Yves Martin
Dacia LodgyPremières impressions
Le Lodgy, monospace à bas coût de Dacia, est le moins cher du marché. Un prix attractif qui ne permet pas de fioriture. Ici, le côté pratique passe avant tout.
Il y a des voitures « plaisir » et d’autres qui mettent l’accent sur la fonctionnalité et le côté pratique. C’est certain, le Dacia Lodgy ne fait pas partie de la première catégorie. Que ce soit par la masse imposante de l’engin au design « brut de fonderie » ou par son habitacle simplissime, ce monospace low-cost de Dacia ne laisse aucun doute sur sa vocation : il est fait pour être pratique et rendre service. On ne l’achètera certainement pas par passion même s’il possède des qualités appréciables.
Qualité de vie à bord
En s’installant à bord, on découvre un intérieur simple et convivial. Mais attention, cela ne veut pas dire qu’il est mal conçu. Si les matériaux ne possèdent pas le rembourrage et l’agrément de ceux utilisés dans les monospaces concurrents, ils n’en demeurent pas moins bien assemblés. Pour preuve, aucune vibration n’apparaît au fil des kilomètres. Et puis l’avantage d’avoir un habitacle simplement réalisé est qu’en moins de deux minutes, le conducteur maîtrisera toutes les fonctionnalités de la voiture.
Déjà, le combiné d’instruments est réduit à sa plus simple expression en n’affichant que quatre informations : le régime moteur, la vitesse, le niveau de carburant et les indications de l’ordinateur de bord (kilométrage, consommation…).
Les commandes sont assez ergonomiques, sauf celle du réglage du correcteur d’assiette des feux de croisement dont le bouton est placé en bas à gauche du tableau de bord. Cela oblige le conducteur à se contorsionner pour y accéder. Une manœuvre qui peut s’avérer dangereuse si elle est réalisée en roulant lorsque le conducteur s’aperçoit que le faisceau lumineux éblouit les autres usagers.
Le modèle pris en main, une version de milieu de gamme nommée Lauréate, était équipé de l’option Media Nav qui comprend la radio, la connexion kit mains libres Bluetooth, les prises USB et jack en façade et la navigation intégrée. Proposé à un prix défiant toute concurrence, 450 €, le Media Nav est très intuitif et se gère très simplement grâce à son écran tactile de 7" (18 cm). Deux bémols toutefois, avec la « disparition » du lecteur CD (pour l’obtenir, il faudra prendre l’option Plug & Radio, qui ne possède pas la navigation) et l’affichage qui n’intègre pas la fonction « reality view » (dessins des panneaux de signalisation, etc.) pour la navigation.
Notre version à 5 places possédait un coffre des plus généreux avec ses 827 dm3. Un volume qui passe, une fois la banquette arrière repliée, à 2 617 dm3. En fonction du niveau de finition, la banquette est fractionnable 60/40, ce qui donne encore plus de modularité. Si le pliage de la banquette se fait sans soucis, il faudra bien faire attention lors de la remise en place car on risque de coincer les ceintures de sécurité des places latérales dans les crochets de fixation des dossiers. On regrette que le coffre, à cause de ses dimensions et de son poids élevés, soit si contraignant à manipuler. Si cela est acceptable à l’ouverture, c’est la fermeture qui est la plus pénible et les moins grands devront se donner du mal.
Au volant
Équipé du moteur diesel 1.5 dCi de 90 ch, le Lodgy que nous avons conduit nous a agréablement surpris, notamment par son appétit contenu. Avec une moyenne affichée de 6,2 l/100 km pour des trajets mixtes ville/autoroute, il est en effet très performant dans ce domaine. De même, il dispose d’un bon tonus et assure des relances tout à fait appréciables. Là où ça se gâte un peu, c’est au niveau de la boîte de vitesses. Les rapports, pas très bien étagés, imposent de « tricoter » régulièrement avec le levier de vitesses afin d’adapter le rapport qui convient. Ainsi, en charge et sur des routes montagneuses, il y a fort à parier que la conduite devienne rapidement pénible. Autre désagrément au volant, des bruits d’air se font omniprésents dès que l’on circule à vitesse élevée sur autoroute. Il faut dire que le Lodgy possède un CX (coefficient de pénétration dans l’air qui caractérise l’aérodynamisme d’une voiture) plus proche de celui d’une armoire Normande que d’une voiture de sport. En effet, le tarif proposé ne permet certainement pas de disposer de solutions limitant ces bruits (déflecteurs, carénage sous le véhicule…). Au volant, si le régulateur n’est pas proposé, nous avons apprécié la présence du limiteur de vitesse (de série à partir de la deuxième finition Lauréate). Sur route, la direction n’est pas très agréable car très assistée. On aurait bien apprécié disposer d’un système de variation de l’assistance en fonction de la vitesse. À cause de cette direction trop sensible, il n’est pas rare de faire des petits écarts de trajectoire en roulant, lorsqu’on passe sur un raccordement par exemple. Par contre, en ville, elle permet de manœuvrer sans aucune difficulté. Pour le reste, tous les occupants se sentiront très à l’aise grâce à un espace habitable impressionnant et à une grande luminosité. Enfin, les multiples rangements proposés facilitent la vie à bord. De même, les suspensions procurent une bonne tenue de route et la voiture ne prend pas trop de roulis en virage ; les occupants ne seront pas ballotés d’un côté à l’autre.
Sécurité
Le Lodgy reçoit de série le système antiblocage des freins ABS ainsi que l’assistance au freinage d’urgence (AFU). Le système de correction de trajectoire ESP est, lui, proposé uniquement en option. Toutes les places arrière disposent de fixations Isofix : une première dans l’histoire de la marque. Sur le plan de la sécurité passive, le Dacia Lodgy est équipé d’airbags frontaux, de deux airbags latéraux tête et thorax et de ceintures de sécurité avec limiteurs d’efforts et prétensionneurs pyrotechniques pour la ceinture du conducteur.
Concurrent des Citroën C4 Grand Picasso, Ford Grand C-Max, Renault Grand Scenic ou Opel Zafira, le Dacia Lodgy ne peut pas rivaliser en termes de finition ni d’esthétisme. Pour autant, proposée de 9 990 à 16 990 €, la gamme Lodgy dame le pion à tous les autres constructeurs en termes de tarifs et s’avère la plus abordable du segment. Et de loin. En outre, le Lodgy devrait afficher des coûts d'entretien et d'usage compétitifs grâce à un allongement des intervalles de vidange, au remplacement du filtre à air porté à 80 000 km (ou tous les 4 ans) et celui du filtre à gazole tous les 60 000 km. Pas passionnel, le Lodgy est donc véritablement un achat raisonné motivé par le portefeuille. Ce qui correspond parfaitement au credo de la marque.
Le Dacia Lodgy en résumé
Monospace « low cost », le Lodgy de Dacia est le quatrième modèle commercialisé en France par la marque roumaine appartenant à Renault. Si, pour préserver un prix d’achat défiant toute concurrence, le constructeur fait l’impasse sur une véritable qualité des matériaux et une ligne moderne, il propose un véhicule des plus pratiques.
Les Dacia Lodgy testés par Que Choisir
Les +
Prix
Habitabilité
Modularité
Volume de chargement
Visibilité
Sobriété
Les –
Ligne peu attrayante
Détail d’ergonomie
Maniement du coffre
Direction trop « légère »