Fabienne Maleysson
CosmétiquesDes substances interdites subsistent
Selon l’Agence européenne des produits chimiques, les textes encadrant l’usage d’ingrédients très polluants et toxiques ne sont pas toujours respectés.
Ce sont des substances extrêmement nocives pour l’environnement et la santé humaine. Qu’elles fassent partie des « polluants organiques persistants » ou soient classées « (très) persistantes, bioaccumulatives et toxiques », leur présence dans les produits de consommation devrait être évitée à tout prix. C’est pourquoi elles sont régulées et parfois interdites. L’Agence européenne des produits chimiques (European chemicals agency [Echa]) a cherché à vérifier l’application de la réglementation encadrant leur usage au rayon cosmétique. La composition de près de 4 700 produits a été contrôlée. Bilan : 6,4 % d’entre eux contiennent l’un de ces ingrédients alors que cela ne devrait pas être le cas. La France n’a pas fait partie des pays participant à cette opération réunissant plusieurs États membres. Mais, pour compléter les conclusions de l’Agence, nous avons recherché la présence de ces composés dans la base de données de notre application QuelProduit.
D’après l’Echa, les entorses à la réglementation les plus fréquentes concernent le perfluorononyl dimethicone. Cet ingrédient est rarement présent dans les produits de notre base. Il s’agit quasi exclusivement de crayons pour les yeux ou les lèvres, tout particulièrement de la marque Kiko.
Hors la loi à partir de 2027
Deuxième substance la plus souvent retrouvée, le cyclopentasiloxane, utilisé dans des produits rincés, où il n’est plus autorisé depuis 2020 pour des raisons de toxicité environnementale. Beaucoup plus de références sont concernées : près de 12 000 parmi celles consultables sur QuelProduit. Mais dans la grande majorité des cas, il s’agit de produits non rincés : déodorants, huiles capillaires, crèmes hydratantes, maquillage, etc. Dans les clous aujourd’hui, ils seront hors la loi à partir de 2027. Car, comme ses proches parents, le cyclotétrasiloxane et le cyclométicone, le cyclopentasiloxane sera alors interdit dans tous les produits cosmétiques, y compris les non rincés. La bonne nouvelle, c’est que vous n’avez pas à retenir ces noms compliqués : si vous utilisez QuelProduit, vous vous abstenez déjà d’utiliser des cosmétiques en contenant. Soupçonnés de perturbation endocrinienne, ils sont pénalisés depuis des années dans notre appli et nos tests de produits cosmétiques.