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E-commerceUne taxe sur les livraisons express votée

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par Franck Attia

Le gouvernement a décidé de frapper fort pour encourager une consommation plus responsable : taxer les commandes livrées en moins de 24 heures. Objectif : lutter contre la surconsommation et les émissions liées à la logistique des livraisons express.

Il y a quelques mois, Amazon annonçait fièrement étendre son service de « livraison le soir même » à plusieurs villes françaises. Une décision qui a peut-être incité le gouvernement, via le ministère de la Transition écologique, à prendre une décision radicale : instaurer une écotaxe visant les produits livrés en un temps record, typiquement ceux commandés via les applications de livraison express ou les services premium comme Amazon Prime. En ligne de mire : les livraisons en moins de 24 heures, considérées comme « un non-sens écologique » par le député Hervé de Saint-Pierre (Parti socialiste) qui a participé aux travaux préparatoires.

Une taxe pour freiner l’instantanéité

Selon le décret d’application publié ce 1er avril, les plateformes seront taxées à hauteur de 10 € par commande si le délai de livraison est inférieur à 24 heures. Le texte prévoit également un affichage obligatoire du « temps-carbone estimé » à côté du bouton « commander ». Selon le rapporteur du projet de loi, Jacques Mérou (divers droite), « il ne s’agit pas de punir, mais de responsabiliser. Un produit cosmétique à 10 € livré en quelques heures par un scooter thermique, ça ne peut plus être neutre. »

La grande distribution vent debout

Les responsables du commerce en ligne, qu’il s’agisse des grandes plateformes (Amazon, Fnac, Cdiscount…) ou des distributeurs (Carrefour, Leclerc, Auchan…), n’ont pas tardé à réagir. Le président du Sevad (Syndicat du e-commerce et de la vente à distance), Édouard Brochet, déplore « une attaque frontale contre notre modèle économique » et menace de répercuter la taxe sur les consommateurs, ou de ralentir volontairement les délais de livraison pour rester sous les seuils de la taxe.

Du côté des circuits courts et de l’alimentation locale, la mesure est saluée comme un tournant par ces acteurs du commerce qui ne disposent pas des moyens des grandes plateformes. Julie Congre, présidente d’une Amap en Île-de-France, s’enthousiasme « de cette décision qui valorise l’attente et permet aux petits commerçants d’exister ».

Une exception toutefois a été ajoutée au dernier moment à ce projet de loi : les produits de la mer (poissons, crustacés, mollusques, algues et végétaux marins) ne sont pas concernés par cette taxe sur les livraisons rapides.

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Franck Attia

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