Démarchage téléphoniqueLe début de la fin ?
Patience. D’ici quelques mois, le problème des appels intempestifs de sociétés commerciales chez les particuliers pourrait être résolu. Deux projets sont en train d’être élaborés en vue d’y mettre un terme. Chacun avec ses avantages et ses inconvénients.
Des fenêtres aux panneaux photovoltaïques en passant par des appartements en défiscalisation, tout ou presque se vend par le biais du démarchage téléphonique. À tel point que les consommateurs sont de plus en plus nombreux à se plaindre de ces appels passés le soir et le week-end par des commerciaux parfois trop insistants. Bonne nouvelle pour eux : la guerre à ce démarchage sauvage semble bel et bien déclarée.
Dans les mois à venir, une solution devrait être proposée pour limiter ce phénomène. Mais laquelle ? Car à l’heure actuelle, deux projets sont sur les rails. D’un côté, une nouvelle liste devrait voir le jour vers la fin du mois de juin. Développée par les opérateurs eux-mêmes sur le modèle des listes rouge et orange, Pacitel (c’est son nom) doit permettre à tous ceux qui s’y inscrivent d’être assurés que leurs données téléphoniques ne seront plus utilisées à des fins commerciales. De l’autre côté, une proposition de loi émanant du sénateur Jacques Mézard devrait bientôt être examinée par l’Assemblée nationale. Celle-ci va nettement plus loin que le projet Pacitel, puisqu’elle entend obliger les opérateurs à demander l’accord de leurs abonnés avant de transmettre leurs numéros de téléphone à des sociétés commerciales. Sans cet accord exprès, les données ne pourront pas être transmises à des sociétés marketing.
Liste facilement contournable
L’ennui, c’est qu’aucune de ces solutions n’est parfaite. Seules les sociétés adhérentes des principales fédérations professionnelles s’engagent à ne pas utiliser les coordonnées figurant sur la liste Pacitel. Rien, donc, ne devrait empêcher une petite société implantée localement d’appeler un foyer inscrit sur Pacitel. Par ailleurs, son efficacité dépendra en grande partie de la procédure d’inscription qui sera mise en place. Trop compliquée, elle risque de rendre Pacitel inutile. Quant à la proposition de loi du sénateur Mézard, elle a le gros défaut de ne s’appliquer qu’aux bases de données gérées par les opérateurs. Les sociétés pourront donc, en toute légalité, faire appel à d’autres fournisseurs de données pour récupérer des numéros de téléphone. On en saura plus dans les mois à venir.