fails-nmi-test

Audrey Vaugrente

Audrey Vaugrente

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