Yves Martin
Premières impressions
Plus dynamique et plus silencieux que son prédécesseur, le nouveau Dacia Duster apporte de grosses évolutions, tout en conservant son prix attractif et les codes stylistiques qui ont fait son succès. Reste que certains défauts perdurent comme le GPS placé trop bas et la finition spartiate.
De prime abord, on pourrait penser que rien ou presque n’a changé sur le nouveau Duster. Pourtant, Dacia affirme que plus aucune pièce de carrosserie n'est commune avec l'ancienne mouture. Et effectivement, en y regardant de plus près, on remarque qu’en réalité tout a changé. Le SUV semble plus dynamique et encore plus robuste qu’avant. Ainsi modernisé, le Duster, deuxième SUV compact le plus vendu derrière le Renault Captur, devrait conserver une bonne place dans les ventes en France.
Qualité de vie à bord
Contrairement à l'extérieur, les changements dans l'habitacle sont tout de suite visibles. La planche de bord a totalement été redessinée et on remarque rapidement que l'écran du GPS a été rehaussé de quelques centimètres (7,4 pour être précis). Mais cette naïve fierté du constructeur est vite mise à mal car il s'avère encore nettement trop bas. Le conducteur est en effet obligé de tourner la tête et de quitter les yeux de la route pour y lire les informations. Son bras droit peut même parfois cacher une partie de l'image. Pire, dans certaines conditions d'ensoleillement, l'écran peut devenir partiellement illisible à cause des reflets. Il est évident que Dacia a encore raté le coche sur ce point. C’est dommage car cela aurait pu être un sans-faute tant l'ergonomie générale est bonne. Nous avons par exemple apprécié les touches piano situées sous l’écran : accessibles, elles permettent de gérer facilement différentes fonctionnalités (caméra, désactivation du Stop & Start…). Encore en dessous, les commandes de chauffage-ventilation (qui peut d'ailleurs être désormais automatique sur la version haut de gamme) sont également facilement accessibles. De son côté, le volant ne reçoit que peu de touches (régulateur de vitesse et commande vocale) ce qui en facilite grandement l’usage. La prise en main du nouveau Duster se fait donc sans aucun souci. Outre les changements visuels, le Duster bénéficie également de nouveaux matériaux. Et, si tous les plastiques sont durs, ils sont assez bien assemblés et l'effet est assez réussi. Mais là encore, c'est l'écran GPS qui pèche par sa mauvaise intégration. Il donne en effet la désagréable impression d'avoir été comme rajouté sur la planche de bord.
On remarque ensuite les nouveaux sièges avant qui offrent un bon maintien grâce aux bourrelets situés sur les côtés des dossiers. Toutefois, l'assise (plus agréable car allongée de 20 mm) est un peu plate et s'avère moins efficace dans les virages. Enfin, on apprécie l'apparition de bacs dans les portières arrière mais on regrette que certains rangements, comme la boîte à gants ou les bacs de portes avant, soient un peu petits et peu pratiques car trop biscornus. Dommage aussi que le coffre, s'il est d'un bon volume, ne dispose toujours pas d'un plancher plat lorsque la banquette arrière est rabattue.
Au volant
Nous avons conduit le nouveau Duster avec le moteur à essence 1.2 TCe de 125 ch associé à une boîte de vitesses manuelle. Dès les premiers tours de roues, le silence de fonctionnement surprend agréablement. Non seulement le moteur lui-même est très silencieux et n'émet aucune vibration parasite, mais en plus les efforts pour insonoriser le véhicule sont notables. Il faut dire qu’en plus de l'ajout de matériaux isolants et absorbants, Dacia a augmenté l'épaisseur des vitres avant de 0,35 millimètre. En ville, cette mécanique s'est avérée particulièrement agréable. Sur route, le moteur offre de bonnes performances et se montre tout aussi à l’aise. Là encore, nous avons apprécié le travail réalisé sur la filtration des bruits et, même sur autoroute, le niveau sonore à bord est d’un excellent niveau. C’est un tout petit peu moins vrai avec le diesel qui, lorsqu’il monte dans les tours, devient plus bruyant.
Le bloc diesel essayé était le 1.5 dCi de 110 ch couplé à la boîte de vitesses à double embrayage EDC. Si nous étions plutôt contents de prendre le volant de ce modèle, nous avons un peu déchanté sur les routes de montagne à cause de la boîte qui manquait parfois de réactivité. Ainsi pour négocier une épingle serrée, elle hésitait parfois à rétrograder, provoquant des secousses désagréables. De même, elle tardait quelques fois à engager le rapport supérieur, obligeant le moteur à grimper dans les tours dans un bruit assez désagréable. Heureusement, pour tous les autres usages, en ville comme sur autoroute, le duo s'est avéré très agréable à conduire. Sans être un foudre de guerre, ce bloc permet de s'insérer très facilement dans le trafic. Notre séance de roulage avec le nouveau Duster nous a surtout permis de découvrir l’autre véritable amélioration : le confort des suspensions. Ces dernières sont en effet justes assez fermes pour contenir la prise de roulis en virage mais aussi très absorbantes pour encaisser les défauts de la route. Même sur des chemins de terre cabossés, les passagers sont ménagés. À ce niveau, le nouveau Duster fait beaucoup mieux que bon nombre de ses concurrents. Une autre modification appréciable concerne le système d'assistance de direction qui nécessite désormais moins d’effort au volant et offre une direction plus directe pour un meilleur ressenti.
Sécurité
En adoptant un châssis amélioré qui utilise des matériaux plus résistants et en recevant désormais des airbags rideaux afin de mieux répondre aux crash tests, le nouveau Duster monte d'un cran en matière de sécurité passive. Par contre, les équipements de sécurité dédiés à la sécurité active sont limités à leur plus simple expression. Ici, pas de surveillance de franchissement involontaire de ligne, pas de régulateur de vitesses adaptatif ni même de freinage autonome. Au final, le constructeur n'escompte pas obtenir plus de 3 étoiles aux crash tests Euro NCAP.
Le Duster en résumé
Le nouveau Duster gagne sur beaucoup de tableaux sans perdre ce qui a fait son succès : un style attrayant et, surtout, un prix très attractif qui débute à 11 990 €. Toutefois, cette version de base ne séduit pas vraiment et les clients optent généralement pour des versions mieux équipées. La facture pour un Duster Confort 1.2 TCe 125 passe alors à 16 650 €, soit, en moyenne, 3 000 à 4 000 € de moins que la concurrence. Mais pour contenir le budget, Dacia a fait l’impasse sur les équipements technologiques que l’on trouve ailleurs. Toutefois, cette relative simplicité n'est pas synonyme de voiture au rabais, bien au contraire. Le constructeur, persuadé de la fiabilité de son modèle, propose en outre une garantie de 3 ans. Encore un point à son avantage.
Les +
- Confort
- Silence de fonctionnement
- Moteur essence agréable
- Version 4x4
Les –
- Position du GPS
- Boîte EDC un peu lente
- Détails de finition
- Visibilité vers l’arrière
De vraies capacités en tout-terrain
Si le Duster reste un baroudeur des villes, il dispose, dans sa version à quatre roues motrices, de véritables possibilités de franchissement même si l'on reste loin des performances des vrais 4x4. Il reçoit d'ailleurs une boîte de vitesses spécifique avec un premier rapport très court permettant de grimper une très forte pente sans souci. À noter que cela est, à l'inverse, fort pénible pour un usage en ville car ce premier rapport ne peut être utilisé que sur quelques mètres avant que le conducteur ne soit obligé de passer la seconde. Le Duster 4x4 reçoit également en option des aides à la conduite appréciables comme la caméra « multivue » qui permet de voir les obstacles à proximité des roues avant ou qui offre une vision de ce qui se passe de l'autre côté du sommet d'une côte (incluse dans le pack City Plus à 900 € sur la finition Confort et 400 € sur la Prestige). On peut également trouver l'aide à la descente qui gère de façon automatique la vitesse à 10 km/h sans que le conducteur ne fasse quoi que ce soit, le véhicule pouvant même être au point mort. Mais cette version demandera un petit effort financier car elle s'affiche de 17 550 € pour un Duster 4x4 TCe 125 Essentiel à 20 650 € pour le diesel en finition haut de gamme Prestige.