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Encéphalite à tiquesLe risque de contamination s’élargit

Principalement transmise par leur piqûre, l’encéphalite à tiques est susceptible d’entraîner des séquelles durables. Les régions à risque sont plus nombreuses qu’estimé jusqu’ici.

Généralement associées à la maladie de Lyme, les tiques peuvent porter d’autres bactéries et virus. Moins connu, celui responsable de l’encéphalite à tiques (virus TBE) est pourtant responsable de séquelles à long terme, et le nombre de cas signalés en Europe augmente. La déclaration de cette maladie est obligatoire en France depuis 2021, ce qui a permis à Santé publique France d’établir un premier bilan. Celui-ci n’est pas rassurant : les zones à risque sont plus larges qu’estimé, tout comme la période de transmission du virus.

La plupart des cas sont liés à une piqûre de tique. Mais les ruminants, lorsqu’ils sont infectés, excrètent le virus TBE dans leur lait, qui peut alors être transmis à l’humain s’il est consommé cru. C’est le deuxième mode de contamination le plus courant. S’il n’existe pas de vaccin chez l’animal, deux vaccins préventifs sont autorisés chez l’humain. Ils sont actuellement recommandés aux personnes prévoyant des activités de plein air en zone endémique – dont la France ne fait pas encore partie.

Cela pourrait changer, au vu des données récoltées par Santé publique France (1). Entre mai 2021 et mai 2023, 70 cas d’encéphalite à tiques ont été signalés – dont 10 contaminations à l’étranger. L’Alsace et la Haute-Savoie étaient identifiées comme des zones de circulation du virus. Mais des contaminations ont été signalées dans des zones plus inattendues, comme le massif du Forez ‒ à cheval entre la Loire et le Puy-de-Dôme ‒, l’Ardèche ou encore l’Ain. Dans ce dernier département, c’est la consommation de fromages au lait cru distribués en circuit court qui est responsable de la plupart des cas.

Les infections, elles, correspondent à la saison d’activité des tiques (de mars à octobre), même si un pic s’observe en mai-juin. Cette période est plus étendue que prévue, en grande partie liée au réchauffement climatique. La prévention des piqûres par l’usage de répulsifs antimoustiques et le recours aux mesures préventives (port de vêtements longs et serrés aux chevilles, inspection de la peau, évitement des herbes hautes) est donc vivement recommandée.​​​​

Un risque de séquelles durables

Provoquée par un virus de la même famille que la dengue ou le virus Zika, l’encéphalite à tiques n’entraîne pas de symptômes dans 7 cas sur 10. Le reste du temps, elle se fait ressentir en deux vagues : une première phase avec des signes communs (fièvre, douleurs articulaires, maux de tête…), et une seconde qui reflète les atteintes du système nerveux central (troubles sensoriels, visuels, paralysie…). Ces symptômes sont rarement mortels, mais 60 % des patients hospitalisés ressortent avec des séquelles durables, parfois à vie. Le risque de complication est plus élevé chez les personnes âgées, souffrant de comorbidités affectant l’immunité, et les très jeunes enfants.

(1) https://www.santepubliquefrance.fr/var/site/storage/images/0/3/9/0/3960930-1-fre-FR/b7f2d8f8fb65-carte_tbe_2021-2023.jpg

Audrey Vaugrente

Audrey Vaugrente

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