Arnaud Murati
Deux-rouesUn contrôle technique encore incomplet au 15 avril 2024
C’est à partir du 15 avril que les véhicules de catégorie L (engins à deux ou trois-roues, voiturettes) devront faire l’objet d’un contrôle technique périodique. Démonstration dans un réseau spécialisé dans le contrôle des voitures qui s’est adapté au contrôle des deux-roues.
Pas encore totalement abouti, discutable sur certains points et largement discuté d’ailleurs par la Fédération française des motards en colère… La mise en place du contrôle technique de la catégorie L, qui regroupe cyclomoteurs, motos et voiturettes, n’a été une sinécure pour personne. Mais à un mois de l’échéance, le réseau Autovision, qui a créé Motovision pour l’occasion, fait le point sur les 87 défaillances majeures qui risqueront d’envoyer les engins en contre-visite, tandis que 7 défaillances critiques les obligeront à un retrait quasi immédiat de la circulation.
Après une première étape qui consistera à vérifier le kilométrage du véhicule, le contrôleur, du moins chez Motovision, partira de l’arrière pour aller vers l’avant : vérification de la plaque d’immatriculation, des cale-pieds, de la selle, de la commande de frein arrière, du réservoir, du bon état des butées de direction, des clignotants, des garde-boue… La visite se poursuivra avec le contrôleur juché sur la moto, moteur démarré : compression de la fourche, vérification de la direction de manière à s’assurer qu’il n’y a pas de point dur et contrôle de la bonne tenue du ralenti.
Manipulation par le client
La phase suivante, où il s’agira de vérifier le bon état des pneus, des jantes, des freins, de la chaîne, etc., pourra se faire au sol ou sur une table de levage. Afin de placer la moto sur la table, les clients pourront éventuellement être amenés à manipuler eux-mêmes leur engin. Ceci se fera à la demande expresse du contrôleur. De ce fait, le client sollicité devra emprunter un chemin marqué au sol et attendre dans une zone dûment balisée elle aussi : pénétrer dans l’aire réservée n’est théoriquement pas autorisé, d’autant plus que la quasi-intégralité des centres continuera de mener en parallèle une activité d’inspection des voitures.
Le contrôle de la pollution se fera justement de la même manière que pour les voitures. Pour les autos sans permis, principalement des diesels, le contrôle aura lieu à l’aide d’un opacimètre qui compte le nombre de particules émises. Pour les moteurs à essence, un analyseur de gaz mesurera les taux de CO et de CO2. Le réseau Motovision a délibérément choisi une moto dont le catalyseur a été retiré pour sa démonstration. Il n’a pas fallu une minute à l’analyseur pour afficher la valeur de monoxyde de carbone en rouge et livrer sa sentence : « Résultat inacceptable » !
Le nombre précis de centres de contrôle technique qui effectueront des visites de deux-roues au 15 avril prochain n’est pas encore connu. Seuls les réseaux Autovision et Autosécurité/Sécuritest ont fait savoir que certains de leurs établissements se sont portés candidats. Ce sont 1 000 centres environ qui seront opérationnels à coup sûr, même si tout laisse à penser que les autres réseaux en feront autant. « À peu près la moitié du parc français va se mettre au contrôle de la catégorie L », imagine Bernard Bourrier, le PDG du réseau Autovision, sachant qu’il existe 6 710 centres à ce jour. Reste enfin une inconnue de taille : quel sera le prix de la visite technique périodique ? Chaque centre sera en droit de fixer son propre tarif. Si les 50 € originellement promis par le précédent ministre des Transports paraissent désormais un peu juste, une fourchette comprise entre 60 € et 80 € semble nettement plus plausible.