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Édulcorants

Ils favoriseraient les maladies vasculaires

Aspartame, sucralose, acésulfame... Ces molécules, qui remplacent le sucre dans les produits allégés, sont associées à un risque plus élevé d'AVC selon une récente étude.

Le plaisir du sucre sans ses méfaits ? Il faut croire que la promesse était trop belle pour être vraie... Une étude (1) menée sur plus de 100 000 Françaises et Français suggère en effet que la consommation régulière d'édulcorants (présents dans les sodas light, desserts « sans sucre »...) favorise le risque d'accidents vasculaires. Les plus gros consommateurs avaient en effet un risque d'être victime d'AVC 18 % plus élevé que les non-consommateurs. Et encore, « le risque pourrait être sous-estimé » écrivent les auteurs, du fait que la population participant à l'étude consommait en moyenne trois fois moins d'édulcorants que le reste des Français. Et il ne semble pas que ces effets soient liés à une seule molécule, puisque les trois les plus consommées (aspartame, sucralose et acésulfame K) étaient chacune, indépendamment, associées à des troubles du système vasculaire.

La sécrétion d'insuline perturbée ?

Les chercheurs se sont assurés, dans la mesure du possible, que ces résultats n'étaient pas dus à d'autres facteurs, tels que surpoids, manque d'activité physique ou consommation de produits ultratransformés. Mais comment, alors, expliquer que trois molécules aussi différentes puissent avoir toutes un effet néfaste sur nos artères ? Une des hypothèses envisagées est « l'interaction des édulcorants artificiels avec les récepteurs de goût sucré situés dans les intestins », écrivent les auteurs, qui expliquent que ces derniers « jouent un rôle dans la sécrétion d'insuline et l'absorption du glucose ».

Heureusement, « une consommation occasionnelle [...] n'a probablement pas un effet important », notent-ils également. Dans tous les cas, ces données n'invitent certainement pas à remplacer les édulcorants artificiels par du vrai sucre, car ce dernier favorise tout autant les maladies cardiovasculaires. Mais étant donné que d'autres études pointaient déjà un possible risque de cancer et une absence de perte de poids en lien avec la prise d'édulcorants, il apparaît aujourd'hui, plus que jamais, pertinent de réduire la consommation de produits édulcorés, au même titre que celle des produits sucrés.

(1) Étude menée par l'équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Inserm/Inrae/Cnem/université Sorbonne Paris Nord) : Debras C. et al., Artificial sweeteners and risk of cardiovascular diseases: results from the prospective NutriNet-Santé cohort. BMJ 2022.

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