Elsa Abdoun
Des experts proposent un Nutri-Score du bien-être animal
Un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) propose une méthode pour noter de A à E les aliments d’origine animale en fonction du niveau de souffrance cachée derrière leur production. Mais un tel étiquetage n’est plus à l’ordre du jour en Europe.
Label rouge, bio… quelles garanties apportent ces labels en termes de bien-être animal ? Il est fort à parier que la plupart des consommateurs n’en ont aucune idée, et pour cause : viande bovine, porc, lait, œufs, poulets de chair… les règles dépendent de chaque type d’élevage.
Pour améliorer l’information sur cette question, la Commission européenne s’était engagée, en 2020, à mettre en place avant la fin 2023 un indicateur de bien-être animal harmonisé dans l’ensemble des pays membres. Et en 2021, en France, un groupe d’experts de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation s’est lancé dans la tâche ardue de déterminer la meilleure méthode pour développer un tel outil. Après 3 ans de travail, ces spécialistes (vétérinaires, chercheurs en comportement animal…) proposent de prendre en compte de très nombreux critères (qualité de l’alimentation, espace pour se mouvoir, hygiène, conditions de transport et d’abattage…), afin d’aboutir à une note de A à E, sur le modèle du Nutri-Score. Le A représentant donc un produit issu des fermes développant les meilleures pratiques existantes à l’heure actuelle, et E ceux issus des élevages induisant le plus de souffrances.
Un indicateur simple à comprendre… mais qui n’est pas près de s’afficher dans les rayons des supermarchés, car entre-temps, la Commission européenne a finalement abandonné sa proposition d’étiquetage du bien-être animal. Aucun projet de ce type n’étant envisagé à l’échelle nationale, les consommateurs français devraient donc, sur cette question, rester encore longtemps dans le flou.