Démarchage téléphoniqueLe harcèlement passe par le smartphone
Notre dernière enquête montre que, malgré un encadrement plus strict, le démarchage reste plus que jamais un fléau. Et désormais, les campagnes ciblent de plus en plus les smartphones.
Près de 3 Français sur 4 (72 % exactement) disent être démarchés au moins une fois par semaine sur leur téléphone portable. Pour 38 %, c’est même tous les jours ! Et cela ne vaut que pour les appels, car 49 % disent aussi recevoir au moins 1 SMS de démarchage par semaine, et 17 % 1 par jour. Tel est le bilan de notre nouvelle enquête (1). Le démarchage sur téléphone fixe, quant à lui, ne semble plus aussi présent qu’avant (58 % des Français disent être dérangés sur leur fixe chaque semaine et 41 % chaque jour).
Beaucoup de mesures, peu de résultats
En quelques années, le smartphone est donc devenu le canal préféré des démarcheurs. Rien d’étonnant à cela : le téléphone portable est désormais répandu dans toutes les couches de la population alors que dans le même temps, le fixe, lui, décline. Surtout, le portable augmente les chances pour les démarcheurs de voir leur interlocuteur décrocher et leur permet de contourner la nouvelle réglementation interdisant le démarchage téléphonique le midi entre 13 h et 14 h et la nuit à partir de 20 h et jusqu’à 10 h du matin, ainsi que les samedis, dimanches et jours fériés (décret n° 2022-1313 du 13 octobre 2022). Puisqu’ils ne peuvent plus déranger les gens chez eux le soir, ils les embêtent en journée sur leur portable ! Et ils ne s’en privent pas. Toujours selon notre étude, près de la moitié des Français (48 % exactement) trouvent qu’ils sont plus dérangés que l’année dernière par du démarchage (32 % pensent qu’ils le sont aussi souvent et 20 % moins souvent qu’avant). Ce qui ne change pas en revanche, c’est que le démarchage reste un fléau qui irrite la quasi-totalité des Français interrogés (97 %, dont 77 % le trouve « très agaçant »).
Le gouvernement a eu beau multiplier les mesures ces dernières années, tels l’encadrement du démarchage dans certains secteurs d’activité (assurance et rénovation énergétique notamment) ou l’interdiction des campagnes depuis certains numéros, rien ne changera vraiment tant qu’il ne sera pas interdit dans son ensemble, ou tout au moins que l’accord des destinataires soit obtenu avant toute campagne.
(1) Sondage en ligne effectué sur la base d’un échantillon représentatif de 990 répondants constitué selon la méthode des quotas, entre le 19 et le 26 septembre 2023.