Yves Martin
Premières impressions
Fiat revient dans le segment des compacts avec un SUV, pour le moment 100 % électrique, agréable à conduire et très confortable. Si la finition avait été un cran au-dessus, le résultat aurait été presque parfait.
Grande sœur de la petite citadine Fiat 500 sortie en 2020 uniquement avec une motorisation électrique même dans sa version sportive proposée par Abarth, la Fiat 600 pourra, elle, recevoir une mécanique thermique ou électrique. Ce nouveau SUV compact se pare d’une robe qui n’est pas sans rappeler le style de sa petite sœur. Et, techniquement parlant, la voiture propose ce qui se fait de mieux dans le groupe Stellantis car elle utilise la toute dernière plateforme de deuxième génération, la eCMP2, apparue récemment sur les Peugeot e-2008 ou Jeep Avenger. Et pour ramener de la couleur sur nos routes, Fiat a décidé de bannir, pour la finition haut de gamme La Prima, le gris, le blanc et même le noir de son panel de couleurs pour ne proposer que du orange, sable, bleu ou vert.
Qualité de vie à bord
L’habitacle de la 600 est tout aussi original que l’extérieur. Tout en rondeur, la planche de bord se compose d’un bandeau coloré, qui n’est pas sans rappeler la petite 500, qui rend l’intérieur agréable. Dommage que, en y regardant de plus près, on perçoive des plastiques durs, qui sonnent même parfois creux. Certes, ils sont bien assemblés et aucune vibration n’a été entendue lors de notre roulage, mais cela fait vraiment cheap. Les accoudoirs incrustés dans les portes sont tout de même recouverts d’un matériau légèrement rembourré.
La Fiat 600 ne fait pas l’impasse sur le high-tech et les deux écrans sont numériques : 7" pour le combiné d’instruments et 10,25" pour l’écran multimédia. Le tout est facilement utilisable et assez pratique. L’ergonomie générale est plutôt bonne et la présence de touches de raccourci pour accéder à certaines fonctions comme le chauffage ou la climatisation participe à la simplicité de prise en main. À noter que l’intérieur dispose d’un éclairage d’ambiance, avec 8 couleurs. Associé à la possibilité de modifier l’affichage de l’écran multimédia, cela permet une personnalisation assez poussée avec 64 combinaisons possibles.
Côté habitabilité, la 600 ménage la chèvre et le chou. À l’avant, les sièges sont accueillants, confortables et assurent un bon maintien latéral. Le conducteur sera même privilégié avec un siège doté d’une fonction massante au niveau du dos. Mais quand on passe à l’arrière, c’est un peu moins agréable et trois passagers auront bien du mal à voyager confortablement en raison d’une place limitée pour les jambes et un manque de largeur. C’est pareil pour le volume de chargement avec seulement 360 litres pour le modèle électrique et 385 litres pour la 600 à moteur thermique. Heureusement, un logement pour les câbles de recharge est prévu sous le coffre, mais c’est un peu juste quand même.
On regrette également que, une fois la banquette rabattue, on ne dispose pas d’un plancher plat. Cela compliquera le chargement d’objets encombrants. Un point positif : la 600 possède un hayon à ouverture/fermeture automatique mains libres, en passant simplement le pied sous le pare-chocs arrière, à condition d’avoir la clé dans sa poche. Un équipement que l’on ne trouve pas souvent chez la concurrence.
Au volant
Pour le moment, la Fiat 600 n’est proposée qu’en version électrique et il faudra attendre le début de l’année 2024 pour voir apparaître une motorisation hybride. Comme pour la plateforme de toute dernière génération, la mécanique est la dernière-née du groupe Stellantis. La nouvelle version du moteur électrique, d’une puissance poussée à 156 ch (136 ch auparavant), est plus silencieuse et la batterie voit sa puissance optimisée à 54 kWh (soit 4 kWh de plus que les autres modèles du groupe utilisant cette mécanique). Cette association permet, selon le fabricant, 409 km d'autonomie (406 pour la version haut de gamme La Prima) en cycle mixte et 604 km (591 km pour La Prima) en cycle urbain.
Sur notre trajet de 250 km composé de routes de campagne, avec le franchissement de petites montagnes, et d’autoroute, la consommation moyenne s’est établie à 16,3 kWh/100 km (le constructeur annonce 15,1 kWh/100 km et 15,2 kWh/100 km). Dans ces conditions assez exigeantes, l’autonomie réelle serait donc d’un peu plus de 330 km. Toutefois, sur une partie de plusieurs dizaines de kilomètres et nettement moins accidentée, notre consommation est descendue à 11,3 kWh/100 km. À noter que, pour préserver l’autonomie, Fiat équipe la 600e d’une pompe à chaleur pour assurer le chauffage ou la climatisation de l’habitacle. C’est moins énergivore qu’un système traditionnel.
Côté recharge, la 600e dispose d’un chargeur embarqué de 11 kW (pour la recharge en courant alternatif) qui permettra, à cette puissance, une recharge complète en moins de 6 h. Sur les bornes rapides (courant continu), la puissance maxi acceptable par le système est de 100 kW. Ainsi, il faudra seulement 27 minutes pour passer de 20 à 80 % de charge.
Sur la route, la 600 s’est montrée très confortable grâce à des suspensions relativement souples. Ce n’est toutefois pas au détriment de l’agrément et la prise de roulis est très bien maîtrisée. Un petit reproche au niveau de la direction que nous avons trouvée un peu molle et manquant de retour d’information. C’est un peu gênant, surtout dans les virages successifs d’une route de montagne. Dommage que les différents modes de conduite (normal, éco ou sport) n’agissent principalement que sur la sensibilité de la pédale d'accélérateur. Et, même si en mode sport, la direction est légèrement plus ferme, on constate toujours cette désagréable impression de flou. En ville, la voiture est maniable et dispose d’un bon rayon de braquage (10,5 m) qui permet de passer partout sans encombre.
Sécurité
La nouvelle Fiat 600e reçoit les systèmes d’assistance et de sécurité de dernière génération ce qui lui permet d’offrir une conduite assistée de niveau 2, se rapprochant de la voiture autonome. On dispose ainsi du régulateur de vitesse adaptatif, d’une reconnaissance des panneaux de signalisation (avec préconisation d’application de la vitesse relevée), de la surveillance des angles morts par des capteurs à ultrasons, du freinage automatique d’urgence avec détection des piétons et des cyclistes…
La Fiat 600e en résumé
Troisième marque du groupe Stellantis et numéro deux des ventes d'électriques, Fiat propose un nouveau SUV compact électrique sympathique et très agréable à conduire. Et, ce qui ne gâche rien, il est relativement accessible en termes de tarifs. Les deux seules versions disponibles (RE et La Prima) ne peuvent recevoir aucune option (sauf la couleur) et sont proposées à 35 900 € et 40 900 €. Toutefois, le constructeur offre un bonus écologique de 7 000 € pour tous les acheteurs, sans condition de ressources. Cet avantage très intéressant est limité dans le temps, sans que nous sachions exactement sa durée. Cela ramène donc les prix à 28 900 € et 33 900 €. À ce prix-là, la Fiat 600e s’affiche aux prix de concurrents seulement full hybrid comme le Renault Captur qui débute à 30 000 € ou le Hyundai Kona à 33 400 €. Si on compare le prix réel affiché au catalogue, la 600e reste plus abordable qu’un Peugeot e2008 proposé à partir de 39 190 €. Mais là, si la Fiat gagne la bataille du porte-monnaie, elle la perd au niveau de la qualité de fabrication, meilleure sur le Peugeot.
Les +
- Confort de conduite
- Silence de fonctionnement
- Habitabilité
- Facilité de prise en main
Les -
- Finitions et matériaux
- Habitabilité à l’arrière
- Volume de coffre