Fibre optiqueUne fibre par opérateur
Dans une décision très attendue pour l'avenir du très haut débit en France, le gendarme des télécoms (Arcep) a décidé de faire en sorte que chaque opérateur puisse disposer de sa propre fibre dans les immeubles des zones les plus peuplées. Une bonne nouvelle pour les opérateurs concurrents de France Télécom, mais aussi pour les consommateurs.
Après des mois de réflexion, d'expérimentations et de consultation, l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) vient de trancher. Elle s'est décidée à autoriser la mise en place d'une fibre par opérateur dans les immeubles, contre l'avis de France Télécom. Concrètement, lorsqu'un opérateur équipera un immeuble en fibre optique, il devra obligatoirement en informer ses concurrents qui pourront, s'ils le souhaitent, lui demander de poser une fibre supplémentaire à leur attention à condition d'en financer le surcoût. Ainsi, un opérateur qui n'a pas déployé la fibre dans l'immeuble pourra tout de même disposer de sa propre fibre et donc gérer son réseau de bout en bout.
Les consommateurs devraient aussi y gagner. À terme, les habitants des immeubles « fibrés » pourraient disposer dans leur appartement de trois prises distinctes, une par opérateur (France Télécom, SFR et Free). Il suffira alors, une fois l'activation de l'offre effectuée par l'opérateur, de brancher son matériel sur la prise adéquate. Ainsi, la mise en route devrait être plus rapide. L'opérateur étant propriétaire de la ligne de bout en bout, il ne pourra pas non plus rejeter la faute sur un concurrent, comme c'est parfois le cas avec l'ADSL. Enfin, les problèmes d'écrasement à tort (l'usurpation d'une ligne par un opérateur concurrent) devraient aussi totalement disparaître.
Seulement 148 communes
Néanmoins, tout le monde ne sera pas concerné. Le principe de fibres surnuméraires ne sera appliqué que dans 148 communes considérées comme « denses » par l'Arcep. Le sort des zones plus reculées sera examiné plus tard. Cette décision ne concerne pas non plus les immeubles déjà « fibrés » par un opérateur. Dans ce cas, dès lors qu'un habitant souhaitera s'abonner à l'offre fibre d'un FAI concurrent, ce dernier devra louer la partie terminale de la fibre à l'opérateur propriétaire du réseau, qui ne pourra s'y opposer. Le projet de l'Arcep est mis en consultation. Il devrait être adopté définitivement début novembre au plus tard.