Fabrice Pouliquen
GazLa facture augmentera de 11,7 % en juillet
Le régulateur de l'énergie a annoncé une hausse du prix du gaz, essentiellement due à l'augmentation des coûts de distribution. Mais aussi en raison de la hausse du prix du gaz sur les marchés.
Certes, on reste en dessous des prix du mégawattheure atteints au plus fort de la crise de l’énergie… Tout de même, alors qu’il baissait depuis janvier 2024, le prix repère de vente de gaz naturel (PRVG), que communique chaque mois la Commission de régulation de l’énergie (CRE), repart à la hausse depuis mai.
Et ça sera le cas encore en juillet, alors que la CRE vient de publier son prix repère pour le mois prochain. Son niveau moyen (pour tous les types de consommateurs de gaz) se situera à 129,20 € le mégawattheure (MWh), soit une hausse de 13,50 € TTC par rapport au PRGV de juin (+11,7 %). Depuis avril, le MWh a pris 20 €, soit une hausse de 15 %. Pas rien, même si, rappelle la CRE, il reste inférieur de 4,70 €/MWh TTC au PRGV moyen du 1er janvier (-3,5 %). « Une offre fournisseur aux conditions du prix repère de juillet correspond à une facture annuelle TTC de 1 184 € pour un consommateur moyen, alors que la même offre aux conditions de janvier 2024 correspondait à une facture annuelle TTC de 1 227 € », précise l’autorité administrative.
Hausse des tarifs d’acheminement et hausse du prix de la molécule
Pour rappel, les tarifs réglementés de vente de gaz (TRGV) ont été supprimés le 30 juin 2023. À la place, la CRE a instauré ce PRGV, voulu comme une boussole permettant aux consommateurs de comparer les offres des différents acteurs du marché. Elle le fixe tous les mois, en détaillant un prix d’abonnement et un prix du kilowattheure. Ces estimations reflètent alors les coûts moyens supportés par les fournisseurs à la fois pour acheter le gaz sur les marchés de gros mais aussi les coûts de stockage et d’acheminement jusqu’à leurs clients. Sans oublier leurs marges.
La CRE cite deux principales raisons pour expliquer cette hausse du PRGV de juillet. La principale est l’application au 1er juillet du nouveau tarif des réseaux de distribution de gaz naturel (ATRD) que paient tous les fournisseurs pour l’utilisation qu’ils font des infrastructures gazières (transport, stockage, distribution). Ces nouveaux tarifs pèsent pour 55 % de cette hausse de 11,7 % du PRGV. En parallèle, le prix du gaz naturel augmente lui aussi sur les marchés de gros ces dernières semaines. Cette hausse compte pour 37 % de l’évolution du PRGV.
Des hausses répercutées sur l’abonnement ou le kWh ?
Ce PRGV est publié à titre indicatif et n’est pas une offre de fourniture en soi. Les fournisseurs sont libres de le suivre ou non et de fixer leur niveau de marge. D’où l’importance de comparer ces différentes offres via les comparateurs indépendants comme celui de Que Choisir. Mais aussi de regarder dans le détail les fiches descriptives des offres, en particulier les conditions de révision des prix prévus dans les contrats. Là encore, les marges de manœuvre sont grandes pour les fournisseurs. Ils peuvent répartir librement leurs coûts entre le prix du kWh (la part variable de la facture) et le prix de l’abonnement (la part fixe qui ne change jamais quelle que soit la consommation du client).
Pas un détail dans le contexte actuel. Dans son PRGV, la CRE a fait le choix de répercuter le plus possible la hausse des tarifs d’acheminement sur le prix du kWh pour permettre aux particuliers qui feraient l’effort de réduire leur consommation de gaz de subir le moins cette hausse. Une façon donc de récompenser la sobriété. « Certains fournisseurs ont appliqué cette logique », se félicite-t-elle. Mais d’autres, non…