Élisabeth Chesnais
GazUne hausse injustifiée
Le gouvernement a bel et bien annoncé une hausse du prix du gaz de 5 % pour les particuliers, dès le 1er avril. Une augmentation qui ne correspond à aucune réalité économique.
5 % d’augmentation le 1er avril : le gouvernement a confirmé la rumeur. Une bien mauvaise nouvelle pour les 11 millions d’usagers qui se chauffent ou cuisinent au gaz naturel, d’autant qu’elle intervient après les 9,7 % de hausse du 1er avril 2010 et les 4,7 % de juillet. Soit +20 % sur 12 mois. Et le pire, c’est que cette explosion des tarifs n’est pas justifiée par la réalité économique. Elle s’explique par la formule de calcul officielle utilisée pour fixer les tarifs réglementés: elle est indexée sur les prix du pétrole et non sur ceux du gaz. L’UFC-Que Choisir, comme d’autres, a dénoncé son inadéquation, tant et si bien que le gouvernement a récemment imposé sa révision. Mais la formule n’a évolué qu’à la marge et reste fortement indexée sur le prix du pétrole, celui du gaz n’étant intégré qu’à hauteur de 9,5 %. C’est insuffisant et pas du tout représentatif des coûts d’approvisionnement de GDF-Suez, qui a renégocié ses contrats de long terme et s’approvisionne en partie sur les marchés de gros. Or le cours du gaz sur ces marchés de gros a chuté de 30 % entre novembre 2008 et septembre 2010, une aubaine pour GDF-Suez. Il est dommage que le gouvernement refuse de la répercuter sur les usagers, et qu’il choisisse au contraire de les pénaliser une nouvelle fois.