Élisabeth Chesnais
Que faire dans un marché devenu très incertain ?
Le tarif réglementé du gaz n'existe plus, les offres de marché qui étaient indexées dessus ne le sont plus et le bouclier tarifaire est supprimé. Cette nouvelle donne n’a rien de très rassurant pour les usagers. Il existe tout de même des solutions.
La suppression du tarif réglementé du gaz est intervenue le 30 juin dernier en dépit des demandes de report des associations de consommateurs, dont l’UFC-Que Choisir. Prévue de longue date, à une époque où le marché du gaz était très stable et les prix contenus, elle s’est produite au plus mauvais moment. Même si les prix de gros délirants causés par la forte reprise mondiale post-Covid et fortement amplifiés par la guerre en Ukraine ont chuté, le contexte demeure très incertain.
Le panorama actuel des offres de gaz en témoigne. La grande distribution qui s’était lancée dans la fourniture de gaz y a renoncé, des fournisseurs tels qu’Iberdrola ont quitté le marché des particuliers, d’autres et pas des moindres, Engie et Eni par exemple, ne proposent plus qu’une seule offre. Quant aux prix fixes sur 2, 3 ou 4 ans qui fleurissaient avant le Covid, ils ont quasiment disparu. Seul le fournisseur EDF ose encore les contrats de gaz sur 4 ans, mais de source officieuse, il devrait les ramener prochainement à 2. C’est dire la situation chahutée du marché, guère propice aux prix compétitifs.
Modification des contrats
Quand ils le sont, c’est en général très provisoire, juste un appât. Jamais utilisé sur le marché grand public de l’énergie jusqu’à l’explosion des prix de gros, l’article L. 224-10 du Code de la consommation est en effet devenu l’arme magique des fournisseurs pour modifier les termes du contrat en cours à leur convenance. Ils considèrent qu’il leur suffit de prévenir le client 1 mois à l’avance pour revoir son prix, voire sa durée.
Face à une telle situation, la vigilance doit devenir permanente, sachant que de son côté, le consommateur peut quitter son fournisseur à tout moment sans la moindre pénalité.
Que faire dans ce contexte ?
Il faut impérativement éviter les offres indexées sur les prix de gros, leur tarif actuellement attractif peut augmenter de 300 % à tout moment. Notre comparateur leur appose la mention « offre à risque ».
Préférer les offres indexées sur le nouveau prix de référence que la Commission de régulation de l'énergie (CRE) publie désormais chaque mois pour aider les consommateurs à s’y retrouver sur ce nouveau marché. Mais attention, « indexé » ne signifie absolument pas « identique ». Les prix se révèlent éminemment variables d’un fournisseur à l’autre, certains surfacturent l’abonnement pour présenter un prix du kWh acceptable, d’autres forcent sur les tarifs du kWh.
À l’exception d’EDF, les offres à prix fixe ne s’engagent plus que sur 1 an, là encore avec des stratégies tarifaires qui ne les rendent pas forcément attractives. Sur ce marché chahuté, notre comparateur de gaz est plus utile que jamais, n’hésitez pas à le consulter, il est en accès gratuit.