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Fabrice Pouliquen
Comme pressenti, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) propose une baisse moyenne de 15 % des tarifs réglementés de vente de l’électricité (TRVE) à partir du 1er février. Certains foyers n’en profiteront pas. Explications.
Pour la majorité des Français, les tarifs de l’électricité baisseront à compter du 1er février. Pour le tarif réglementé de vente d’électricité (TRVE), cela ne fait guère plus de doute. Ce TRVE, encadré par les pouvoirs publics et obligatoirement proposé par les fournisseurs historiques (les tarifs bleus d’EDF), évolue deux fois par an, en février et en août. À chacune de ces échéances, la Commission de régulation de l’énergie (CRE), chargée du bon fonctionnement des marchés de l’électricité et du gaz, soumet une révision des prix aux ministères de l’Énergie et de l’Industrie.
Or, ce jeudi, la CRE a proposé une baisse de 15 % du niveau moyen du TRVE. Cette diminution est largement due à la baisse des coûts d’approvisionnement de l’électricité. On est, pour le moment du moins, sur un retour progressif à la normale après l’envolée des prix de l’énergie qui avait atteint son paroxysme au début de la guerre en Ukraine.
Concrètement, depuis le 1er février, les tarifs réglementés de vente de l’électricité s’élevaient en moyenne à 281 € TTC/MWh. La CRE propose de les établir à 239 € TTC/MWh au 1er février 2025, soit une baisse de 42 € TTC/MWh en moyenne.
Au dernier comptage (1er septembre 2024), 20,4 millions de Français (60 % des foyers) avaient un contrat d’électricité au TRVE, pour une consommation moyenne de 4,4 MWh par an et une facture moyenne de 1 240 € TTC/an. À consommation égale, cette facture moyenne devrait passer à 1 050 TTC/an, soit une baisse de l’ordre de 190 € TTC/an, calcule la CRE.
Ces 24,5 millions de Français au TRVE ne seront pas les seuls gagnants. Ce tarif réglementé sert aussi de boussole sur le marché de l’électricité, les fournisseurs alternatifs proposant régulièrement des offres de fourniture d’électricité indexées sur lui. Environ 4 millions de clients de ces fournisseurs alternatifs ont souscrit à ce jour de tels contrats et se verront donc aussi appliquer la baisse de 15 % au 1er février.
Il reste le cas des particuliers qui ont souscrit une offre de marché non indexé sur le TRVE, le plus souvent alors à prix fixe. Eux ne verront pas leurs factures baisser à partir du mois prochain. C’est même l’inverse. C’est tout le piège d’une baisse significative du prix de l’électricité sur les marchés de gros : elle invisibilise tout le reste. Ce n’est pourtant qu’une composante du prix du kWh facturé aux particuliers. Deux autres sont les taxes et le tarif d’acheminement de l’électricité (Turpe). Or, celles-ci augmenteront au 1er février. Les Français ayant souscrit des offres non indexées les subiront comme les autres, mais sans contrepartie. En effet, les fournisseurs alternatifs ont déjà répercuté la baisse des prix de l’électricité sur les marchés de gros depuis un an dans leurs offres, devenues ainsi très compétitives, ces derniers temps, par rapport au TRVE.
Ces évolutions au 1er février pourraient de nouveau rebattre les cartes. C’est plus que jamais le moment de comparer votre offre avec celles de fournisseurs concurrents. Le comparateur d’électricité et de gaz de Que Choisir est là pour vous aider.
Fabrice Pouliquen
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