Erwan Seznec
Forex, options binairesNouvelles mises en garde
Les sites proposant du trading d’options binaires promettent un enrichissement rapide en spéculant via le Web. L’Autorité des marchés financiers (AMF) publie une nouvelle liste de sites à éviter.
L’Autorité des marchés financiers (AMF) a publié le 24 février une liste non exhaustive de 76 sites de trading sur options binaires à éviter. Elle le fait régulièrement depuis quelques années, ces sites finançant des campagnes publicitaires de grande ampleur sur le Web. Certains, basés à Chypre, voire en Russie, ont une déontologie inexistante et seront rigoureusement impossibles à poursuivre en cas de litiges. Ils n’ont pas d’agrément pour démarcher en France, ce qui pousse l’AMF à lancer sa mise en garde.
Le nombre exact d’internautes qui se laissent tenter est inconnu. Tous les experts s’accordent en revanche à dire qu’ils perdent de l’argent, à une écrasante majorité. Cela est valable même pour les sites fiables, si tant est qu’il en existe en options binaires.
L’apparente simplicité de ces options est un leurre. Elles consistent à parier sur une alternative simple. Par exemple, l’euro va-t-il monter contre le dollar dans les 48 h et franchir la barre des 1,38 ? Oui/non. L’internaute ouvre un compte chez le broker en ligne, l’approvisionne à hauteur de 200, 500 ou 2 000 €, et prend position.
Deux facteurs au moins réduisent à néant les chances de gains chez les courtiers contre lesquels l’AMF met en garde. Contrairement à ce que les particuliers peuvent penser, les devises (comme les matières premières) forment un marché dit de « gré à gré ». Il y a un cours officiel, mais chacun est libre d’échanger des euros contre des dollars au cours qui lui convient. Si votre courtier vous dit qu’au moment où votre option binaire expirait, votre position était perdante, vous n’avez aucun moyen de vérifier le bien-fondé de ses dires. Par ailleurs, votre courtier spécule pour son propre compte, lui aussi. Et il spécule éventuellement contre ses clients. S’il a pris une position contraire à la vôtre, quand vous perdez votre argent, c’est lui qui le gagne. Maîtrisant l’outil informatique, le courtier peut en quelques secondes susciter des centaines d’ordres d’achat ou de vente qui feront monter ou descendre une devise contre l’autre au moment opportun.
En fait, les promesses d’enrichissement facile répétées par ces sites sont, à elles seules, une raison de ne pas leur faire confiance. S’il est si rapide de faire fortune sur le Forex (marché des changes) ou avec les options binaires, pourquoi créer un site ? Est-ce par philanthropie que les instigateurs de www.actudesfinances.org, entre autres, partagent le filon avec un vaste public ?
Hormis de rares exceptions (dont fait partie http://trader.st/pourquoi-vous-ne-gagnez-jamais-sur-le-forex/), la myriade de sites qui prétendent initier au Forex et aux options binaires se gardent bien de dévoiler les rouages de cette machine à perdre. Comparoptions.com, par exemple, recommande plusieurs sites que l’AMF a inscrits sur sa liste noire. Bonusoptionsbinaires.net va plus loin encore, en présentant comme « régulés et autorisés en France » des courtiers qui ne le sont pas du tout, comme 24option.com ou eztrader.com. Un secteur à fuir.
Toutes les mises en garde l’AMF
http://www.amf-france.org/Epargne-Info-Service/Mise-en-garde/Par-date.html