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Déchets ménagersTrop peu de recyclage

L’objectif européen à atteindre est de 50 % de recyclage en 2020 pour les déchets ménagers. Pour la France, c’est mal parti !

Le rapport de l’Agence européenne pour l’environnement consacré à la gestion des déchets ménagers dans l’Union européenne révèle de grandes disparités d’un pays à l’autre. Et en matière de recyclage des déchets ménagers, la France fait plutôt partie des mauvais élèves.

Dans le peloton de tête, on trouve l’Allemagne et l’Autriche, qui affichent respectivement des taux de recyclage de 63 % et 62 %. Autrement dit, plus de 60 % du contenu des poubelles évite l’incinération et la mise en décharge, il est pour une part transformé en matériaux réemployés par l’industrie à la place des matières premières, et pour l’autre composté pour être réutilisé en engrais. La Belgique, les Pays-Bas et la Suisse affichent également des taux de recyclage élevés (plus de 50 %).

La France se situe loin derrière, avec seulement 37 % de déchets ménagers recyclés, un taux qui nous place même en dessous de la moyenne européenne qui est de 40 %. Cette place qui n’a rien de flatteur pourrait en partie s’expliquer par le mode de financement des ordures ménagères. La taxe d’enlèvement des ordures ménagères à la française est en effet un impôt local qui n’a rien à voir avec la quantité de déchets produits. Qu’on trie, qu’on achète en vrac ou qu’on jette à tout va, le comportement n’a aucun impact sur la facture, on paie le même montant. La taxe dépend de la surface cadastrale du logement ! Les pays vertueux en termes de recyclage ont en revanche adopté la redevance incitative, un dispositif dans lequel on paie en fonction de ce qu’on jette. Plus on composte et plus on trie, moins c’est cher. Mais en France, les élus locaux apprécient l’impôt local, la taxe leur est reversée par les services fiscaux, leurs administrés ne leur en tiennent pas rigueur. Avec la redevance, il faut tenir les comptes, les justifier, faire face à des administrés qui découvrent que leurs déchets coûtent cher alors qu’avec l’impôt local, personne ne sait à combien ça revient. La taxe représente un tel confort pour les maires que la France risque de rester à la traîne encore un certain temps…

Élisabeth Chesnais

Élisabeth Chesnais

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