Audrey Vaugrente
DiabèteConditions de prescription restreintes pour l’Ozempic, le Victoza et le Trulicity
Très demandés, les nouveaux médicaments injectables du diabète et de l’obésité (Ozempic, Victoza, Trulicity) connaissent des difficultés d’approvisionnement. Afin d’en garantir l’accès aux patients déjà traités, les conditions de prescriptions ont été restreintes.
Pas une semaine sans que leurs noms n’apparaissent dans la presse économique. Ozempic (sémaglutide), Victoza (liraglutide) et Trulicity (dulaglutide) font exploser les bénéfices des laboratoires qui les fabriquent. Prescrits en cas de diabète de type 2, ils sont aussi plébiscités par les personnes souffrant d’obésité pour leurs effets amaigrissants. Quitte à, parfois, les détourner de leur indication d’origine. Et les fabricants, en premier lieu Novo Nordisk, n’arrivent pas à suivre la cadence. Confronté à une explosion de la demande en Ozempic, le laboratoire danois a injecté 6 milliards d’euros pour augmenter les capacités de fabrication et a réorganisé ses lignes de production. Ainsi, la fabrication de la dose d’initiation (0,25 mg) est suspendue depuis début décembre. L’approvisionnement en Victoza est, lui, diminué pour pouvoir assurer les livraisons d’Ozempic. La méthode a ses limites : dans les deux cas, des tensions sont à prévoir tout au long de l’année 2024. Le laboratoire Eli Lilly, qui produit Trulicity, est confronté à des problèmes du même type. En France, un investissement de 2 milliards d’euros sur le site de Chartres de Novo Nordisk a été annoncé en grande pompe. Les travaux sont notamment destinés à « accueillir la production de futures solutions thérapeutiques dans des maladies chroniques telles que l’obésité ». Mais pas avant 2026, au plus tôt.
Face à ces difficultés, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a modifié les conditions de prescription de ces spécialités, en concertation avec les représentants des médecins et des patients. Les traitements ne pourront plus être initiés jusqu’à nouvel ordre. Les patients diabétiques devront donc se tourner vers d’autres familles de médicaments. Les renouvellements, eux, pourront se poursuivre.