Laurence Delain-David
Emprunt populaireSuccès en Auvergne
Lancé le 10 octobre auprès du public, l’emprunt obligataire lancé par la région Auvergne auprès de ses habitants a rencontré un succès immédiat, témoignant du goût des épargnants pour ce type d’initiative.
Les Auvergnats font de la résistance ! Rompant avec la morosité ambiante et les inquiétudes que suscite la crise des dettes souveraines, ils ont choisi de faire confiance à leurs élus locaux. Et de souscrire massivement l’emprunt lancé par le Conseil régional afin d’alimenter le Fonds d’investissement Auvergne durable (FIAD).
Initié en juin dernier, le FIAD « est l’outil qui va permettre à la région Auvergne de soutenir financièrement le lancement de PME et de TPE, très petites entreprises, créatrices et novatrices pour tous les secteurs de l’économie régionale mais qui manquent de ressources », résume René Souchon, président de la région. Les projets entrepreneuriaux identifiés lors du forum « Graines d’emploi », qui s’est tenu en juin dernier près de Clermont-Ferrand, s’inscrivent tous dans une démarche de développement durable (métiers de l’économie verte, de la recherche-innovation en faveur de l’amélioration de la qualité des process industriels, etc.). « Avec le FIAD, nous souhaitons que les Auvergnats soient pleinement associés à la construction d’une Auvergne dynamique qui accompagne le développement de ces entreprises », poursuit René Souchon.
Faire un placement et soutenir l’économie de la région
Joignant l’acte à la parole, la région a donc lancé le 10 octobre dernier un emprunt populaire ouvert à tous et garanti par la collectivité ayant pour objectif de collecter 20 millions d’euros pour le FIAD. Et les épargnants ont répondu présents.
Accessibles dans toutes les agences bancaires de la région, cet emprunt obligataire non coté en Bourse, d’une durée de cinq ans (échéance le 16 novembre 2016) s’est fait via l’émission de coupons d’une valeur nominale de 200 € rémunérés 4 % qui se sont envolés en une semaine ! Dès le 18 octobre, les 20 millions d’euros étaient réunis et la souscription initialement prévue jusqu’au 28 octobre a dû être close prématurément.
Il faut dire qu’en cette période de crise, trouver un placement de moyen terme (cinq ans) garanti à l’échéance (sauf faillite de la région !) qui rapporte 4 % par an, (soit 2,7 % nets après prélèvements sociaux – 13,5 % depuis le 1er octobre – et taxe forfaitaire annuelle de 19 %) et qui soutient un projet local de croissance solidaire n’est pas si courant. Et il y a fort à parier que si l’opération se renouvelle, elle rencontrera le même succès tant la défiance des particuliers vis-à-vis des institutions bancaires « classiques » est importante. D’ailleurs, la région Rhône-Alpes s’apprête à mettre en place un dispositif analogue.