ACTUALITÉ

Enfant majeurFaut-il le rattacher à votre foyer fiscal en 2025 ?

Rattacher un enfant majeur à votre foyer majore votre quotient familial ou vous procure un abattement fiscal. Ne pas le rattacher permet de déduire l’aide que vous lui apportez s’il est dans le besoin. Faites vos comptes pour choisir la solution la plus économique en 2025.

Un enfant âgé de plus de 18 ans au 1er janvier 2024 forme en principe un foyer fiscal distinct du vôtre. Il devra remplir sa propre déclaration de revenus au printemps 2025 et il sera imposé à titre personnel fin 2025. Vous pourrez toutefois le rattacher à votre propre foyer fiscal en l’inscrivant dans votre déclaration de revenus, s’il avait moins de 21 ans au 1er janvier 2024, ou s’il avait moins de 25 ans et s’il est étudiant. Peu importe qu’il vive encore chez vous ou qu’il ait son propre logement. Peu importe également le montant de ses revenus. Il devra rédiger une demande écrite de rattachement à votre foyer, que vous conserverez pour la présenter aux services fiscaux s’ils vous la réclament. Un modèle de demande de rattachement figure dans la notice jointe à la déclaration de revenus.

Les conséquences du rattachement

Vous devrez déclarer les revenus perçus par votre enfant majeur en 2024 avec les vôtres, sauf ses revenus exonérés d’impôt, et payer les impôts correspondants à sa place. En contrepartie, vous bénéficierez d’une majoration de votre nombre de parts de quotient familial s’il est célibataire, variable selon sa place dans la fratrie : une demi-part supplémentaire si c’est votre première ou deuxième personne à charge ; une part supplémentaire si c’est votre troisième personne à charge ou plus. Cette majoration de quotient familial vous procurera des économies d’impôt égales au maximum à 1 794 € par demi-part supplémentaire.

Par exception, si votre enfant est marié, pacsé ou chargé de famille, le rattacher à votre foyer fiscal ne majorera pas votre quotient familial, mais vous ouvrira droit à un abattement imputable sur vos revenus imposables de 2024. Il sera égal à 6 807 € par personne rattachée (votre enfant, son conjoint ou partenaire et chaque petit-enfant). Soit un abattement minimal de 13 614 € si vous rattachez un couple ou un enfant ayant lui-même un enfant. Il vous procurera des économies d’impôt variables selon votre taux d’imposition, égales au maximum à 6 126 € si vous relevez de la dernière tranche du barème fiscal taxée à 45 %.

Bon à savoir : lorsque les parents sont divorcés ou séparés et qu’ils font l’objet d’impositions distinctes, l’enfant majeur peut demander son rattachement au foyer fiscal de l’un ou de l’autre. Seule exception, l’année de sa majorité, il ne peut être rattaché qu’au foyer parental qui le compte à sa charge avant ses 18 ans.

L’alternative au rattachement

Si vous avez soutenu financièrement votre enfant majeur en 2024, parce que ses ressources personnelles ne lui permettent pas de faire face à ses besoins essentiels (il gagne moins que le Smic, est au chômage, infirme dans l’impossibilité de travailler, etc.), vous pourrez déduire cette aide de vos revenus imposables de 2024, en tant que pension alimentaire. Le fisc en tiendra compte dans la limite de 6 807 €, ou de 13 614 € si votre enfant est marié, pacsé ou chargé de famille et que sa belle-famille ne lui vient pas en aide.

Cette déduction ne sera toutefois possible que s’il forme son propre foyer fiscal, pas s’il est rattaché au vôtre. En effet, vous ne pouvez pas bénéficier de deux avantages fiscaux (déduction et rattachement) pour un même enfant au titre d’une même année : vous devez choisir. Là encore, la pension déduite vous procurera des économies d’impôt variables selon votre taux d’imposition, égales au maximum à 6 126 € si vous êtes taxé à 45 %. Mais vous n’aurez pas à déclarer les revenus de votre enfant (ou de son couple) avec les vôtres, ce qui réduira un peu plus vos impôts. C’est lui qui devra les déclarer personnellement, sans oublier la pension alimentaire déduite de votre côté.

Bon à savoir : lorsque les parents sont divorcés ou séparés et qu’ils font l’objet d’impositions distinctes, celui auquel l’enfant majeur n’est pas rattaché peut déduire la pension qu’il lui verse s’il est dans le besoin. Le parent qui rattache l’enfant doit alors la déclarer à hauteur du montant déduit par l’autre parent.

Les éléments à considérer pour faire le bon choix

Le choix de rattacher un enfant majeur à votre foyer s’impose si cela vous permet globalement de payer moins d’impôt qu’en constituant deux foyers distincts. À l’inverse, le choix de déduire la pension alimentaire que vous lui versez s’impose si cela vous permet globalement de payer moins d’impôt qu’en constituant un foyer unique. Tout dépend de votre taux d’imposition, du montant de ses revenus et des vôtres, de l’aide que vous lui apportez et de sa place dans la fratrie.

Si votre enfant ne dispose d’aucun revenu et si vous ne lui versez aucune pension, le rattachement sera plus avantageux. En revanche, s’il a des revenus personnels ou si vous lui versez une pension, il est impératif de comparer la somme des impôts dus en cas d’impositions séparées avec celle due en cas d’imposition commune pour faire le bon choix. À partir de janvier 2025, vous pourrez utiliser le simulateur d’impôt en ligne sur www.impots.gouv.fr/portail/simulateurs pour faire vos calculs.

Sachez que si vous lui versez une pension et que votre taux d’imposition est de 30 % ou plus, la déduire sera plus payant que le rattacher : vous obtiendrez une baisse d’impôt maximale comprise entre 2 042 € (6 807 € × 30 %) et 3 063 € (6 807 × 45 %) dans le premier cas, contre une baisse maximale de 1 794 € dans le second. En revanche, s’il est marié et a un enfant, mieux vaut le rattacher, car l’abattement imputable sur vos revenus grimpera à 20 421 € (6 807 € × 3) contre une déduction plafonnée à 13 614 € (6 807 € × 2) avec la pension.

Exemple : vous êtes marié et avez 1 enfant mineur et 1 enfant majeur de 20 ans. Vous avez perçu 80 000 € de revenus et votre enfant majeur 5 000 € en 2024. Vous financez la location de son logement étudiant à hauteur de 7 000 € par an. Vous payerez moins d’impôt en 2025 si vous déduisez 6 807 € de pension alimentaire que si vous le rattachez.

→ Vous le rattachez à votre foyer : vous ajouterez ses revenus aux vôtres (85 000 €). Vous bénéficierez d’une demi-part supplémentaire de quotient familial (3 parts au lieu de 2,5). Vous payerez 5 666 € d’impôt en 2025.

→ Vous ne le rattachez pas à votre foyer : vous déduirez 6 807 € de pension alimentaire de vos revenus (73 193 €). Il les déclarera de son côté avec ses revenus (11 807 €). Vous payerez 4 068 € d’impôt en 2025, et lui ne sera pas imposable.

Bon à savoir : le rattachement d’un enfant majeur à votre foyer majore le plafond de dépenses retenues pour le calcul de certaines réductions d’impôt et de certains crédits d’impôt (dépenses d’équipement dans l’habitation principale, emploi d’un salarié à domicile, primes des contrats de rente-survie et d’épargne handicap). Il majore également votre plafond de revenu fiscal de référence pour le bénéfice de certains avantages fiscaux (exonération de taxe foncière, dispense de prélèvement sur les revenus financiers, etc.) et de certaines aides sociales (aide juridictionnelle, dispositifs MaPrimeRénov’ et MaPrimeAdapt’, chèque énergie, etc.). Enfin, il vous ouvre droit à la réduction d’impôt pour frais de scolarité. Des éléments supplémentaires à intégrer dans l’équation pour choisir entre rattachement et pension alimentaire.

Olivier Puren

Olivier Puren

Soutenez-nous, rejoignez-nous

La force d'une association tient à ses adhérents ! Aujourd'hui plus que jamais, nous comptons sur votre soutien. Nous soutenir

image nous soutenir

Newsletter

Recevez gratuitement notre newsletter hebdomadaire ! Actus, tests, enquêtes réalisés par des experts. En savoir plus

image newsletter