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Économies d’énergie (infographie)

Vous et la rénovation énergétique de votre logement en 2024

Quatre ans après avoir interrogé les abonnés à notre newsletter sur leurs travaux de rénovation énergétique, nous reproduisons ce sondage auquel 1 856 personnes ont répondu. Nature des travaux, DPE, aides, difficultés rencontrées… Tout y passe.

Le profil des répondants

Comme lors de notre dernier sondage, réalisé en 2020, nos 1 845 répondants vivent presque tous en maison. C’est ainsi le cas de 89 % d’entre eux (contre 55 % des Français). La taille moyenne de leur logement est de 118 m², ce qui correspond à la moyenne nationale des maisons. Enfin, 50 % des répondants vivent dans un logement construit avant 1975, 25 % entre 1975 et 1989, 14 % entre 1990 et 2012 et 11 % après 2012.

Avant les travaux

Seuls 42 % des répondants ont réalisé un diagnostic de performance énergétique (DPE) avant de réaliser leurs travaux. Obligatoire uniquement en cas de vente ou location d’un bien immobilier (1), ce diagnostic, qui classe les logements de A à G en fonction de leurs performances énergétiques, permet, lorsqu’il est bien fait (c’est malheureusement loin d’être toujours le cas), d’identifier les points faibles. Et donc les travaux à réaliser en priorité.

Nos répondants ne se sont guère plus emparés de l’audit énergétique, qui va jusqu’à donner des scénarios de travaux et qui est désormais obligatoire dans le cas de la vente d’une passoire thermique (F ou G). Moins de 20 % des rénovations entreprises ont fait l’objet d’un audit en amont. Même parmi ceux qui ont réalisé 4 gestes ou plus, moins d’un tiers en ont réalisé un.

Les choix de travaux

Le remplacement de chauffage arrive en tête. 51 % des participants à notre enquête ont réalisé ce geste de travaux au cours des cinq dernières années. Pas surprenant, alors que la panne de chaudière est souvent l’élément déclencheur qui pousse les Français à se pencher sur la rénovation énergétique de leur logement. Les demandes d’aide MaPrimeRénov’, principale subvention publique à la rénovation énergétique, concernent ainsi en très forte majorité, ces dernières années, ce type de travaux.

Le cas classique : l’installation d’une pompe à chaleur, efficace pour réduire les émissions de gaz à effet de serre liées à son logement. En revanche, le simple changement de système de chauffage ne réduit pas automatiquement les factures, surtout si des travaux d’isolation ne sont pas réalisés par ailleurs. Nos répondants l’ont bien compris. Plus des deux tiers des participants à notre enquête disent avoir effectué plusieurs travaux de rénovation sur les cinq dernières années, jusqu’à 4 gestes sur cette période, et les travaux d’isolation y figurent en bonne place.

Pour quels coûts et quelles aides ?

En moyenne, nos répondants ont déboursé 29 000 € pour leurs travaux de rénovation énergétique. En monogeste, la facture moyenne est de 14 000 € et grimpe à 35 000 € en multigestes. Dans les deux cas, les aides ne représentent en moyenne que 20 % du montant des travaux. À noter que tous ces chiffres sont très proches de ceux obtenus en 2020.

Les aides les plus obtenues sont la TVA à taux réduite, les certificats d’économie d’énergie (CEE) et MaPrimeRénov’. Les aides locales, pas toujours bien connues bien que nombreuses, ont été obtenues par moins d’un quart des répondants. L’Agence nationale d’information sur le logement (Anil) les recense sur son site Internet.

Seuls 32 % de nos répondants ont souscrit un prêt pour financer leurs travaux. La durée moyenne d’emprunt est de 9 ans. Parmi eux, la moitié a réussi à décrocher un éco-prêt à taux zéro. C’est le prêt idéal, puisque sans intérêt (on ne rembourse que le capital emprunté) mais il n’est pas simple à obtenir.

Les difficultés rencontrées

Parmi nos sondés, nombreux sont ceux qui garderont un goût amer de leur dossier de demandes d’aides à la rénovation énergétique. Près d’un répondant sur deux (48 %) a rencontré des difficultés à cette étape et quasi autant (44 %) ont eu du mal à obtenir leur versement. Par ailleurs, 30 % de nos répondants disent avoir eu des difficultés à trouver un accompagnateur Rénov’. Depuis le 1er janvier, pour être éligible au parcours MaPrimeRénov’ accompagné, dédié aux rénovations d’ampleur, l’une des conditions est de se faire accompagner par cet intermédiaire, présenté comme un tiers de confiance pour vous guider à chaque étape de votre projet. Mais leur faible nombre était identifié comme l’une des principales causes à la baisse du nombre de rénovations d’ampleur engagées en début d’année. Notre sondage appuie dans ce sens. En moyenne, il se passe ainsi 6 mois entre les premières démarches et le début des travaux.

Prêts à recommencer ?

Si on met de côté tout ce qui touche aux demandes d’aides, les participants à notre enquête sont globalement satisfaits de leurs travaux de rénovation. 72 % disent ne pas avoir rencontré de problèmes majeurs durant les travaux. Pour les 28 % dans le cas contraire, 17 % ont dû faire face à des délais non respectés, 15 % à des dégâts ou malfaçons et 4 % à des coûts supérieurs au devis. Et pour ce qui est des dégâts et malfaçons, dans 64 % des cas, ils ont été indemnisés ou corrigés.

Nos répondants sont encore très peu à réaliser un DPE à l’issue de leurs chantiers. Seuls 9 % le font. C’est tout de même plus qu’il y a 4 ans (5 %), mais la proportion reste faible. Pour autant, la majorité de nos répondants jugent les travaux entrepris efficaces. Seuls 2 % se disent « pas du tout satisfaits » quand 42 % se disent « très satisfaits ». Et cette satisfaction est essentiellement liée à une baisse des dépenses énergétiques constatée. Pour 56 % de nos répondants, cette diminution est jugée sensible. Il y en a tout de même 10 % qui estiment que leurs travaux n’ont « pas tellement » permis de réduire leurs factures d’énergies et 5 % « pas du tout ».

Si 62 % de nos répondants disent s’arrêter là et ne pas envisager de nouveaux travaux dans l’immédiat, 38 % envisagent d’en refaire. Il s’agit d’ailleurs bien souvent de gros travaux puisque l’isolation des murs arrive nettement en tête de liste (34 %) alors qu’elle n’était qu’à la 4e place des travaux déjà effectués. 


(1) Entre le 1er janvier et le 15 mai dernier, le DPE figurait aussi parmi les pièces demandées pour pouvoir prétendre à MaPrimeRénov’ décarbonation, le parcours dédié aux rénovations geste par geste. Mais le gouvernement a levé cette condition au moins jusqu’au 31 décembre.

Fabrice Pouliquen

Fabrice Pouliquen

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