Audrey Vaugrente
Covid-19Peut-on se fier aux purificateurs d’air ?
Les purificateurs d’air sont des appareils censés éliminer le virus du Covid dans l’air ambiant. S’ils démontrent une certaine efficacité en laboratoire, on ne dispose pas d’assez de preuves lors de l’utilisation en conditions réelles (restaurant, salle de sport) pour pouvoir s’y fier.
À l’heure où les lieux clos comme les salles de sport et les restaurants ont rouvert, la pertinence des purificateurs d’air se pose. De nombreux fabricants mettent en avant leur haute efficacité contre le Covid. À quel point peut-on s’y fier ?
Sur le papier, ces dispositifs peuvent avoir leur utilité, à condition qu’ils filtrent les plus petites particules (de 0,1 à 1 micromètre). C’est notamment le cas de certains filtres Hepa. Selon plusieurs études en laboratoire, il est possible dans ces conditions d’éliminer une partie des virus en circulation. Mais les organismes officiels se montrent prudents, car ces études ne reflètent pas les conditions de vie réelles.
Aux États-Unis, les centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) estiment que les purificateurs sont efficaces s’ils sont « utilisés correctement », donc conformément aux recommandations du fabricant. Selon l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), ils « peuvent diminuer la concentration de virus susceptibles d’être présents dans l’air, mais ne peuvent en aucun cas se substituer aux apports d’air extérieur définis par le Code du travail ».
Quant à l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), elle concluait en 2017 que les données disponibles ne permettaient pas de « démontrer une efficacité en conditions réelles d’utilisation ».
En intérieur, les mesures barrières, la distanciation physique et une ventilation adéquate restent donc essentielles.