Elsa Casalegno
Dates de consommationVers un étiquetage plus clair sur les aliments
La différence entre la date limite de consommation (DLC) et la date de durabilité minimale (DDM) n’est pas claire pour de nombreux consommateurs, engendrant du gaspillage alimentaire. Pourtant, s’il convient de ne plus consommer l’aliment lorsque la DLC est dépassée, ce n’est pas le cas pour la DDM. Un récent décret tente de clarifier le message sur l’emballage.
Manger ou ne pas manger, telle est la question que nous nous posons tous un jour, face à un aliment oublié au fond du réfrigérateur... Selon la nature du produit, il faut se référer à la date limite de consommation (DLC) ou à la date de durabilité minimale (DDM) figurant sur l’emballage. Mais, alors qu’un produit ayant dépassé la DLC ne doit plus être consommé pour des raisons sanitaires, ce n’est pas le cas pour la DDM, qui garantit seulement une qualité optimale (voir encadré). Or, de nombreux consommateurs confondent les deux.
Un décret d’application de la loi antigaspillage de 2020 (dite loi Agec), publié le 18 novembre 2022 au Journal officiel, apporte des précisions pour lever l’ambiguïté. La DDM pourra désormais être complétée par plusieurs mentions :
- « Pour une dégustation optimale » avant l’indication de la DDM ;
- « Ce produit peut être consommé après cette date » ou équivalent, après la DDM.
Objectif : éviter que les consommateurs ne jettent des aliments encore consommables, afin de réduire le gaspillage alimentaire. Chaque année, les ménages jettent 30 kg d’aliments par personne, dont le tiers sont des aliments périmés ou encore emballés.
DDM et DLC, les différences
DDM (date de durabilité minimale)
Elle est indiquée par la mention « À consommer de préférence avant le… » suivie de la date jour/mois/année (ou d’un renvoi vers l’endroit où cette date figure, par exemple « voir sur le couvercle »).
Il s’agit de la date jusqu’à laquelle la denrée conserve son apparence ou ses qualités nutritives, de goût, d’odeur, de texture... Après cette date, vous pouvez néanmoins la consommer sans risque, à condition que l’emballage n’ait pas été endommagé. Vérifiez auparavant si l’aspect, l’odeur ou le goût ne sont pas altérés. Il peut s’agir du café, du chocolat, des pâtisseries sèches, de farine, riz, pâtes, lentilles, etc.
DLC (date limite de consommation)
Elle est indiquée par la mention « À consommer jusqu’au… » suivie du jour et du mois (ou d’une mention renvoyant vers l’endroit où figure cette date).
C’est la date après laquelle la denrée ne doit plus être consommée, car susceptible de présenter un risque pour la santé. Elle ne peut plus être commercialisée non plus. Elle concerne des denrées très périssables, comme la viande fraîche, la charcuterie, le poisson, le lait, les plats cuisinés réfrigérés, etc.
Cette DLC, imposée par la réglementation, est parfois largement surestimée : ce sont les fabricants eux-mêmes qui la déterminent. Or, ils ont tout intérêt à annoncer une durée courte, afin de limiter les risques au maximum, mais aussi de renouveler plus vite leur offre. Les yaourts, souvent encore mangeables plus d’un mois après la DLC, sont un exemple emblématique ; c’est aussi un cas particulier car il s’agit d’un produit acide, qui ne présente pas de risque microbiologique élevé. Le fait que les DLC diffèrent selon les lieux de vente laisse également perplexe sur leur pertinence.
Pictogramme « Observez sentez goûtez »
L’application Too Good To Go a lancé dans plusieurs pays de l’Union européenne un pictogramme « Observez sentez goûtez », pour inciter les consommateurs à ne pas jeter un produit à la DDM dépassée sans avoir vérifié s’il est mangeable. Il est encore peu présent en France. On peut néanmoins le voir sur quelques exemplaires de marques comme la Vache qui rit, les céréales Kellogg's et Chocapic, la purée Mousseline, les yaourts Les2Vaches, l'huile Lesieur Isio4…