Élisabeth Chesnais
Crise du logementElle est partie pour durer
Les propos tenus par le ministre du Logement lors du récent congrès de la Fnaim ne sont pas de nature à résoudre la profonde crise du logement qui touche à la fois le neuf et le parc existant. Explications.
Invité par la Fnaim, la fédération nationale de l’immobilier, à son congrès début décembre, le ministre du Logement, Patrice Vergriete, s’est déclaré conscient de la profonde crise du logement neuf, « terrible », a-t-il admis. Pas question pourtant de soutenir le secteur de la construction par des aides à l’investissement. « Depuis les années 2000, a-t-il poursuivi, les niveaux de prix ne correspondent plus au pouvoir d’achat des ménages. » Il compte manifestement sur la baisse continue des prix de l’immobilier pour résoudre la crise du logement neuf. Avec un tel régime, elle risque de durer voire de s’amplifier.
Échéance confirmée pour les passoires énergétiques
Pour ne rien arranger, le calendrier visant l’interdiction de louer des biens considérés comme des passoires énergétiques ne sera en rien modifié. Les logements classés G à louer sortiront bien du marché locatif dès le 1er janvier 2025. Le ministre a confirmé l’échéance. Il semble compter sur les banques pour améliorer l’état du parc existant, arguant qu’elles n’accordent plus de prêts pour l’achat de logements classés G s’il n’y a pas de travaux d’économie d’énergie prévus. Pour être précis à ce sujet, certaines banques demandent un apport personnel plus important ou la preuve d’un montant réservé pour ce type de travaux. Mais c’est affaire de négociation : il n’existe pas à l’heure actuelle de réglementation imposant des travaux de rénovation énergétique aux acquéreurs de biens classés G. Remettre des biens qui en sortent sur le marché locatif risque donc de prendre du temps, alors que de plus en plus de candidats à la location ne trouvent déjà pas à se loger.