Cyril Brosset
Rien n’est prêt
Pour compenser la suppression du timbre rouge, la Poste propose un nouveau service d’envoi prioritaire, appelé e-lettre rouge, censé être accessible en bureau de poste. En pratique, rien ne fonctionne, comme nous l’avons constaté en caméra cachée.
Depuis le 1er janvier, la Poste a définitivement mis fin au timbre rouge qui permettait d’envoyer un courrier pour qu’il arrive le lendemain chez le destinataire. En prenant cette décision radicale, la Poste entend réduire des coûts de distribution devenus disproportionnés et limiter le nombre de camions sur les routes et de navettes aériennes.
Pour aider ceux qui ont vraiment besoin d’envoyer un courrier en urgence, la Poste a lancé un nouveau service baptisé e-lettre rouge. Avec ce système hybride, le document est envoyé sous forme de fichier électronique vers un centre d’impression situé dans la région du destinataire où il est imprimé et mis sous pli avant d’être distribué le lendemain par le facteur. Facturée 1,49 €, la e-lettre rouge est accessible sur Internet (1), mais aussi, en principe, dans les 7 300 bureaux de poste où un agent est censé pouvoir scanner le courrier avec son smartphone.
Sauf que dans la réalité, on est loin du compte. La preuve : sur les 5 bureaux de poste que nous avons visités en caméra cachée, à aucun moment on ne nous a proposé de scanner et d’envoyer nos documents en e-lettre rouge. À la place, on nous a systématiquement dirigé vers le timbre vert, distribué en 3 jours, ou le Chronopost, livré avant 13 h le lendemain, mais facturé 30 €.
Contactée, la Poste reconnaît à demi-mots que le service n’est pas encore au point. D’après elle, si les bureaux de poste disposent du matériel nécessaire, la formation des agents, elle, est encore en cours.